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Xavier Beulin : «Redonner rapidement du souffle à l’élevage»

A l’avant-veille du Sommet de l’élevage, le président de la FNSEA s’est rendu sur l’exploitation bovine de François Dechelette à Celles-sur-Durolle dans le Puy-de-Dôme. FCO, relations commerciales, plan de soutien… ont alimenté les discussions.

© Sophie Chatenet

Sur la fièvre catarrhale ovine (FCO), quels sont, selon vous, les problèmes prioritaires à résoudre ?

X.B. : Depuis trois semaines, toutes nos équipes sont mobilisées, non pas pour faire de la réunionite mais pour faire avancer trois sujets majeurs. D’abord, la première urgence c’est de mobiliser tous les vaccins disponibles. Ensuite, le ministère doit prendre les bonnes décisions pour faciliter la circulation des animaux pour que le commerce puisse reprendre sur le territoire français mais aussi avec nos clients étrangers. Enfin, la FNSEA défend le principe d’une compensation pour les éleveurs liée à cette crise sanitaire. Les trésoreries sont déjà suffisamment mal en point, la FCO c’est le mauvais coup de trop. Les pouvoirs publics doivent faire un geste en direction des éleveurs. Mais qu’ils ne se trompent pas de cible. Une crise sanitaire c’est fondamental, et ceux qui seraient tentés de faire de la surenchère avec la FCO ont tort.

Peut-on imaginer à terme un déclassement de la FCO au niveau européen ?

X.B. : Une chose est sûre, il paraîtrait étonnant que la maladie s’arrête au Rhin, aux Pyrénées, aux Alpes…Si en France, les services vétérinaires font bien leur travail, il n’est pas certain que la même rigueur s’applique partout en Europe. Si La FCO était reconnue sur tout le territoire européen, nous n’aurions plus à subir ces conditions de circulation lourdement pénalisantes pour le commerce. A terme, c’est la question de la vaccination systématique qui pourrait se poser.

Suite à la mobilisation des agriculteurs durant tout l’été aux quatre coins du pays, et le 3 septembre à Paris, la FNSEA et les JA ont obtenu la mise en œuvre d’un plan de soutien à l’élevage. Où en est-on de sa mise en œuvre aujourd’hui ?

X.B. : Nous pâtissons encore une fois des lenteurs administratives. Le plan a été annoncé le 3 septembre, il doit maintenant être mis en œuvre. Parmi les mesures prévues, l’année blanche doit permettre de redonner du souffle aux éleveurs.

Et sur la question stratégique de la revalorisation des prix agricoles, quelles sont les avancées ?

X.B. : Dans la construction des prix, nous sommes convaincus que nous pouvons avoir d’autres indicateurs, d’autres types de relations commerciales. La promotion du « mangez-français » est à encourager. Les consommateurs ont démontré qu’ils se sentent concernés par cette crise. Ils veulent manger des produits français. Après, nous devons réfléchir aux leviers permettant de favoriser les produits locaux dans l’approvisionnement des établissements de restauration. Cet été, j’ai rencontré des associations d’élus, et les cahiers des charges sur les appels d’offres vont permettre de faire avancer les choses rapidement.

L’embargo russe sur les produits agricoles français a largement déstabilisé les marchés en particulier celui du lait et du porc. Sa levée est-elle envisageable ?

X.B. : Pour le porc, il pourrait y avoir des avancées. La Russie semblerait être prête à accepter une reprise des échanges avec des pays indemnes de la peste porcine. En revanche, pour les autres filières, les choses sont encore relativement bloquées. Dans cette crise, ce qui est dramatique, c’est que l’agriculture française est prise dans un étau dont les causes sont ailleurs que dans le secteur agricole. Nous le disons au Gouvernement, l’agriculture ne doit pas être une monnaie d’échange, c’est un secteur stratégique au même titre que l’aéronautique, la pharmacie…

«On a été planté en cinq minutes»

Les broutards charolais sont encore nombreux à naviguer dans les cases du bâtiment de François Dechelette. Et pour cause, depuis près de trois semaines, les animaux sont interdits de sortie en raison de la FCO. « Les animaux sont chez nous. Il va nous manquer 40% de foin cette année, même si le maïs a résisté, nous serons encore dépendants d’achats extérieurs. Avec cette FCO, on a été planté en cinq minutes, nous n’avons rien pu anticiper. Et pendant ce temps là, nous devons payer nos fournisseurs ». L’éleveur a déjà fait ses calculs. A raison d’une ration alimentaire de 2,50 euros par jour et par animal sur la base d’une détention supplémentaire de 60 jours, c’est plus de 3.600 euros de perte sèche.

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