2026, un tournant pour la chambre d’Agriculture Île-de-France
La session d’automne de la chambre d’Agriculture Île-de-France s’est tenue jeudi 27 novembre à Paris sous la présidence de Damien Greffin. Difficultés traversées par le monde agricole et nouvelle organisation ont été au cœur des échanges.
La session d’automne de la chambre d’Agriculture Île-de-France s’est tenue jeudi 27 novembre à Paris sous la présidence de Damien Greffin. Difficultés traversées par le monde agricole et nouvelle organisation ont été au cœur des échanges.
C’est dans un contexte politique et économique complexe, au cœur d’une actualité dense et marquée par des difficultés à tous les échelons, que s’est tenue la quatrième session de la chambre d’Agriculture Île-de-France de l’année, jeudi 27 novembre à Paris, sous la présidence de Damien Greffin.
En préambule, il a été rappelé que la nouvelle organisation de la Chambre est effective depuis le 1er novembre. Le nouveau comité de direction en place mettra en œuvre la stratégie souhaitée par les élus.
Une actualité dense et difficile
Le premier sujet d’actualité abordé a été le Mercosur, « dont le flou ne nous permet pas d'être rassurants », a souligné Guillaume Lefort, premier vice-président de la Chambre. « La pression est très forte alors que la signature devrait intervenir prochainement, a expliqué Arnaud Rousseau, président de la FNSEA et élu de la Chambre. Une seconde bataille aura lieu lors du vote des eurodéputés en mars-avril. Et un troisième volet concerne le contexte juridique et les clauses. Attention, la mesure miroir, différente d’une clause qui s’applique à tout l’accord, est intéressante pour l’avenir mais pas opérante en tant que telle car elle ne s’applique pas à l’accord en cours ».
Les inquiétudes face à la réforme de la Pac, la situation sanitaire — même si à ce jour l’Île-de-France est épargnée, la Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et la grippe aviaire sévissent dans l’Hexagone — ainsi que la taxe carbone via le MACF (Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières), qu'aucune exploitation ne peut supporter économiquement, ont nourri les débats. Des délibérations sur certains de ces sujets ont été votées au cours de la session.
France services agriculture : la Chambre acteur de la phase test
La mise en place de France services agriculture débutera le 1er janvier 2027, mais une phase test va démarrer dès 2026. La chambre d’Agriculture Île-de-France y participe avec cinq structures partenaires : Amap, AS 77, MSA, Safer Île-de-France et l’association des Points accueil installation.
Cette plateforme centralisée regroupera des experts de divers horizons (juridiques, techniques, financiers) afin d’offrir aux agriculteurs un accompagnement personnalisé. Grâce à ce réseau, les exploitants bénéficieront d’un guichet unique pour toutes leurs démarches, autour de deux missions : l’émergence de projets et la préparation de la transmission.
Un point a également été fait sur le projet immobilier Polarity à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) et sur la vente des sites du Mée-sur-Seine (Seine-et-Marne) et du Chesnay (Yvelines). Ce projet engendrera un budget exceptionnel en 2026. « C’est une session historique qui engage la Chambre au niveau financier. 2026 s’annonce comme un tournant pour la Chambre », a précisé le président.
Subventions en baisse, tarifs stables
Concernant la partie budgétaire et le vote du 3e budget rectificatif, il a été rappelé la nécessité de tenir compte de la baisse des subventions de l’État et de collectivités. Toutefois, les élus de la Chambre ont décidé de ne pas faire évoluer ses tarifs, sauf ceux dépendant de décisions nationales, à savoir le logiciel MesParcelles et le label Bienvenue à la ferme.
La vice-présidente de la Région Île-de-France chargée de l’agriculture et de l’alimentation, Valérie Lacroute, est revenue sur le sujet de la Pac et les craintes de ne plus être autorité de gestion du second pilier. « En cas de perte, quid des abondements de la Région sur les fonds européens ? De 2014 à 2022, la Région a traité 4 000 dossiers pour plus de 20 000 bénéficiaires, pour un montant de 115 millions d'euros. Pour la période 2023-2027, plus de onze dispositifs seront ouverts début 2026 », a-t-elle rappelé, alors qu’un nouvel appel à projets sur dix mois ouvrira le 15 janvier. Les Assises de l’eau, l'aide Bio+, le Salon de l’agriculture ont également été évoqués.
Un rôle de soutien aux agriculteurs
Enfin, entre loi votées et chantiers pour 2026, parmi lesquels Écophyto 2030, la révision du Schéma directeur régional des exploitations agricoles et la conférence alimentaire sur la souveraineté à dix ans, la préfète Marie Gautier-Melleray a rappelé que « la chambre d’Agriculture est au service des agriculteurs et plus largement de l’intérêt général ».
« La chambre d’Agriculture a pour rôle de soutenir les agriculteurs et leurs projets. On s’attache à les accompagner et à montrer que ce métier a de l’intérêt. Un paradoxe, on parle de souveraineté alimentaire alors qu’on augmente notre dépendance, a souligné Damien Greffin. Comment trouver un équilibre entre exigences environnementales et dégager un revenu qui puisse nous permettre de vivre de notre métier, la question est posée ».
« Face aux inquiétudes, nous devons tenir et être encore plus à la manœuvre pour faire progresser les exploitations et relever le défi générationnel », a conclu le président de la chambre d’Agriculture Île-de-France, invitant à profiter du Sia, « une fenêtre annuelle pour trouver écho chez nos concitoyens ».
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