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Une partie de l'exploitation du Chesnoy convertie en bio

L'Eplefpa* du Loiret a organisé le 25 mai une rencontre au lycée du Chesnoy, à Amilly, afin de présenter les deux systèmes de culture de l'exploitation agricole de l'établissement.

Dans le cadre du plan Enseigner à produire autrement pour les transitions de l'agroécologie, l'Eplefpa* du Loiret propose désormais à ses apprenants un atelier en agriculture biologique. Instauré par le ministère de l'Agriculture en 2014, puis revisité en 2019, ce plan veut accompagner les transitions et les projets agroécologiques avec une dynamique de formation, d'animation et de développement des territoires de l'enseignement agricole. Pour répondre à ces enjeux, l'Eplefpa du Loiret a fait le choix de convertir près de 40 hectares de l'exploitation agricole du Chesnoy en agriculture biologique au 1er avril 2022. L'établissement a également conduit le reste de son exploitation, restée en conventionnel, en certification Haute valeur environnementale (HVE) de niveau 3. Jeudi 25 mai, une rencontre était organisée dans l'amphithéâtre du lycée du Chesnoy afin que Camille Bernard, directrice de l'exploitation, mandatée par le ministère, puisse échanger avec les apprenants, les agriculteurs et les conseillers techniques au sujet de ces deux systèmes de culture.

Une exploitation en polyculture-élevage

En début de séance, Camille Bernard a tout d'abord rappelé les caractéristiques de l'exploitation : « Elle s'étend sur 140 hectares, dans la petite région agricole du Gâtinais de l'Est, sur des sols sableux-argilo-calcaire avec une faible réserve utile et une forte sensibilité à la sécheresse. Elle s'intègre dans un système ­polyculture-élevage avec 90 hectares de grandes cultures et 50 de prairies permanentes et temporaires qui servent à l'alimentation du troupeau ». Les prairies permanentes sont uniquement dédiées au pâturage, tandis que les prairies temporaires sont quasi exclusivement fauchées. « Nous élevons 400 brebis et produisons des agneaux de bergerie Label rouge avec la Sicarev », précise la directrice.

L'exploitation est aussi un lieu d'expérimentation pour des essais en grandes cultures et en élevage « qui ont pour vocation d'être communiqués au grand public et serviront à faire évoluer le monde agricole, précise Camille Bernard. Les objectifs de l'exploitation sont multiples. Nous devons avoir un système de production cohérent, durable et résilient, aussi bien d'un point de vue environnemental qu'économique, mais aussi climatique, social et politique. Il doit également participer au projet pédagogique des apprenants et être support d'innovation, le tout en essayant d'être représentatif de la région ».

Rotation conventionnelle fortement tournée vers les céréales

Pour répondre à ces ambitions, le système de culture conventionnel de l'exploitation est pourvu de deux rotations : une en sec avec du colza et de l'orge, « qui est probablement la moins durable et pérenne de l'exploitation », déplore la directrice, et une irriguée. Cette dernière est initiée par trois années de culture à pollen. « Nous nous sommes engagés dans un contrat de production de pollen avec une entreprise basée à Villemandeur qui produit des antihistaminiques, souligne Camille Bernard. Nous produisons des cultures à pollen, que l'entreprise récolte pour faire le médicament. Cela nous permet de remplir l'objectif économique ». La rotation continue avec du blé tendre, du colza, du blé, de l'orge d'hiver, du maïs grain, du blé tendre et de l'orge de printemps. Cette surface en agriculture conventionnelle a pour objectif de travailler la transition agroécologique des deux systèmes et de montrer les techniques innovantes aux apprenants et aux partenaires.

Une parcelle bio encore en évolution

Quant au reste de la surface passée en agriculture bio, le système de culture démarre par trois années de luzerne suivies par du blé tendre, du maïs grain, un mélange orge et pois et de l'orge de printemps. « Pour y parvenir, nous nous sommes appuyés sur de nombreux critères dont le premier est l'autonomie du troupeau, détaille Camille Bernard. Aujourd'hui, nous ne sommes malheureusement pas autonomes du point de vue de la production d'aliments ». Entourée par des haies, cette parcelle est amenée à n'être fertilisée qu'avec du fumier composté.

Enfin, la rotation devrait être complexifiée en 2026, par l'introduction de la lentille, puis en 2027, avec de la pomme de terre. Les récoltes devraient être exclusivement consommées par les élèves de l'établissement inscrits à la cantine.

*Établissement public local d'enseignement et de ­formation professionnelle agricole.

Désherbage mécanique - Réduire l'utilisation des produits phytosanitaires

Durant cet après-midi, Julien Thomas et Myriam Ouy, tous deux conseillers à la chambre d'Agriculture du Loiret, sont intervenus pour parler du désherbage mécanique.

 

Groupe Dephy…

Tout d'abord, Julien Thomas a présenté le groupe Dephy. Ce dernier veut démontrer que la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires est possible grâce en partie au désherbage mécanique, aux outils d'aide à la décision (OAD) et à l’agriculture de précision. Cette démarche expérimente donc des systèmes de culture économes en produits et veut produire des références sur ces systèmes. Le groupe Dephy est composé de dix exploitations du Loiret avec des types de sols, des cultures et des systèmes de cultures différents. L'exploitation de l'Eplefpa* du Loiret est entrée dans le groupe Dephy en 2012, rejoignant ainsi le « dispositif ferme ».

 

…et désherbage mécanique sur maïs

Cette année, un essai de désherbage mécanique sur maïs a été mis en place au sein du système conventionnel de l'établissement.
De son côté, Myriam Ouy, conseillère grandes cultures biologiques, a rappelé les fondamentaux pour intégrer le désherbage mécanique sur son exploitation. « Cette pratique est définie par l’action de détruire les adventices levées avec un ou des outils, précise-t-elle. En bio, le ­désherbage mécanique est la seule lutte possible alors qu'en agriculture conventionnelle, on peut le pratiquer en complément du ­désherbage chimique. Le désherbage mécanique est un moyen de lutte curatif qui vient en complément des leviers agronomiques tels que la succession des cultures incluant des espèces couvrantes et le travail du sol. Le labour suivi immédiatement du semis permet d’enfouir les graines, de détruire les plantules et de semer sur un sol propre ».
Enfin, la conseillère a souligné l'importance de réfléchir à son implantation avant de semer, car « sans ça, les agriculteurs auront du mal à réaliser des travaux corrects. Pour faire du désherbage mécanique de qualité, ils ont besoin d’une implantation particulièrement réussie avec une densité de plantes levées optimale et homogène. Il faut aussi que les semis soient rectilignes pour passer efficacement les engins de désherbage entre les rangs ».
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