AG FNSEA 41 : François-Xavier Rone passe la main

La FNSEA de Loir-et-Cher a tenu son assemblée générale vendredi 7 mars au Crédit agricole de Blois. Celle-ci, placée sous le thème Trouver des solutions pour rebondir, n'a pas manqué de… rebondissement.

François-Xavier Rone, président de la FNSEA 41, a en effet indiqué en fin d’assemblée son désir de passer la main avant la fin de son mandat prévue l'année prochaine. « Le syndicat est toujours présent et plus fort que jamais. Le travail mené ces dernières années a porté ses fruits. La restructuration du syndicat est en cours. Et désormais, il est temps d’offrir un nouveau souffle. Il est temps que la relève prenne place. Le moment est venu de laisser la main », a-t-il informé devant les adhérents, les élus locaux ainsi que le préfet de Loir-et-Cher.

Une année 2024 syndicalement chargée

Avant cette annonce retentissante, Fabien Bourgueil, président de JA 41, a ouvert la séance publique en soulignant l'importance d'un monde agricole loir-et-chérien soudé. « Je lance un appel à l'unité, à la coopération et à la défense collective de notre métier, car c'est tous ensemble que nous pourrons relever les défis ».

La FNSEA 41 a profité de cette assemblée pour faire un bilan de l’année précédente. Lors du rapport d’activité, Alexis Descamps, le secrétaire général adjoint — il remplaçait François Germain, secrétaire général, qui ne pouvait pas être présent à cause d'un rendez-vous médical —, a tenu à revenir sur les moments forts comme les manifestations du début d’année 2024, mais aussi celle en opposition aux accords du Mercosur. Il a évoqué les acquis syndicaux obtenus : « Après les récoltes désastreuses de 2024, nous avons sollicité auprès du préfet une cellule de crise permettant de constater rapidement les pertes de revenus. Un dégrèvement de la Taxe foncière sur le non-bâti (TFNB) de 37 % a été accordée ».

Un point sur les différentes filières a été réalisé. Patrick Vernon, à la commission grandes cultures du syndicat, a détaillé les récoltes de la dernière campagne : « La moisson 2024 a été singulière pour les cultures d’hiver et calamiteuses pour les cultures de printemps. Nous avons connu la pire des moissons depuis quarante ans ». Le céréalier a affirmé que 2024 avait été « une année de souffrance économique sous la pression des cours et de l’élévation des charges » provoquant l’effet ciseaux tant redouté.

La filière élevage laitier a aussi été abordée, que ce soit en bovin ou caprin, avec le sujet du renouvellement des générations. « Nous avons besoin de nouvelles installations et de jeunes, mais les coûts d’installation ont flambé. Nous avons un potentiel de production énorme et nous allons malheureusement devoir importer du lait de chèvre », a précisé Sylvain Boiron, vice-président de la FNSEA 41 et éleveur caprin.

La filière, une solution pour rebondir ?

Durant la table ronde intitulée Trouver des solutions pour rebondir, les filières ont été au cœur des échanges des intervenants, parmi lesquels Antoine Pissier, céréalier et gérant du négoce du même nom, qui a rappelé l’importance des filières. « L’esprit filière est le même que ce soit en coopérative ou en négoce. L’ambition, c'est d’avoir une compétitivité de la ferme France et ainsi d'assurer des débouchés pour les agriculteurs. Il est surtout important de ne pas se lancer de son côté mais d’agir en commun pour permettre de maîtriser la filière et les prix ».

De son côté, Vincent Michelet, céréalier et président de la région Grand-Ouest d’Axéréal, a affirmé que la filière est nécessaire, mais qu’il faut aussi que les organisations trouvent des solutions : « On a des outils pour travailler sur les filières, on essaie toujours d’être inventifs. L’objectif est de valoriser les filières comme on peut le faire avec Intact ou encore avec la Brasserie de Chambord afin de faire redescendre la valeur économique sur les exploitations, c'est-à-dire pour les agriculteurs ».

La méthanisation a été abordée par Christophe Redouin, agriculteur à Champigny-en-Beauce et à l’initiative de la construction du méthaniseur de Fossé. Il a rappelé la difficulté des démarches administratives pour lancer le projet. « Des idées nous en avons, mais il faut réussir à les mettre en œuvre sans être obstrués », a rappelé Vincent Michelet.

Un nouveau président sera élu le 31 mars

L’assemblée générale s’est conclue par le discours de François-Xavier Rone qui a déclaré passer la main pour s’investir « à 100 % au sein de la chambre d’Agriculture pour le bien de l’agriculture locale ». Certains membres du bureau de la FNSEA 41 l’ont remercié pour son travail durant les deux dernières années, tout comme Xavier Pelletier, préfet de Loir-et-Cher, et Christophe Marion, député du Vendômois, qui ont loué ses qualités d'homme de dialogue.

Le président démissionnaire de la FNSEA 41 en a profité pour remercier les élus et les collaborateurs et a expliqué sa décision : « Je tiens à remercier tous les collaborateurs et élus qui m’ont soutenu. La tâche a parfois été éprouvante, mais l’abnégation de collaborateurs motivés m’a fortement aidé. Il est temps pour moi de me recentrer sur ma famille, mon exploitation et sur les nouvelles missions qui m’attendent, notamment à la chambre d’Agriculture ».

Le nom de son successeur n’est pas encore connu, mais il a assuré à l’assemblée l’avoir déjà contacté. Un nouveau président de la FNSEA 41 sera donc élu lors du prochain conseil d’administration du lundi 31 mars.

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Zoom sur...

Lors de la séance publique, le secrétaire général adjoint, Alexis Descamps, a évoqué, les actions syndicales de l'année 2024 dont les manifestations en premier lieu. « En novembre 2024, une mobilisation a eu lieu devant la préfecture de Blois contre le traité du Mercosur, rappelle-t-il. Plus d'une centaine d'agriculteurs étaient rassemblés pour dénoncer ses impacts sur l'agriculture locale et je tiens à remercier tous ceux qui étaient présents ». Et de poursuivre : « Bien que des avancées aient été obtenues, telles que l'adoption de la Loi d'orientation agricole (LOA), la FNSEA 41 appelle à un soutien renforcé, notamment pour faire face aux conditions climatiques défavorables qui continuent d'affecter le moral des agriculteurs ».

La FNSEA 41 interpelle les services de l'État

Avant la séance publique, durant le huis clos, des échanges avaient déjà eu lieu entre les adhérents sur l'importance de s'investir au sein du syndicat agricole. « On a besoin de vous tous pour agir. On doit tous s'investir au sein du syndicat pour proposer des actions concrètes et accompagner les agriculteurs en ces temps difficiles. On ne doit surtout pas se démobiliser, et rebondir », a évoqué François-Xavier Rone, président de la FNSEA 41.

Durant les comptes-rendus des commissions, Julien Perron, de la commission environnement et eau, a interpelé les services de la DDT 41, dont le directeur, Patrick Seac'h, était présent durant l'assemblée générale. « Nous voulons du concret. Des Assises en grande pompe avec plus de 300 personnes dont la majorité n'étaient pas du monde agricole, ça ne nous intéresse pas. L'eau est un enjeu primordial pour maintenir nos élevages et favoriser l'installation des jeunes », a martelé l'éleveur et céréalier à Sainte-Anne.

Pour conclure l'assemblée générale, tous les adhérents ont profité d'un moment de convivialité.