Aller au contenu principal

Une zone tampon humide artificielle testée à Miermaigne

La chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir a mis en place une zone tampon humide artificielle (ZTHA) test en sortie d’une parcelle de sa ferme de Miermaigne, pour épurer nitrates et produits phytosanitaires.

« Nous réfléchissons depuis longtemps à des aménagements en sortie de parcelles drainées, en plus des bonnes pratiques, pour limiter le transfert de produits phytosanitaires et de nitrates dans le milieu. Pour aller plus loin, nous avons aménagé une zone tampon humide artificielle (ZTHA) qui récupère une partie des eaux drainées de la parcelle Les Bureaux de la ferme de Miermaigne », explique le conseiller de la chambre d’Agriculture référent de ce projet, Sébastien Sallé.

Cette expérimentation s’appuie sur des travaux menés depuis quelques années par Julien Tournebize et Cédric Chaumont, spécialistes au niveau national des ZTHA pour l’Inrae (ex-Irstea).

« Nous avons visité des aménagements avec eux, puis nous avons mené une étude sur le bassin de l’Ozanne avec Germain Gaudinat, pour déterminer quels types de tampon étaient adaptés et où ils pouvaient être installés. Suite au retrait des financeurs sur le volet pollution diffuse du bassin début 2019, la Chambre a décidé de créer une référence à Miermaigne », explique Sébastien Sallé.

La zone tampon humide a ainsi été installée à l’automne.

Cette zone tampon est un bon complément aux expérimentations sur les systèmes de culture menées à Miermaigne : « nous pourrons mesurer ce qui sort de la parcelle et voir si avec un complément d’épuration naturelle nous obtenons quelque chose d’intéressant », souligne le conseiller.

Si ce type de structure peut être fléché prioritairement sur les phytosanitaires ou sur les nitrates, la configuration retenue à Miermaigne est un compromis qui capte toutes les eaux de drainage et ne nécessite donc pas de gestion des flux. L’impact sur la biodiversité sera observé également, à ce titre, les berges ont été végétalisées avec deux types de couverts adaptés aux zones humides, afin de pouvoir déterminer le plus adapté.

La surface de cette zone tampon a été calculée à partir des abaques de l’Inrae qui préconisent d’y consacrer 1 % de la surface drainée.

À Miermaigne, la surface d’emprise est ainsi d’environ 1 000 m2 pour une surface en eau de 700 m2. La quantité maximale d’eau stockée est de l’ordre d’un peu plus de 300 m3.

« L’idée est que l’eau y reste sept jours et pour forcer l’eau à avoir un chemin long et lent, des digues internes ont été ajoutées », précise Sébastien Sallé.

L’installation de cette ZTHA a été facilitée par le caractère argileux de la parcelle : « c’est une opportunité, sinon, c’est beaucoup plus cher. La difficulté pour ce type d’ouvrage est de bien gérer la pente. Nous avons fait en sorte également qu’il reste trente centimètre d’eau au fond, pour favoriser l’évapotranspiration ».

Le coût d’une ZTHA varie en fonction de sa surface et du type de sol. Pour la Chambre, il a été d’environ 13 000 euros. Des aides PCAE existent pour ces zones non productives et couvrent 80 % de la facture.

Pour Sébastien Sallé : « L’intérêt aujourd’hui est que nous pouvons accompagner les exploitants sur la faisabilité de ce type de projet ».

Hervé Colin

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Mardi 8 juillet, à Luplanté. Thibaud Guillou (à d.) montre au préfet Hervé Jonathan (au c.) le principe de fonctionnement du bassin tampon de son système d'irrigation qui lui permet de se diversifier.
Thibaud Guillou reçoit le préfet d'Eure-et-Loir pendant la moisson
En plein cœur de la moisson, le préfet d'Eure-et-Loir Hervé Jonathan s'est rendu mardi 8 juillet sur l'exploitation en…
En Île-de-France, la majeure partie des cultures ont vu le passage des moissonneuses-batteuses. L'occasion de faire un premier point des moissons.
En Île-de-France, une moisson 2025 précoce plutôt satisfaisante malgré quelques nuances
Le travail de moissonnage est bien avancé dans l'Île-de-France. Les rendements sont plutôt bons dans l'ensemble, surtout en…
Le canton JA s'est attelé à la préparation de son animation la semaine dernière.
JA 45 prépare le comice de Briare
C’est au lieu-dit Rivotte, à Briare (Loiret), que la communauté de communes Berry Loire Puisaye organisera son comice samedi 2…
Larchant, mercredi 1er juillet. L'unité de méthanisation Biogaz du plateau injecte dans le réseau depuis quelques minutes.
Le méthaniseur Biogaz du plateau injecte dans le réseau
Le méthaniseur Biogaz du plateau à Larchant a été mis en service le mercredi 1er juillet.
Les rendements 2025 s’annoncent en hausse pour l’orge, le colza et le blé tendre, mais les faibles cours du marché compromettent la rentabilité des exploitations.
Moisson : précocité record et rendements contrastés en Loiret
Dans le Loiret, la moisson 2025 s’est déroulée à un rythme inédit, avec des résultats globalement bons. Mais les prix décevants…
[VIDÉO] La moissonneuse-batteuse Ideal 8 Massey-Ferguson en démonstration
La moissonneuse-batteuse Ideal 8 de chez Massey-Ferguson était en démonstration dans l’Essonne la semaine dernière. Avec 575…
Publicité