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La FNSEA Centre-Val de Loire organise une visite d’exploitation pour évoquer l'eau

Lors d’une visite d’exploitation, la FNSEA Centre-Val de Loire a organisé un moment d’échanges autour du sujet de l’eau avec une vingtaine de participants, au sein du Gaec Perron à Lunay (Loir-et-Cher), vendredi 28 février.

La FNSEA Centre-Val de Loire a organisé une rencontre sur l’exploitation du Gaec Perron à Lunay (Loir-et-Cher), vendredi 28 février, afin d’aborder le sujet crucial de l’eau en agriculture. Cette initiative s’inscrit dans une série de visites d’exploitations agricoles dans la région, comme l’a rappelé Nicolas Sterlin, président de la FNSEA CVL : « Nous avons souhaité organiser au sein de la région plusieurs visites d’exploitations pour échanger sur l’eau en agriculture. Ces visites permettent de parler de l’usage de l’eau de manière concrète ».

Une exploitation soucieuse de la gestion de l’eau

Julien Perron a présenté l’exploitation familiale qui s’étend sur 460 hectares, dont une zone irrigable sur trois secteurs différents de 300 hectares. Toutefois, seulement 50 hectares sont irrigués. « Nous ne sommes pas des fous de l’irrigation. On veut simplement pouvoir assurer une partie de nos récoltes de maïs », a-t-il expliqué. En effet, le morcellement des parcelles rend l’irrigation difficile, d’où la nécessité d’un stockage d’eau à proximité de l’élevage pour pouvoir irriguer le maïs qui est actuellement cultivé sur des parcelles à plusieurs kilomètres.

L’eau est un enjeu majeur pour l’élevage, un secteur agricole qui en dépend fortement. Fabien Perron, membre du Gaec, a insisté sur cette nécessité : « Pour avoir une autonomie de notre élevage, nous avons besoin de mettre tout en œuvre pour y parvenir et l’eau nous serait précieuse ici sur ce site ». Nicolas Sterlin a également rappelé le rôle essentiel des éleveurs pour la biodiversité et la valorisation des parcelles non cultivables en prairies permanentes.

L’élevage, un secteur clé dans la région

Sophie Lesaint, responsable syndicale de la FNSEA CVL, a dressé un état des lieux de l’élevage au sein de la région. Le cheptel bovin y est de 544 000 têtes, dont 55 000 en bovin laitier. La production laitière régionale atteint 401,5 millions de litres par an, alimentant des laiteries comme Triballat, Saint-Denis-de-l’Hôtel et Bel. Le Gaec Perron, avec ses 260 bovins, produit entre 1,1 et 1,4 million de litres de lait selon les années. L’élevage nécessite une quantité considérable d’eau, notamment pour l’abreuvement des vaches qui consomment 8 000 m3 d’eau par an. Sophie Lesaint a souligné : « Pour 23 litres de lait produit par jour, il faut à la vache entre 55 et 120 litres d’eau par jour ».

Des débats animés

Les discussions ont été particulièrement vives autour des études HMUC (Hydrologie, milieux, usages et climat), certains participants dénonçant même un manque de consultation du monde agricole. Estelle Cochard, conseillère régionale et vice-présidente de la CLE (Commission locale de l'eau) Loire-Bretagne, a tenté de rassurer les agriculteurs présents : « L’agriculture a toute sa place dans ces études et il ne faut pas être inquiet. Les scénarios de sécheresse vont se multiplier, nous devons tous nous adapter et la question est de savoir comment on accompagne les utilisateurs de l’eau ». Un agriculteur a répliqué avec ironie : « On s’adapte tous les ans, nous, madame ». Nicolas Sterlin a renchéri : « Vous dites qu’on ne doit pas être inquiets, mais nous le sommes ».

Un point de crispation a également été soulevé concernant les aides SIAP (Soutien aux investissements agricoles productifs), anciennement PCAE (Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles), validées dans d’autres régions pour financer des réserves de substitution, mais pas en Centre-Val de Loire. Nicolas Sterlin a conclu : « Il ne faut pas oublier que pour avoir une agriculture vertueuse et un maintien de nos agriculteurs, cela passera par l’eau ».

La matinée s’est déroulée en présence d’élus locaux, dont Christophe Marion, député du Vendômois, et Bernard Pillefer, sénateur. Estelle Cochard, ayant un impératif, a quitté la rencontre avant la visite de l’exploitation. Nicolas Sterlin l’a remerciée pour sa participation aux échanges. La matinée s’est terminée par un moment de convivialité.

Lire aussi L’eau, un besoin vital pour sécuriser l’élevage

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