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Vers une réouverture du CFA de Bellegarde le 2 juin

Didier Polanowski dirige le Centre de formation par apprentissage agricole du Loiret, situé à Bellegarde. Il évoque les spécificités pédagogiques de l’établissement et sa stratégie dans le contexte sanitaire du Covid-19.

© LAR

"L’établissement scolaire n’a pas vraiment fermé pendant cette période de confinement. Dès le premier mardi, nous avons tout de suite mis en place le plan de continuité pédagogique avec du travail à distance, tant pour les formateurs que pour les apprentis. Nos 300 apprentis ont été mis à disposition de leur entreprise et 90 % du personnel du CFA est passé en télétravail.

Seulement 5-6 personnes, dont les responsables de service et moi-même, étaient présentes sur le site pour gérer les urgences.

Afin de garder le lien, un contact régulier a été entretenu entre les formateurs référents et leurs apprentis et le cas échéant avec les maîtres d'apprentissage. Un système d’alerte a également été créé pour écouter et aider les jeunes en difficulté. Les visio-conférences hebdomadaires avec chacune des équipes d’enseignants sont un bon moyen de garder le lien entre les formateurs et la direction, mais aussi tout simplement, entre eux.

Au niveau pédagogique, nous avons fait le choix de l’asynchrone plutôt que du synchrone. C’est-à-dire pas de classes virtuelles avec des horaires fixes. Le but étant de laisser une certaine liberté aux formateurs, aux apprenants mais aussi aux employeurs.

Avec ce système, chacun travaille à son rythme, sans horaires imposés. Cette technique permet de tenir compte de l’activité de nos entreprises surtout à cette période. Du coup, lorsque les conditions météorologiques sont bonnes, les jeunes qui le peuvent sont sur l’exploitation et aux autres moments « au CFA ».

Les 35 enseignants ont bien évidemment joué le jeu en repensant leurs cours et en proposant des supports adaptés pour que les jeunes puissent les suivre à distance et en autonomie. Heureusement, nous avions un environnement numérique de travail rôdé. En effet, Bellegarde dispose d’une application qui lui est propre, Rivage pro, ce qui a permis d’éviter l’engorgement qu’ont pu connaître les autres systèmes utilisés dans le milieu scolaire comme Pronote.

En plus des pratiques courantes, comme les échanges mails, les formateurs se sont également adaptés à des outils comme WhatsApp, Facebook, qui semble-t-il sont plus accessibles et pratiques pour les jeunes. Les retours sont très positifs, et nous n’avons pas noté de décrochage scolaire. Afin de faciliter le travail de tous, le CFA a également mis en place une hotline d'assistance gérée par les trois référents multimédia. Elle permet aux apprentis et aux enseignants qui rencontrent des difficultés de pouvoir l’exprimer et d’y trouver une réponse.

Bien que le plan de continuité pédagogique fonctionne bien, deux mois, ça commence à être long. Tout le monde a envie de retrouver du relationnel et un environnement de travail connu pour se rassurer. La réouverture devrait donc se faire à partir du 2 juin prochain. Si on peut la faire avant on le fera, mais pour le moment le travail à distance continue.

On connaît le protocole sanitaire des lycées, on attend maintenant celui propre à l’apprentissage et à la formation continue, qui sera surement très proche. L’objectif est de ne pas faire prendre de risque, ni aux jeunes, ni au personnel de l’établissement.

Pour préparer au mieux la reprise, nous sommes en phase d’identification de tous les points critiques, qui se situent plutôt sur l’internat et beaucoup moins sur l’externat. En effet, l’externat actuel se prête assez bien à la circulation à sens unique et on n'aura, je pense, pas trop de mal à faire respecter la règle de 10-15 apprentis par classe.

Du coté de l’internat, l’idée serait de limiter à une personne par chambre, au lieu de quatre.
Nous allons tout mettre en place pour que la population du CFA se croise le moins possible. Cela va passer par un décalage et un étalement des entrées au self et aux pauses. L’objectif étant d’avoir le moins de monde possible au même moment au même endroit tout en laissant le temps de désinfecter les locaux entre chaque passage. Il faut noter que la non-réouverture est aussi une option possible.

Ce qui est sûr et rassurant, c’est que si l’on reprend les cours en présentiel, ça sera uniquement dans la maitrise totale du protocole sanitaire.

Quant aux examens, la messe est dite ! Pour les classes de terminale, nous allons être obligés de délivrer les examens à partir de ce qui aura été fait avant le confinement. Les notes des CCF (contrôles en cours de formation, NDLR) déjà passées et celles du contrôle continu donneront la note finale. En effet, comme les CCF à distance n’étaient pas réglementaires, nous n’avons pas d’autre choix que de faire avec ce qui a été réalisé juste avant la date du confinement.

Concernant le dossier professionnel, pour les bac pro et les BTS, la remise de celui-ci est programmée au 15 mai et fera l’objet d’une note écrite et non orale. Les CAP auront, eux, jusqu’à début juin pour remettre leur document.

Pour le coup, il y a eu un beau travail de fait entre les apprenants et les formateurs au niveau de ce dossier qui est un peu l’épreuve emblématique de la formation agricole. Tout le monde a pris conscience de l’importance de ce support et nous constatons beaucoup d’allers-retours pour que ce travail soit le plus abouti possible.

2020 est une année particulière mais pas une année blanche parce que je crois au travail réalisé par les formateurs et les apprentis. On s’est rendu compte de l’intérêt que portaient les jeunes à leur formation, à leur diplôme car ils se sont accrochés !"

Propos recueillis par Doriane Mantez

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