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En Île-de-France, une moisson 2025 précoce plutôt satisfaisante malgré quelques nuances

Le travail de moissonnage est bien avancé dans l'Île-de-France. Les rendements sont plutôt bons dans l'ensemble, surtout en comparaison avec l'année 2024 décevante.

En Île-de-France, la majeure partie des cultures ont vu le passage des moissonneuses-batteuses. L'occasion de faire un premier point des moissons.
En Île-de-France, la majeure partie des cultures ont vu le passage des moissonneuses-batteuses. L'occasion de faire un premier point des moissons.
© L.G.-D. - Horizons

Une très grande partie de la moisson 2025 a déjà été effectuée en Île-de-France. Elle est « marquée par sa précocité », comme l'évoque Thomas Taldir, responsable céréales pour Agora, coopérative présente dans le Val-d'Oise.

Les premiers échos sont plutôt bons dans l'ensemble. Il faut cependant noter une problématique liée aux prix du marché et donc à l'export. « Ils sont catastrophiques, très largement en dessous des coûts de production », regrette Laurent Vittoz, directeur de Valfrance, coopérative qui couvre une grande partie de la Seine-et-Marne. De quoi contrebalancer la satisfaction d'un retour au niveau de la moyenne quinquennale après une année 2024 en berne.

Quelques nuances sont tout de même à relever selon la localisation. « Pour l'ensemble de nos cultures, la qualité est bonne voire très bonne, mais les rendements sont assez hétérogènes selon les secteurs », constate Corinne Bonnet, présidente de Terres bocage gâtinais, coopérative basée à Château-Landon (Seine-et-Marne). « Cela ne dépend pas forcément des terres, certaines bonnes terres n'ont pas atteint les rendements attendus. Les conditions pédoclimatiques sont différentes selon les endroits. Avec la forêt de Fontainebleau, certains ont eu plus de pluies, d'autres moins », complète-t-elle. « Les parcelles irriguées s'en sortent mieux que celles qui ne le sont pas », ajoute de son côté Sébastien Ciezki, directeur de la Coopérative agricole Île-de-France sud basée à Morigny-Champigny (Essonne).

Orges

« Les agriculteurs sont contents, les rendements sont bons, dans la moyenne quinquennale. Les teneurs en protéines sont aux alentours de 10 voire 10,5 %, donc parfait pour la brasserie, le Poids spécifique (PS) est aux alentours de 68 et les calibrages sont supérieurs à 90 », note le directeur de Valfrance au sujet des orges. « Les orges de brasserie ont des protéines à la limite dans certains secteurs », regrette quant à elle la présidente de Terres bocage gâtinais.

« Pour toutes les cultures, nous avons quelques parcelles hydromorphes, qui ont eu des problèmes d'implantation à l'automne. À part sur ces parcelles, nous avons de bons rendements. Les orges sont en moyenne à 75 ou à 80 quintaux par hectare (q/ha) », précise Claire Pelletier, directrice opérationnelle chez Sevépi, dont le territoire couvre notamment le Vexin et la partie nord des Yvelines.

La récolte des orges de printemps a commencé plus récemment et son avancée dépend des secteurs géographiques. Cependant, les premiers échos semblent également plutôt bons avec une « qualité très satisfaisante pour le marché des orges de brasserie », affirme Thomas Taldir, pour Agora. Gwenael Papin, technico-commercial à la Coopérative de Beton-Bazoches (Seine-et-Marne), partage le constat du calibrage : « Pour le moment, nous avons 100 % de brassicoles. Les années normales, nous avons une petite partie qui passe en alimentation animale ».

Blé

Dans l'ensemble, « nous n'avons pas de gros problème de qualité. Nous avons plutôt des gros grains contrairement aux deux dernières années », explique Sébastien Ciezki. « Le problème, c'est la protéine, surtout sur les blés où nous avons une moyenne autour de 10,9 alors que les clients demandent 11,5. Il faudra avoir une discussion avec les meuniers. Si c'est un contexte général dans toute la France, ils seront obligés de s'adapter à ces taux de protéines bas. Si c'est propre à notre territoire, ça va être plus embêtant », ajoute le directeur de la Coopérative agricole Île-de-France sud.

« En termes de rendements, nous avons de très belles parcelles, mais aussi quelques mauvaises. Il y a un petit côté euphorique, mais il faut relativiser », évoque Gwenael Papin pour le blé. « Par rapport à l'an dernier, c'est bien, mais notre moyenne sera 1 ou 2 quintaux en dessous de notre moyenne historique », clarifie le technico-commercial de la Coopérative de Beton-Bazoches. Chez Valfrance, les rendements sont environ à 8 t/ha. « C'est en dessous de la moyenne quinquennale, mais ça reste correct. C'est nettement mieux que l'année dernière où nous étions à 6 t/ha », apprécie Laurent Vittoz. « Au niveau des protéines, nous sommes limite à 11 %, donc avec le travail de la coopérative, nous aurons des normes contractuelles. Au PS, on est à 78 ou à 79 », détaille-t-il.

