Une journée interculture avec des expérimentations de couverts
La Ficif, aux côtés de partenaires, a organisé une journée dédiée aux intercultures à Gambais (Yvelines). Retour.
La Ficif, aux côtés de partenaires, a organisé une journée dédiée aux intercultures à Gambais (Yvelines). Retour.
La Fédération régionale des chasseurs d'Île-de-France, et plus particulièrement la Fédération interdépartementale des chasseurs d’Île-de-France ouest (Ficif), a organisé une journée placée sous le thème des intercultures à Gambais (Yvelines) mercredi 1er octobre. En partenariat avec la chambre d’Agriculture de région Île-de-France, cette journée avec divers pôles, dont le semis à la volée avant moisson à l’aide d’un drone, avait pour objectif de détailler les pratiques agricoles conciliant production et biodiversité. Ces dispositifs font partie intégrante du programme Agrifaune.
« C'est un véritable travail d'équipe avec les différents partenaires. Nous avons appris à mieux connaître les agriculteurs et à travailler ensemble, notamment au service de la faune sauvage. C'est un honneur pour les chasseurs de mettre en valeur cette faune et de chercher à la préserver », a affirmé Philippe Waguet, président de la Ficif. « Nous sommes très heureux d'accompagner ce projet gagnant-gagnant pour l'agronomie et la biodiversité au conseil régional en finançant des outils tels qu'un drone », appuie Jérôme Regnault, président de la commission agriculture et alimentation au conseil régional.
Des couverts semés au drone avant moisson
La Ficif s'est d'ailleurs équipée de plusieurs drones qui ont été présentés lors de cette journée intercultures. Le plus attendu était justement le drone utilisé pour semer des couverts. « C'est le plus petit des drones agricoles », décrit Guillaume Ripaux, technicien à la Ficif. « Il peut emmener 10 kilogrammes de semences puisqu'il peut atteindre 25 kilogrammes lors de son envol, batterie comprise, et qu'il pèse 14 kilogrammes à vide. La batterie dure huit minutes et se recharge en dix minutes. Avec trois batteries, nous pouvons tourner toute la journée. Nous pouvons semer 8 ares par vol de six minutes », ajoute-t-il.
La plateforme expérimentale installée sur les terres de François Lecoq a consisté à l'implantation de huit couverts différents sur des parcelles d'un hectare semées au drone début juillet, soit quelques jours avant la moisson, tandis que trois autres parcelles étaient semées une dizaine de jours plus tard, une fois la récolte du blé effectuée. « Nous avons constaté une multitude d'insectes sur les parcelles semées avant moisson. C'est une source de nourriture impressionnante pour les oiseaux en migration. Il y a un véritable intérêt pour le gibier et l'avifaune », explique Ronan Tabourel, coordinateur technique à la Ficif.
En plus de diminuer les charges de mécanisation, le semis de couvert par drone présente des intérêts agronomiques tels qu'une implantation dans une meilleure périodicité. « Il faut adapter le couvert selon ce que les agriculteurs recherchent », précise Sébastien Philippe, chargé d'études agro-environnement à la chambre d'Agriculture. « Il peut y avoir un retour direct des éléments captés par le couvert pour la culture suivante en termes d'azote, de phosphore, de potasse, de soufre. Le retour peut également être à plus long terme sur l'enrichissement du sol en matière organique par les apports de carbone. Le couvert peut également présenter un intérêt sur la structure du sol où les racines du couverts peuvent remplacer le travail mécanique des outils », détaille-t-il.
Ces essais déployés depuis trois ans se poursuivront l'an prochain. Cette année, 1 300 hectares de couverts ont été implantés en Île-de-France avec ce programme.
« Prêts à faire des efforts »
« C'est une nouvelle pratique à mettre en place, reste à voir comment. Ce n'est pas toujours évident de pouvoir investir dans les couverts, mais les agriculteurs sont toujours d'accord pour mettre en place des mesures environnementales. Nous sommes prêts à faire des efforts, mais nous sommes déçus de voir que nous sommes récompensés par des produits importés sans aucun contrôle », rappelle François Lecoq, exploitant des parcelles de l'essai et président de la commission dégâts de gibier de la FDSEA d'Île-de-France.