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« Betteraves 2024 : des semis sous pression »

Jean-Philippe Garnot, président de la CGB* Île-de-France, alerte sur l'absence de solutions face à la jaunisse virale de la betterave.

« Comme chaque année début mars, nous avons attendu avec anxiété le conseil d’administration de l’Institut technique de la betterave (ITB) qui donne les résultats de la modélisation et sa prévision de date d’arrivée des pucerons, vecteurs de la jaunisse virale de la betterave. Il nous indique qu’à fin avril, ils seront là ! Dans quelle abondance ? Seront-ils virulifères ? Quelle météo aurons-nous ? Pour mémoire en 2023, la pression était déjà forte mais la jaunisse est restée modérée… Je vous invite à prendre connaissance de la note du Plan national de recherche et innovation (PNRI) qui vient de paraître sur le site Internet de l’ITB : Anticiper le risque jaunisse élevé en 2024.

Lors du Salon de l’agriculture, une autre nouvelle nous était déjà parvenue. En Eure-et-Loir, des betteraves porte-graines semées à l’automne, sont infectées par la jaunisse. Aussitôt, avec l’appui de photos, nous avons alerté les ministres, les politiques et les décideurs de cette situation.

Au-delà de ces faits, les molécules utilisables en France pour lutter contre les pucerons ont montré leurs limites en 2020 et la boîte à outils n’est pas plus fournie. Le PNRI lancé fin 2020 a d’ailleurs été prolongé de trois années supplémentaires afin de continuer à mettre au point des solutions alternatives à l’enrobage des semences avec des néonicotinoïdes, qui doivent être efficaces et économiquement viables.

Le risque jaunisse n’est pourtant pas une fatalité : plusieurs molécules ayant fait la preuve de leur efficacité contre les pucerons sont autorisées par la réglementation européenne mais interdites en France. Nous nous insurgeons contre cette distorsion de concurrence qui sape notre compétitivité et nous met en risque, alors que nos voisins européens y ont accès.

Nous savons, nous les agriculteurs, qu’en termes d’aphicides la meilleure solution est l’enrobage des semences. Aujourd’hui, ce n’est plus d’actualité : les graines de betteraves de l’année sont déjà dans nos fermes, prêtes à être semées.

En termes d’écologie, il est quand même incohérent de nous dire qu’il faut diviser par deux notre utilisation de produits phytosanitaires et, en même temps, nous contraindre à multiplier les passages en produits foliaires. Qui aura le courage politique d’assumer et de revenir sur une telle décision ?

La CGB* appelle donc une nouvelle fois le Président de la République et le gouvernement à passer des paroles aux actes, en rétablissant une parité des moyens de production au sein de l’Union européenne, pour les betteraviers et l’ensemble des agriculteurs français. »


*Confédération générale des planteurs de betteraves.

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