Chasse, engrillagement, incendies : l’alerte de la préfète du Loiret lors de la Fête de la Sange
Présente à Sully-sur-Loire (Loiret) lors de la Fête de la Sange samedi 13 septembre, la préfète du Loiret a rendu hommage à Rodrigue Léveillé, figure de l’événement, avant de rappeler trois priorités : la régulation du gibier, l’application de la loi sur l’engrillagement et la prévention des incendies.
Présente à Sully-sur-Loire (Loiret) lors de la Fête de la Sange samedi 13 septembre, la préfète du Loiret a rendu hommage à Rodrigue Léveillé, figure de l’événement, avant de rappeler trois priorités : la régulation du gibier, l’application de la loi sur l’engrillagement et la prévention des incendies.

La Fête de la Sange, rendez-vous incontournable de la chasse et de la ruralité à Sully-sur-Loire, a connu cette année une édition particulière. Devant les visiteurs et les acteurs du monde cynégétique, samedi 13 septembre, la préfète du Loiret, Sophie Brocas, a salué la mémoire de Rodrigue Léveillé, l’un des artisans de cette manifestation disparu récemment. « C’est une grande fête mythique du département, a-t-elle déclaré. Cette édition a été marquée par l’expression de fraternité et d’hommages pour Rodrigue Léveillé ». Dans son allocution, la représentante de l’État a ensuite choisi de mettre en avant trois points de vigilance, au croisement des enjeux agricoles, environnementaux et de sécurité.
Réguler davantage pour limiter les dégâts
Premier sujet abordé : les dégâts de gibier. Selon la préfète, la situation reste préoccupante : « Les dégâts infligent de trop gros préjudices aux agriculteurs, l’équilibre n’est pas respecté ». Elle a rappelé que « l’État a soutenu financièrement, pendant trois années consécutives, la Fédération des chasseurs du Loiret afin de compenser les indemnisations versées aux exploitants. Mais cette aide publique ne peut s’inscrire dans la durée. L’argent public n’a pas cette vocation, il faut augmenter les efforts », a insisté Sophie Brocas.
Elle a également souligné l’engagement des treize lieutenants de louveterie du département, dont elle vient de renouveler les missions. « Ils travaillent jour et nuit de manière bénévole, mais on peut comprendre qu’à treize ils ne suffisent pas à faire face aux dégâts, qui ne baissent pas. La tendance reste inquiétante avec 1 700 hectares détruits », a-t-elle précisé, appelant les chasseurs à intensifier leurs prélèvements.
Faire appliquer la loi sur l’engrillagement
Deuxième priorité : l’application de la loi sur l’engrillagement votée en février 2023. Ce texte prévoit un délai de deux ans pour la mise en conformité des propriétaires de parcs et d’enclos. « Pour l’instant, l’heure est à l’accompagnement, a rappelé la préfète. Mais les sanctions tomberont : nous ne laisserons pas cette loi sans application ».
L’objectif est clair, permettre à la faune sauvage de circuler librement et rétablir les continuités écologiques. « J’invite les propriétaires à se mettre dès maintenant en conformité », a insisté la représentante de l’État, en soulignant que l’administration ne laisserait pas perdurer des pratiques contraires à la loi.
Anticiper le risque incendie
Enfin, la préfète a alerté sur le risque incendie, accentué par le réchauffement climatique. « Demain, ce risque se rapprochera de celui du Midi », a-t-elle averti, évoquant les feux récents dans le Sud de la France et dans les Landes.
En Loiret, la vigilance concerne aujourd’hui principalement la Sologne, mais pourrait s’étendre à la forêt d’Orléans. Elle appelle donc à une mobilisation collective : « Les communes situées dans les massifs à risque doivent s’astreindre au débroussaillage. Les propriétaires de maisons doivent veiller à ce qu’aucune branche ne se trouve trop proche des habitations, car cela peut fournir du combustible au feu et compliquer le travail des pompiers ».
La préfète a insisté sur la nécessité d’un soutien total aux sapeurs-pompiers : « Nous devons être en appui des soldats du feu ».
Entre tradition et vigilance
La Fête de la Sange, qui rassemble chaque année chasseurs, agriculteurs, artisans et visiteurs autour des traditions, a donc aussi servi de tribune pour rappeler les responsabilités partagées. Hommage, régulation, respect des lois et prévention des risques, autant de messages adressés à la ruralité loirétaine par la représentante de l’État.