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Au cœur de l’actualité, l’AG de la FDSEA Île-de-France revient sur les enjeux pour la profession

La FDSEA Île-de-France a célébré ses 80 ans lors de son assemblée générale lundi 2 juin. Pour l'occasion, l'émission de radio fictive Radio plaine a fait son retour, animée par Pascal Berthelot.

C'était un événement à ne pas manquer. La FDSEA Île-de-France, fondée le 13 juin 1945 en tant que FDSEA de Seine-et-Oise, a célébré ses 80 ans lors de l'assemblée générale lundi 2 juin à Louveciennes (Yvelines).

Après le temps consacré aux questions statutaires et à un échange à huis clos entre adhérents, il était l'heure de l'émission fictive Radio plaine. Entre les nombreux films d’illustration et les réactions avec le public, les invités se sont succédé pour répondre aux questions de l’animateur Pascal Berthelot, ancien journaliste d’Europe 1.

Le premier plateau consacré à l'ADN de la FDSEA a réuni Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d'Île-de-France, Frédéric Rose, préfet des Yvelines, et Damien Greffin, président de la chambre d'Agriculture de région Île-de-France et ancien président de la FDSEA. « Quand on est préfet, c'est une relation de couple avec le syndicalisme agricole. Il y a 80 ans d'amour, d'amour vache avec parfois des moments d'incompréhension, de tension, mais nous essayons d'avancer ensemble pour l'intérêt général », illustre le préfet Frédéric Rose.

« La FDSEA est d'abord un syndicat de combat, notamment sur la pression foncière en Île-de-France. Entre 1950 et 1975, c'est 100 000 hectares de terres agricoles qui ont disparu. Quand j'ai été élu il y a dix ans, on artificialisait encore 1 300 hectares par an. La bonne nouvelle c'est qu'en 2040, l'Île-de-France sera encore à 75 % agricole et forestière », détaille Valérie Pécresse qui, avant de repartir, a souhaité remettre la pancarte Île-de-France dans le bon sens. « L'ADN francilien est particulier. C'est la volonté de ne pas subir, c'est l'unité entre la FDSEA, les JA et la chambre d'Agriculture, la proximité avec les élus, le monde politique, les pouvoirs publics et les collectivités, c'est aussi des actions coup de poing au service d'un rapport de force dans le respect des biens et des personnes », décrit Damien Greffin.

La loi Entraves

Le combat syndical a donc marqué les quatre-vingts années de la FDSEA, y compris durant ces derniers jours avec la mobilisation autour de la loi Entraves, sujet d'une deuxième table ronde avec Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, Guillaume Moret, président de la FDSEA et Carole Zakine, docteure en droit de l'environnement. « Nous avons eu un sentiment de panique parce que le texte qui concrétisait les promesses faites depuis un an et demi nous filait entre les doigts après le passage en commission à l'Assemblée nationale. Notre ADN francilien a repris le dessus, et nous nous sommes dit que nous ne pouvions pas rester comme ça », raconte Guillaume Moret.

« Selon certains, la mauvaise agriculture utilise des phytos, des engrais, de l'eau, des intrants. Il est très difficile d'argumenter contre ces personnes qui émettent des jugements de valeurs », analyse Carole Zakine. « Parmi les amendements, il y avait l'instauration d'un moratoire sur les mégabassines. En tant que juriste, je ne sais pas ce que c'est. On impreigne les consciences avec des mots et on les met dans des textes. C'est très dangereux », estime la docteure en droit de l'environnement. Anne-Sophie Ronceret, députée des Yvelines, a également fait une intervention pour raconter la bataille parlementaire autour de cette loi (voir ci-dessous).

« Derrière la loi Duplomb, il ne faut pas oublier l'ambition que nous portons. Le vrai sujet, c'est comment on continue à attirer des jeunes, comment on continue à bien gagner notre vie, comment la France arrête de perdre des places en termes de production », affirme Arnaud Rousseau. Et d'ajouter : « Nous allons quand même sortir cabossés de cette histoire parce que nos opposants expliquent toute la journée que nous sommes des pollueurs, des empoisonneurs. Derrière la calomnie, il y a toujours de la casse. Le vrai chantier, c'est de nous adresser aux Français. Il faut ouvrir nos fermes, communiquer au plus près du terrain. C'est à ça que servent nos fédérations territoriales ».

