Aller au contenu principal

« Vols d’animaux : soyez vigilants »

Philippe Dufour est éleveur de bovins viande à Échouboulains (Seine-et-Marne) et président d’Interbev Île-de-France.

Horizons  : Alors que les bovins et ovins rejoignent les prés actuellement, quel est l’état des pâtures en cette sortie d’hiver  ?

Philippe Dufour  : Après un hiver très humide, qui a vu un démarrage de l’herbe très précoce, les prairies étaient impraticables pour mettre des animaux, sauf sur les terrains très porteurs. On assiste à un arrêt de la pousse d’herbe. D’habitude, après une pause de 20 jours, les animaux peuvent retourner dans la même parcelle. Cette année s’annonce difficile en particulier avec le temps desséchant de la semaine passée et les gelées matinales. Après les inquiétudes pour réaliser les semis de printemps, d’autres surgissent pour l’herbe, le ray-grass, les ensilages…

En cette période de confinement, vous lancez un appel à la vigilance face aux vols…

Moutons, volailles et quelques bovins — un phénomène plus anecdotique — sont volés tous les ans dans les prés. Si les animaux ont besoin de ressortir, les stocks de fourrages étant limités, les phénomènes de crise et de panique alimentaire me font craindre que des gens viennent se servir. Des livreurs de viande se sont déjà fait agresser. J’appelle donc les éleveurs à la plus grande vigilance, en particulier dans les pâtures les plus éloignées. De plus, la période des fêtes religieuses est propice aux vols.

Quels sont les effets déjà visibles sur les filières viande en raison de cette crise  ?

Aucune baisse de consommation des fruits, légumes et viande n’est enregistrée dans les premiers constats réalisés depuis deux-trois semaines. Toutefois, on assiste à une modification de la consommation (haché et produits transformés sont privilégiés en viande rouge), les rayons traditionnels étant fermés dans les grandes surfaces — ils reprennent timidement une activité — et les bouchers tripiers sur les marchés ayant vu leur activité réduite à néant alors que les boutiques voient la leur augmenter. Les nouvelles orientations du marché engendrent un équilibre du marché plus difficile. Il en va de même pour l’export. Il faut s’adapter.

Concernant la production ovine, la situation est plus compliquée. Une campagne de communication est lancée à l’approche de Pâques avec une orientation vers des morceaux plus piécés, les grandes réunions familiales ne pouvant pas se tenir. À Rungis, la filière viande est très perturbée à cause de la fermeture de la restauration collective et des marchés. 30  % des bouchers se trouvent sur des marchés et peu ont rouvert. Certains ont mis en place des livraisons. Concernant l’export de viande bovine, avec l’Italie les flux d’animaux fonctionnent, sauf si problème de transport. Le marché se maintient, la consommation aussi, il n’y a donc pas de raison que les prix à la production baissent.

Propos recueillis par Laurence Goudet Dupuis

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

De gauche à droite, Éric Thirouin, président de l'AGPB, François Jacques, secrétaire général d'Arvalis, Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France, Mélanie Franche, ingénieure chez Arvalis et animatrice de la filière Orges brassicoles, Philippe Dubief, président de la filière orges brassicoles pour Arvalis et l'AGPB, Jérôme Fabre, directeur de la région Est d'Arvalis, Benoît Piétrement, président d'Intercéréales, Jean-Philippe Jélu, président de Malteurs de France ...
La filière brassicole unie pour relever les défis
Renforcer la compétitivité de chaque maillon de la chaîne et anticiper les évolutions des marchés, telles étaient les priorités…
Le 6 avril, à Sours. Les chalands se sont déplacés en nombre à la brasserie de Chandres à l'occasion de son vingtième anniversaire, fêté sous un soleil radieux.
6 000 visiteurs pour les 20 ans de la Brasserie de Chandres
La Brasserie de Chandres, à Sours (Eure-et-Loir), a fêté ses 20 premiers printemps les samedi 5 et dimanche 6 avril autour…
Samedi 12 avril, à Louvres (Val-d'Oise). Plusieurs quads ont circulé sur une parcelle de betteraves semées moins de trois semaines avant.
Le Val-d'Oise œuvre face à la délinquance routière dans les parcelles agricoles
Avec le retour du beau temps, les agriculteurs doivent faire face aux nombreux passages non autorisés de véhicules, notamment des…
Flavie Delattre cultive des asperges sur son exploitation à Férolles.
Flavie Delattre cultive l’asperge et le lien humain
Issue du secteur médico-social, Flavie Delattre a repris la ferme familiale loirétaine il y a cinq ans. Elle y a implanté une…
Réélection du président de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher : "stop à l’ingérence"
La FNSEA 41 et JA 41 appellent à l’apaisement et à l’unité avant la nouvelle élection du président de la chambre d’Agriculture de…
Mercredi 9 avril, à Tremblay-les-Villages. Être en photo sur les bouteilles d'huile Lesieur Fleur de colza n'a pas changé la vie de Pierre Pelletier même s'il tire une certaine fierté de son engagement dans cette démarche.
Pierre Pelletier sur les bouteilles Fleur de colza
La photographie de Pierre Pelletier, exploitant à Chêne-Chenu (Eure-et-Loir), figure sur les bouteilles d'huile de colza Lesieur…
Publicité