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Une plaine loirétaine hétérogène

Tour de plaine du département avec Sébastien Baron, ingénieur agronome et responsable équipe des conseillers grandes cultures à la chambre d’Agriculture du Loiret. 


© CA 45

Les importantes précipitations à l'automne, suivies d’un temps sec et venteux en ce début de printemps, donnent une plaine loirétaine plutôt hétérogène.

« Les semis de colza ont débuté difficilement au mois août, pendant la grosse période de sécheresse. Beaucoup de surfaces n’ont pas pu être semées sans compter celles ravagées par les insectes », affirme Sébastien Baron, ingénieur agronome à la chambre d’Agriculture du Loiret.

Même constat pour les céréales d’automne, qui ont également connu des conditions de semis difficiles, avec une grosse pluviométrie en novembre. L’orge de printemps et les betteraves ont subi les mêmes problématiques avec parfois des semis tardifs dans le sec (aux alentours du 20 mars) et une levée difficile, nécessitant l’irrigation. « Les agriculteurs sont nombreux à déclencher l’irrigation pour essayer de sécuriser l’implantation de leurs cultures ou faire porter l’azote. Ceux qui ne l’ont pas prennent leur mal en patience mais pourraient être pénalisés… »

Les cultures de printemps ont débuté toujours dans des conditions sèches, mais aidées par la pluviométrie du week-end passé. « Ça semble pas trop mal, il faudrait désormais qu’il pleuve régulièrement », commente l’agronome.

De plus en plus plébiscitée, la culture du tournesol entre dans les dates de semis optimums, avec une terre qui se réchauffe.

« Il y aura plus de tournesol que ce que l’on a l’habitude de voir, souligne Sébastien Baron. Les agriculteurs cherchent une autre bonne tête d’assolement. Le tournesol est une culture moins exigeante en eau, qui engendre moins de frais et donc moins de risques dans des situations sans irrigation. Pour autant, la rentabilité de la culture reste parfois un frein à son développement ».

Dans l’ensemble, on note une recrudescence des dégâts d’insectes. Elle est liée en grande partie au temps clément et notamment l’absence de gel durant l’hiver qui a favorisé le développement et le cycle des ravageurs.

Une grande inquiétude se fait entendre du côté de l’orge d’hiver, qui a subi de très gros dégâts de jaunisse nanisante. « Nous ne sommes pas habitués à d’aussi grosses détériorations, notamment au sud du Loiret, s’inquiète-t-il. Il y a bientôt plus de jaune que de vert dans les orges d'hiver semées avant le 15 octobre ».

Par ailleurs, des pucerons sont observés en grande quantité sur betteraves laissant craindre des dégâts ainsi que sur le feuillage des céréales, avec peu de dégâts constatés pour le moment mais il est rare d'en voir autant à cette période. La plus grande vigilance est de mise et l’observation des parcelles est primordiale avant de déclencher des traitements.

« Le côté positif de l’absence de pluie est que ça freine le développement des maladies, » précise-t-il.

Les mesures sanitaires dictées par le gouvernement ont contraint la chambre d’Agriculture du Loiret à adapter son dispositif et ses actions pendant le confinement. Les conseillers techniques se mobilisent pour poursuivre leurs missions en privilégiant les suivis à distance au détriment du présentiel sur le terrain.

« On est en plein dans la période cruciale pour les agriculteurs, rappelle le technicien. Ils sont dans l'attente de nos conseils et suivis techniques et l'on se doit d'être présents, même pendant ce confinement ».

À la demande des agriculteurs, les conseillers peuvent effectuer des visites de parcelles pour les adhérents des Groupements de développement agricole et faire leur compte-rendu par téléphone. Les contacts téléphoniques se multiplient aussi pour pallier l'annulation de visites de parcelles et de tours de plaine collectifs.

Les groupes d'échange, très actifs via Whatsapp, permettent également de conserver le lien. Enfin, les techniciens ont initié les tours de plaine en visioconférence et la diffusion d’un journal de bord et de vidéos. Des techniques qui fonctionnent très bien et semblent plaire aux agriculteurs.

Et en bio ?

La situation est identique pour les cultures bio où les semis de cultures d’automne sont le plus souvent tardifs pour limiter les risques de salissement. La praticabilité des parcelles à l’automne a contraint certains agriculteurs à s’orienter vers des cultures de printemps et les désherbages mécaniques d’automne ont été fortement limités. Les situations plus sèches de ces dernières semaines ont permis de rattraper le retard accumulé sur les désherbages.

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