Pour Sevépi, les agriculteurs des Yvelines ont bien avancé leurs moissons, tandis que ceux du Val-d'Oise ont encore besoin de quelques jours pour avoir un résultat plus fiable. « Les PS sont bons à très bons. La teneur en protéines se tient autour de 11, même si certains décrochent. Les rendements sont en moyenne à 85 q/ha avec jusqu'à 110 q/ha sur les bons plateaux », estime Claire Pelletier. « Quelques satisfactions » sont aussi à relever pour Agora dans le nord de la région : PS à 79, protéines à 11,2 % et rendement à 85 q/ha.

Colza

Concernant le colza, « nous avons de très bons rendements, atteignant près de 50 q/ha dans certaines zones », note Thomas Taldir dans le Val-d'Oise, alors que plus de 80 % de la récolte a été effectuée. « C'est très bien  », confirme-t-on du côté de la coopérative de Beton-Bazoches. « Nous avons des parcelles à plus de 50 q/ha. Habituellement, nous montons à 45 ou à 47. La moyenne sera sûrement autour de 40 ou de 42 q/ha, alors qu'elle est plutôt à 37 ou à 39 », précise Gwenael Papin.

« Nous sommes en moyenne à 43 quintaux par hectare avec quelques adhérents qui font des bons scores dans les Yvelines », affirme la directrice opérationnelle chez Sevépi. Chez Valfrance en Seine-et-Marne, les rendements semblent corrects mais les chiffres précis ne sont pas encore connus. « Les humidités sont très basses, entre 5 et 6. Les taux d'huile seraient bons, à 42 ou à 43 », estime tout de même Laurent Vittoz.

« Les rendements ne sont pas extraordinaires, mais c'est plutôt bien puisqu'il y a des secteurs où les colzas ont vite séché avec les coups de chaleur de fin juin. Les moyennes sont entre 35 et 45 quintaux à l'hectare selon les secteurs. Ce ne sont pas des records, mais c'est dans la moyenne », complète Sébastien Ciezki dans le sud de la région.

Pois jaunes

« Nous avons des pois jaunes qui font de très bons rendements, entre 45 et 50 quintaux de moyenne, avec quelques scores à 60. Nous n'avons pas fait cela depuis longtemps », se satisfait Claire Pelletier, de la coopérative Sevépi.


Les prévisions de surfaces publiées par la Driaaf

La Direction régionale et interdépartementale de l'agriculture et de la forêt (Driaaf) a publié ses prévisions de surfaces par département des grandes cultures en Île-de-France au 1er juin 2025 pour la campagne agricole 2025 dont le cycle de production se déroule de septembre 2024 à décembre 2025.

La part dédiée aux oléagineux cette année dans la région est de 78 298 hectares, soit une lègere baisse puisqu'en 2024 elle était de 79 998 hectares. Cette baisse est visible en Seine-et-Marne (45 287 ha en 2025, 46 548 ha en 2024) et dans le Val-d'Oise (6 537 ha en 2025, 7 038 ha en 2024), tandis que l'Essonne contrebalance avec une légère hausse (12 361 ha en 2025, 12 151 ha en 2024). Le département du sud de la région a notamment misé sur le colza : 10 238 ha en 2025, 9 913 ha en 2024.

La Seine-et-Marne a également diminué sa superficie de pois (3 717 ha en 2025, 4 609 ha en 2024) au profit des féveroles (3 672 ha en 2025, 3 231 ha en 2024).

Dans les Yvelines, la surface de blé tendre est passée de 27 695 ha en 2024 à 28 620 ha en 2025, tandis que la surface d'orge a diminué de 14 191 ha en 2024 à 13 830 ha en 2025.

Ces chiffres sont provisoires et sont affinés mois après mois, au fur et à mesure de l'avancement de la campagne. Ils tiennent compte des estimations de surfaces issues de l'enquête Terres labourables faite par le Service régional de l’information statistique et économique (Srise) de la Driaaf Île-de-France auprès d'un échantillon de 412 exploitants agricoles franciliens, ainsi que de l'enquête faite par FranceAgriMer auprès des principaux organismes stockeurs collectant des grains en Île-de-France.

Les prévisions complètes sont à retrouver via urlr.me/M48ydV

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