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Témoignage
Vanessa Voyet a subi neuf vols en quelques semaines

Exploitante au cœur de la Beauce, Vanessa Voyet a été victime d'une série de vols autour de son système d'irrigation cette année. Rencontre.

Le 7 octobre, à Fains-la-Folie. Vanessa Voyet est exploitante en pleine Beauce, vaste terrain de jeu pour les voleurs.
Le 7 octobre, à Fains-la-Folie. Vanessa Voyet est exploitante en pleine Beauce, vaste terrain de jeu pour les voleurs.
© H.C. - Horizons

Les vols au sein des exploitations exaspèrent les agriculteurs. Au cœur de l'espace rural, ces derniers peuvent vite se sentir esseulés et impuissants face à des individus déterminés, parfois bien équipés et qui demeurent insaisissables.

Vols de câbles

C'est ce que ressent sans doute Vanessa Voyet, que nous rencontrons début octobre sur son exploitation de Fains-la-Folie (Eure-et-Loir). Elle a été victime d'une série de vols cette année. « Nous en avons subi plusieurs entre mars et juin, rembobine-t-elle. Il s'agissait de câbles électriques d'alimentation des rampes d'irrigation. Impossible de les enterrer. Au final, on nous en a volé neuf. Nos voisins ont été impactés eux aussi sur du matériel GPS… ».

Pourtant, la rampe d'irrigation était équipée d'un système d'alarme avec détecteur : « Il n'a pas fonctionné, j'imagine que ces voleurs doivent disposer d'un dispositif de brouillage. Nous avons ajouté des lumières mais ça ne leur fait pas peur. Ils coupent les câbles même quand il y a du courant, c'est ce qui nous alerte. Nous avons surveillé la nuit, nous les avons vus deux fois et nous avons même essayé de les prendre en chasse, mais nous n'avons pas réussi à les attraper. Même la présence des gendarmes ne les dissuade pas d'agir ».

Au milieu de la plaine

Avec une exploitation nichée en plein cœur de la Beauce, « les voleurs ont un grand terrain de jeu ici, ils auraient tort de se gêner. Sur deux ou trois kilomètres, il y a une quinzaine d'exploitations. Et il ne leur faut que vingt minutes pour agir. Ils viennent la nuit mais également en plein après-midi. Et ils ont toujours de la chance en plus. C'est rageant ».

L'option d'équiper la rampe d'une caméra avec détecteur a été envisagée : « Mais cela risque de se déclencher au passage du moindre animal, si c'est pour être dérangée toutes les nuits pour rien, ce n'est pas la peine… ».

Bien sûr, l'exploitante a déposé plainte : « Il y a eu une enquête mais nous n'avons pas été tenus au courant des résultats », constate Vanessa Voyet. Pour autant, le préjudice est bien réel, tant sur le plan personnel — « On ne dort pas bien, d'avril à juin, les nuits ont été courtes » —, que financier : « Chaque câble, c'est environ 2 000 euros. Parfois, ils s'en prennent au câble entre la station et la pompe, ils sont moins longs mais plus gros. Et en pleine période d'irrigation, nous sommes obligés de les remplacer tout de suite. Certes l'assurance fonctionne, mais elle ne couvre pas la perte d'exploitation. Et pour combien de temps, quand on la sollicite une fois par semaine ?… ».

Croiser les doigts

Aujourd'hui, « nous croisons les doigts pour que ça s'arrête pour de bon. Les rondes de la gendarmerie les ont peut-être dissuadés de revenir. En attendant, maintenant que la saison d'irrigation est terminée, nous allons pouvoir tout démonter et ranger, mais ça nous aura bien pourri le milieu de l'année ».

Quatorze vols sur une dizaine d'années

« En 2014 nous avons subi un premier vol, puis cinq en 2023, rien en 2024 à part du fioul, et cette année, neuf », récapitule Vanessa Voyet.

Cet article fait partie d'un dossier Vols dans les exploitations

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