Une récolte de noix correcte mais pas à la hauteur des espérances
Depuis la fin septembre, les producteurs de noix sont en pleine récolte en Loir-et-Cher. Celle-ci devrait durer jusqu’à la fin octobre. Maxime Cherrier, président de la SAS Noix du Val de Loire, revient sur cette campagne 2025 et sur l’évolution de la filière.
Depuis la fin septembre, les producteurs de noix sont en pleine récolte en Loir-et-Cher. Celle-ci devrait durer jusqu’à la fin octobre. Maxime Cherrier, président de la SAS Noix du Val de Loire, revient sur cette campagne 2025 et sur l’évolution de la filière.


La récolte des noix a débuté le 27 septembre en Loir-et-Cher, avec quelques jours d’avance sur l’année précédente. Alors qu’en temps normal deux passages suffisent, trois seront nécessaires cette année. « Le temps s’y prête bien, avec des journées globalement ensoleillées depuis le début de la récolte », indique Maxime Cherrier, producteur à Josnes et président de la SAS Noix du Val de Loire.
Après une année 2024 jugée catastrophique par les seize producteurs qui ont relancé la filière dans le département, la campagne 2025 apporte un certain soulagement même si elle n’est pas à la hauteur des espérances des producteurs. « Nous avons de bonnes quantités par rapport à l’an dernier. Nous devrions atteindre les 200 tonnes de noix », se réjouit-il. Sur le plan sanitaire, la saison s’avère également favorable, avec peu de pression de maladies sur les 135 hectares de noyeraies du département, dont 50 hectares en agriculture biologique.
Des volumes satisfaisants mais des petits calibres
Si les volumes sont au rendez-vous, les calibres, eux, déçoivent. « Avec le manque d’eau et les coups de chaud, nous récoltons majoritairement de petits calibres, moins bien valorisés à la vente », explique Maxime Cherrier. Habituellement, 40 % des noix récoltées sont de gros calibres ; cette année, elles ne représentent que 4 %. « Le marché des petites noix est plus concurrentiel et elles sont moins bien valorisées en termes de prix », précise-t-il.
Pour le reste, la récolte se déroule dans de bonnes conditions, avec un climat favorable au séchage. « Ce que les noix craignent le plus, c’est l’humidité. Jusqu’à présent, nous avons alterné entre pluie et soleil, ce qui est très bien. » Moins la noix est humide à la récolte, plus le séchage et le conditionnement sont facilités.
Réorganisation du conditionnement
Le conditionnement est devenu un enjeu majeur depuis le retrait d’Axéréal Fruits et légumes début 2024, avec qui les producteurs travaillaient jusqu’alors. Les seize exploitants se sont regroupés pour créer la SAS Noix du Val de Loire, désormais en charge de la commercialisation. « C’est encore un peu compliqué : ce n’est que notre deuxième année de fonctionnement. Nous louons un hangar à Maves, mis à disposition par un producteur de la filière, pour assurer le conditionnement, et chaque producteur y apporte ses palox de noix », précise le président.
Des investissements ont été nécessaires, notamment dans une peseuse associative et une ensacheuse. La SAS a également lancé sa propre marque, Royale Noix, identifiable grâce à un logo commun et une communication partagée entre producteurs. « Nous travaillons avec plusieurs acteurs régionaux, des GMS et des magasins de proximité. » Les vergers récents et la variété Fernor, au goût moins amer que d’autres, séduisent les consommateurs. « Plus de 90 % de nos productions sont des noix Fernor », ajoute-t-il.
Des prix toujours incertains
Malgré la dynamique collective, la filière reste fragile. La concurrence internationale, avec des importations de noix venant notamment de Turquie, du Chili ou des États-Unis, pèse sur les prix. « Les coûts de production ne sont pas comparables et certaines taxes à l’importation ont été supprimées récemment », souligne le producteur. « La noix, c’est une culture de long terme : les premières plantations de 2011 n’ont produit qu’à partir de 2019. Les prix ne suivent pas toujours, mais nous restons une jeune filière, encore attractive sur les marchés. » Si la récolte 2025 s’annonce correcte, le défi sera désormais d’écouler les volumes sans devoir trop « brader » les prix.