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80 tonnes de myrtilles récoltées en Sologne

Quelques années après leur installation en Sologne, David-Alexandre Bertrant et Anne Bornhauser viennent d'achever leur première récolte significative de myrtilles : une récolte encourageante pour les années à venir.

En 2019, David-Alexandre Bertrant et sa compagne Anne Bornhauser s’installent à Ligny-le-Ribault (Loiret), sur l’exploitation de la famille Bertrant, avec comme projet de cultiver de la myrtille en Sologne. Le couple repense alors entièrement cette pépinière, qu’il transforme en centre de recherche et de développement afin de tester les variétés de myrtilles les mieux adaptées au territoire. Ils cultivent désormais cinq variétés sélectionnées par leurs soins, à Bauzy, sur leur nouvelle exploitation de 30 hectares. Après quatre ans de tests, ils ont achevé le mois dernier leur première récolte à grande échelle, avec près de 80 tonnes de myrtilles.

Une diversification loirétaine réfléchie

La myrtille n’est pas un fruit endémique du Loiret. Elle est jugée inadaptée au territoire. Pourtant, David-Alexandre Bertrant estime que son potentiel est immense, notamment en Sologne. « Nous nous sommes intéressés à la myrtille car les caractéristiques techniques et climatiques de la région solognote s’y prêtent, explique-t-il. Avec des sols pauvres, filtrants et acides, qui rendent compliqué le travail d’autres cultures, la Sologne s’avère être idéale pour la production de la myrtille ». De plus, selon l’agriculteur, le changement climatique et ses impacts seraient des facteurs facilitateurs pour cette production. « Autrefois, territoire très humide et froid l’hiver, la Sologne a changé, précise-t-il. Malgré tout, nous bénéficions des mêmes volumes pluviométriques qu’avant. Toutes les conditions sont donc réunies pour produire de la myrtille ici ».

Enfin, David-Alexandre Bertrant et Anne Bornhauser veulent répondre à un marché « en demande ». « La myrtille est un produit encore peu connu du grand public, souligne l'exploitant. En 2017, chaque Français en consommait seulement 30 grammes par an, tandis qu'à la même période, les Anglais et les Américains en consommaient 1,5 kg par an. Je suis intimement persuadé que la myrtille va envahir nos rayons fruits et légumes d’ici les cinq prochaines années ».

Un projet respectueux de l'environnement

David-Alexandre Bertrant et Anne Bornhauser ont à cœur de produire de façon durable et responsable. « Quand j’ai lancé le projet ''Myrtille de Sologne'' (c'est le nom de leur entreprise, NDLR), plusieurs conditions étaient non négociables, indique l’agriculteur. Tout d’abord, j’ai mis un point d’honneur à ce que ma consommation d’eau annuelle soit inférieure à la ressource naturelle ». Pour répondre à cette volonté, le couple irrigue ses plants au goutte-à-goutte afin de localiser les besoins en eau, et ne consommer que ce qui est nécessaire à la production. Leur travail du sol est lui aussi pensé pour favoriser la ­biodiversité et respecter l'environnement, afin d'éviter d'avoir recours à des produits phytosanitaires. « Il s’agit de l’ADN de l’entreprise, résume le gérant. Nous tenons un engagement client de ''zéro résidu de pesticides'', avec un emballage éco-responsable, 100 % biodégradable et compostable. Nous avons également organisé nos méthodes de transport pour optimiser les coûts ». Les écarts de production sont quant à eux récupérés pour en faire des confitures.

Les deux producteurs ont d’ores et déjà fait des tests pour l’élaboration d’une bière, brassée en Eure-et-Loir. Ils réfléchissent aujourd'hui au développement de jus, de sucreries et autres denrées afin de proposer une gamme de produits de qualité, tout au long de l'année.

Encore plus de myrtilles dans le Loiret d'ici 2025

Après avoir testé puis mis en place leurs plants durant plusieurs années, la récolte 2023 a sonné le véritable lancement de l’entreprise. « L’année dernière, nous n’avions récolté que 4 tonnes de myrtille, contre 80 cette année, annonce David-Alexandre Bertrant. C’est vraiment une belle surprise qui nous conforte dans notre projet. Nous avons bénéficié d’un climat exceptionnel pour la myrtille, car il a plu un peu tous les mois, de mai à septembre ».

Désormais, le couple poursuit ses essais dans son propre centre de recherche et de développement afin de découvrir de nouvelles variétés compatibles avec la Sologne. Il devrait par ailleurs augmenter sa surface de production d’ici 2025, grâce à une exploitation en cours de préparation dans le sud du département.

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