Interview
[80 ANS FDSEA 77] Charles Pigot : « C’est un métier pour lequel on investit beaucoup »
Polyculteur à la Ferme de Gloise à Vaudoy-en-Brie (Seine-et-Marne), Charles Pigot s’est diversifié dans la production de pâtes, les Briardines. Il répond à nos questions à l'occasion des 80 ans de la FDSEA 77.
Polyculteur à la Ferme de Gloise à Vaudoy-en-Brie (Seine-et-Marne), Charles Pigot s’est diversifié dans la production de pâtes, les Briardines. Il répond à nos questions à l'occasion des 80 ans de la FDSEA 77.

Horizons : De votre naissance à vos 30 ans, le secteur agricole a beaucoup évolué. Changements techniques et réglementaires, actions syndicales, etc. ont émaillé cette période. Quels sont les trois faits marquants que vous retenez ?
Charles Pigot : Ayant repris après mon grand-père, enfant je n’ai pas baigné dans le monde agricole. Mais ce que je constate, c'est que depuis dix ans, de moins en moins de personnes s'impliquent au niveau professionnel. Il devient de plus en plus difficile de trouver des jeunes prêts à prendre des responsabilités.
Autre fait marquant, le prix des céréales qui n’a pas évolué, contrairement aux charges qui ont explosé.
Enfin, nous subissons des événements climatiques de plus en plus extrêmes (canicule, excès d’eau) et compliqués à gérer. Il est difficile de s’adapter même en réfléchissant à changer nos pratiques culturales.
Quelle vision avez-vous aujourd’hui de l'agriculture et du syndicalisme ?
La situation est compliquée. C’est un métier pour lequel on investit beaucoup à titre personnel comme professionnel pour des revenus limités. J’ai peur de l’avenir si nous ne sommes pas aidés. Souplesse au niveau des normes, allégement des charges, solutions pour faire face aux impasses techniques sont nécessaires sinon demain peut s’avérer compliqué, en particulier les années difficiles où tout se cumule.
Cet article fait partie d'un dossier spécial 80 ans de la FDSEA 77