Le livre blanc

Se projeter vers le futur, c'est ce qu'a fait le Conseil de l'agriculture francilienne avec la réalisation du livre blanc L'agriculture en Île-de-France. Les rédacteurs, Frédéric Arnoult, secrétaire général de la FDSEA Île-de-France, et Christophe Parent, secrétaire adjoint de la FDSEA Seine-et-Marne, ont présenté ce livre qui propose une vision à dix ans avec 200 propositions à destination des agriculteurs et des collectivités. « Ce document a été travaillé autour du principe de l'entrepreneuriat », détaille Frédéric Arnoult.

La FDSEA a également rendu un bel hommage à Damien Greffin, ancien président, et Damien Radet, ancien secrétaire général, à travers une vidéo émouvante de témoignages et la remise d'un prix honorifique du Mégaphone de platine. Le tout nourri de forts applaudissements par l'ensemble de la salle.

Enfin, après le rapport moral prononcé pour la première fois par le nouveau président de la FDSEA Guillaume Moret, tous les participants se sont retrouvés pour partager un moment convivial.


Guillaume Moret, président de la FDSEA Île-de-France : « 2024 restera pour notre syndicalisme une année de forte mobilisation qui nous a pris du temps et de l'énergie. Je veux remercier tous ceux et toutes celles qui se sont mobilisés. Si des acquis ont été obtenus, il nous reste à regagner l'essentiel, notre liberté d'entreprendre qui passe par la concrétisation de placer l'agriculture au rang d'intérêt majeur tel qu'inscrit dans la dernière loi d'orientation agricole. Nous fêtons aujourd'hui les 80 ans de notre FDSEA. Ce sont les hommes et les femmes qui font notre histoire syndicale. L'humain est notre fil conducteur ».


Anne-Sophie Ronceret, députée de la 10e circonscription des Yvelines, à propos de la loi Entraves : « C'est très compliqué de défendre la position de l'agriculture française dans la commission développement durable. J'ai passé quinze jours à aller voir mes collègues un par un pour leur expliquer le pourquoi, le comment. Une France sans agriculture, ça n'existe pas. Il faut passer des discours aux actes. Le chemin va être encore long pour arriver à des solutions et remettre du bon sens. Nos agriculteurs ont besoin de mesures concrètes pour travailler. Il faut arrêter l'interdiction sans solution, la surtransposition avec les pays européens. Il faut continuer à se battre et je me battrai jusqu'au bout ».


Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, à propos de la place de l'agriculture dans l'écologie : « Nous avons un créneau à exploiter. Dans la semaine, les écologistes ont essuyé un revers sur les ZFE, l'A69 et la Loi Duplomb. Les Français commencent à saturer de cette écologie politique punitive qui fait la leçon toute la journée. Alors que l'écologie est un sujet d'importance pour nous tous et nous avons une place à tenir. L'idée est de reprendre la main sur l'écologie pour expliquer en quoi, dans nos fermes, demain, nous pouvons faire mieux, décarboner et que ça sera mieux que d'importer du bout du monde ».


Valérie Pécresse, président du conseil régional d'Île-de-France, à propos du travail avec les agriculteurs : « La FDSEA Île-de-France a une figure de combat, mais elle a aussi une figure de co-construction. Nous avons par exemple valorisé les produits franciliens en créant la marque Produit en Île-de-France avec 7 500 produits et plus de 600 agriculteurs, nous avons mis en place des aides à toutes les filières de qualité, à l'élevage, à la filière bio. Nous nous sommes battus pour obtenir davantage de crédits européens. À chaque fois qu'il y a un problème, nous nous parlons ».


Carole Zakine, docteure en droit de l'environnement, à propos des lois : « Reconnaître que la protection de l'agriculture est d'intérêt général majeur (dans la loi d'orientation agricole adoptée en mars, NDLR), c'est donner un nouveau socle de construction du droit. Depuis trente ans, en tant que juriste, j'accompagne le monde agricole qui fait des coups médiatiques et a des slogans incroyables. Mon problème, c'est comment traduire cela en droit. Il y a un monde entre pas d'interdiction sans solution et l'écriture du droit. Je pense déjà au Conseil constitutionnel (pour la loi Entraves, NDLR) donc je vais être pénible sur certaines écritures ».


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