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Moisson
Une récolte finalement meilleure que prévue en Eure-et-Loir

En dépit d'une certaine hétérogénéité, globalement qualité et rendements sont au rendez-vous de la récolte cette année en Eure-et-Loir, selon les coopératives, avec une mention spéciale pour le colza.

Le 21 juillet, à Saint-Germain-le-Gaillard. Pas de pluie, pas de pression. Une quinzaine de jours de travail auront permis de venir à bout de la moisson en Eure-et-Loir cette année.
Le 21 juillet, à Saint-Germain-le-Gaillard. Pas de pluie, pas de pression. Une quinzaine de jours de travail auront permis de venir à bout de la moisson en Eure-et-Loir cette année.
© H.C. - Horizons

En un temps record, soit après quinze jours de labeur intensif, la moisson est désormais quasiment achevée en Eure-et-Loir. Et tout le monde se frotte les mains...

Hétérogénéité marquée

Certes, il y a de l'hétérogénéité, parfois très marquée, mais globalement cette année, qualité et rendements sont au rendez-vous. « Ils ne sont pas très bons en blé sur blé et dans les petites terres on déguste, on tourne autour de 60 à 70 quintaux par hectare, mais la protéine est là », constate le responsable de la région chez NatUp, Frédéric Chopart, qui ajoute que sur les bonnes terres « on chatouille les 100 quintaux, mais la protéine est diluée ».

Au final, en blé, la moyenne de la coopérative sur son secteur eurélien est comprise entre 80 et 85 quintaux, soit seulement 1 à 2 de moins que la moyenne quinquennale, « mais on s'attendait à tellement pire... Et la qualité est exceptionnelle ». Quant au taux de protéines, il est de l'ordre de 11,5 pts. En orge d'hiver : « Dans les terres légères du nord de l'Eure-et-Loir, nous avons réussi à faire aussi bien que l'an passé mais avec une qualité excellente », souligne-t-il.

Du côté du groupe coopératif Scael, il restait encore un peu de blé et de colza à battre dans le Perche. « La récolte a démarré tôt et s'est très bien passée, note son responsable du pôle grandes cultures, Lionel Gibier. Il y a de la qualité et des rendements corrects ». Dans le détail, ceux-ci sont très bons en orges, avec de bons calibres, un PS (Poids spécifique) de la même veine et les protéines qu'il faut. Il note cependant lui aussi une hétérogénéité liée à la profondeur de terre et à la pluviométrie.

Un peu de dilution

En blé, la coopérative table sur 8 à 8,2 tonnes par hectare en moyenne avec là aussi de bons PS : « Nous avons néanmoins un petit problème de protéines quand nous sommes sur de hauts niveaux de rendement. Mais la moyenne sera au-delà de 11 points, seuls quelques lots seront déclassés ». En blé dur, le responsable ne relève aucun problème : « Cette année, c'est excellent ».

La récolte a été très rapide également pour les adhérents de la ­Coopérative agricole Bonneval Beauce et Perche (CABBP). « Il reste un peu de colza, nuance son directeur, Guillaume Rivet. Et c'est plutôt bien dans l'ensemble ». Pour la coopérative, les rendements moyens sont plutôt bons en orge d'hiver, autour de 83 quintaux, PS, protéines et calibrage étant corrects. L'orge de printemps semée d'hiver s'en tire autour de 100 quintaux, 84 si elle est semée de printemps.

En blé dur, la moyenne est de 75 quintaux mais c'est assez hétérogène, le PS est excellent et les protéines affichent un bon 14 points. En blé tendre, l'hétérogénéité est plus marquée mais néanmoins la moyenne s'établit autour de 88 quintaux, « un niveau que l'on atteint rarement ». Les critères de qualité sont bien là : « On craignait un peu pour la protéine compte tenu du prix de l'azote et d'un dernier apport qui n'a pas toujours été fait, mais nous avons 11,5 de moyenne », se réjouit ­Guillaume Rivet.

Au final, pour le directeur de la CABBP : « La collecte devrait augmenter de 5 % par rapport à l'année dernière, sachant que nous avions déjà un bon niveau l'an passé. C'est bien, d'autant que ça s'est fait facilement. Il n'y a pas eu de pression météo pour les agriculteurs, pas de pression qualité, pas de pression prix... Une moisson qui s'est faite dans la bonne humeur ».

Sans problème de qualité

Frédéric Chopart ne le contredit pas : « C'est une bonne surprise d'autant que l'on s'attendait à pire. La gestion s'est bien passée. Les agriculteurs auraient pu faire plus vite mais ça a été calme au niveau des silos ».

Même son de cloche du côté de la Scael : « La collecte sera comparable à celle de l'an passé en termes de volumes mais sans problème de qualité. Elle peut être qualifiée de bonne », estime Lionel Gibier. Et l'on ne peut que s'en réjouir.


Colza : la bonne surprise

Ce premier bilan de la récolte 2022 en Eure-et-Loir ne serait pas complet sans parler du colza. Or, « c'est une année extraordinaire », pour Lionel Gibier (Scael). « Les rendements sont très très bons un peu partout », selon Guillaume Rivet (CABBP). « Nous serons à 3 quintaux de moyenne en plus cette année », estime Frédéric Chopart (NatUp).

De fait, quel que soit le secteur, la moyenne s'établit au-dessus de 4 tonnes par hectare. « Il n'y a pas eu beaucoup de parasites et il n'a pas trop souffert du sec », analyse Lionel Gibier. Le responsable de NatUp relève néanmoins une forte hétérogénéité des terroirs. Mais globalement, c'est la bonne surprise de cette récolte.


Feux de récolte : un bilan positif à la moisson

 

Compte tenu des chaleurs extrêmes enregistrées durant la période de la moisson, la crainte était grande de revivre l'épisode catastrophique de la récolte 2019. Mais finalement tout s'est plutôt bien passé. « Certes il y a eu des feux, mais depuis le début des moissons nous n'en avons eu qu'une centaine pour 425 hectares. Nous sommes revenus à des proportions habituelles », souligne le lieutenant-colonel du Sdis, Michaël Achard.

Surtout des chaumes

De fait, si l'on met de côté l'an passé et ses 40 hectares brûlés, la norme se situe autour des 600 hectares par an. Au cours de cette récolte, les deux plus grosses journées ont été le 13 juillet avec 94 hectares et le 14 avec 70. La journée la plus chaude, le 18 juillet, n'a vu partir en fumée que 2 hectares... Et au final, surtout des chaumes, peu de cultures sur pied.

Ce bon résultat est bien sûr à mettre au crédit de l'expérience acquise par les équipes du Sdis mais aussi au soutien du monde agricole. « À chaque incendie, il y avait des agriculteurs pour déchaumer, soit appelés par la cohorte, soit de leur propre initiative. Cette année, note Michaël Achard, ils ont été super efficaces ». 

La coordination des actions du Sdis et des agriculteurs a surtout permis d'éviter que les feux ne se ­propagent et il n'y a pas eu d'interdiction de moissonner.

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