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Semences
Adrien Pelletier, paysan-boulanger et sélectionneur

Installé à Broué, Adrien Pelletier a créé la première variété de blé bio MHB adaptée au terroir et à la panification du pain au levain, la Pop Orvilliers.

Le 1er juillet, à Broué. Adrien Pelletier a créé la Pop Orvilliers, la première semence de blé bio MHB inscrite en France.
Le 1er juillet, à Broué. Adrien Pelletier a créé la Pop Orvilliers, la première semence de blé bio MHB inscrite en France.
© H.C. - Horizons

En enregistrant au cahier français des semences en février la première semence de blé bio MHB (voir encadré), la Pop Orvilliers, Adrien Pelletier espère bien faire bouger les lignes dans le domaine des semences bio.

Bio de bio…

« La sélection des semences de blé bio est faite à partir de blés conventionnels au départ, puis elle est multipliée en agriculture biologique, explique le paysan-boulanger installé sur sa Ferme d'Orvilliers, à Broué. C'est une question d'économie d'échelle pour ces entreprises. Mais ces blés modernes ne répondent pas à nos besoins ».

Pour pallier cette situation, Adrien Pelletier a mis en place depuis une dizaine d'années sur sa ferme une plateforme de sélection de blé bio. Il y travaille des blés issus de génétiques locales et anciennes qu'il croise entre elles, pour en sélectionner les meilleurs rejetons.

« Pour notre panification au levain, nous avons besoin de blé avec des caractéristiques particulières, comme celle de produire une farine capable de retenir un maximum d'humidité, c'est ce qui fait que notre pain se conserve longtemps. Et en agriculture biologique, nous avons besoin de blés qui possèdent des caractéristiques particulières de résistance ou de couverture du sol ».

Selon lui, « la sélection 100 % bio, à partir de parents bio, permet de confronter les plantes à un mode de production drastique et violent, dès le départ. Ce qui permet de garder les meilleures. La dimension de ce qui se passe dans le sol est présente aussi car le bio peut optimiser cette faculté allopathique des plantes. Et il y a aussi un besoin de plantes performantes ».

« Nous nous sommes lancés là-dedans car il manquait cette génétique pour gagner en résilience, en productivité, et pour accompagner le développement de la panification au levain. Les boulangers utilisent des blés anciens, c'est à la mode, mais ce sont des caractéristiques technologiques qui sont intéressantes pour cette fabrication. Et les classements des farines ne répondent pas à ces besoins particuliers. Se servir de ces outils avec des blés anciens peut conduire à des catastrophes. Travailler le blé ancien, ce n'est pas l'avenir, le blé de demain, c'est mieux », assure-t-il.

Le travail réalisé par Adrien Pelletier ne va pas lui rapporter grand-chose, il n'y a pas de royalties associées aux blés MHB. D'où la question du financement de ses recherches. « J'ai déposé cette variété pour créer un précédent, faire vivre le MHB et proposer une filière du producteur au consommateur. Le blé ancien, ça marche. Le blé bio MHB, ce sera plus compliqué. Mais c'est un produit d'excellence et il y a une histoire à raconter… ».

MHB, quésaco ?

MHB signifie Matériel hétérogène biologique. La possibilité d'inscrire au catalogue officiel ce type de semence, et donc de les commercialiser, a été ouverte le 1er janvier 2022. Le règlement européen précise qu'il s'agit de matériel d'une grande diversité génétique et phénotypique.

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