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Cuma.
Cinq cents ruches pour la pollinisation de semences potagères

Des abeilles permettent la fécondation de semences hybrides : décryptage du système mis en oeuvre par la Cuma Semences 2000.

La production de semences potagères et de pommes de terre de consommation : ce sont les deux activités de la vingtaine d'adhérents de la Cuma Semences 2000. Au titre de la première, on trouve un ensemble démêleur-broyeur, une planteuse d'oignons, une récolteuse d'oignons, une ramasseuse de plastique et des ruches de pollinisation. Quant à la seconde, elle s'articule autour d'une planteuse et d'un broyeur. Chiffre d'affaires 2013 : 23.000 EUR. Moitié moins qu'en 2012. Commentaire de Benoît Faucheux, le président de la coopérative : « Pour faire des semences potagères, il faut un contrat. Or l'agriculteur n'en a pas la maîtrise. D'où des variations de surfaces d'une année sur l'autre, ce qui a un impact sur le chiffre d'affaires de la Cuma. »

Entre quatre-vingts et cent hectares sont dédiés à la production de pommes de terre (rendements de quarante à soixante-dix tonnes par hectare selon les variétés). Du côté des porte-graines, on compte quarante hectares d'oignons et vingt-cinq de carottes. Rendements par hectare selon les variétés : entre cent cinquante et huit cents kilogrammes dans le premier cas et de cent à six cents kilogrammes dans le second cas. S'y ajoutent des radis ainsi que des épinards mais avec de fortes variations de surfaces selon les années.

Une fécondation entomophile

« Les semences sont des hybrides : dans une même parcelle, il existe des rangs femelles, qui ne fabriquent pas de pollen, et des rangs mâles, qui contiennent du pollen. » Les mâles sont utilisés jusqu'à la fécondation entomophile, c'est-à-dire résultant de l'intervention d'un insecte. Mais les semences mâles ne sont pas récoltées. Une fois leur oeuvre accomplie, celles-ci sont détruites : c'est le travail de l'ensemble démêleur-broyeur.

« Avec des variétés hybrides, on cherche un croisement entre une ligne A et une ligne B. Pour que cela fonctionne, il faut que toutes les graines récoltées soient issues de ce croisement : on a sélectionné des plants ne contenant pas de pollen mais il faut être certain que ceux-ci soient fécondés par le pollen des rangs mâles de la parcelle. » D'où des abeilles. La Cuma possède cinq cents ruches mais, par contrat, elle en a délégué le fonctionnement à un apiculteur professionnel. Les ruches sont apportées lors de la pollinisation (entre fin juin et début juillet) pour les carottes, les oignons et les radis. Les épinards, quant à eux, n'ont pas besoin de ruche car le pollen est transporté par le vent : c'est une espèce anémophile. 

Par les hasards de la nature

L'abeille transporte le pollen. « En allant chercher du nectar dans les fleurs, celle-ci s'imprègne de grains de pollen. Du nectar, il y en a sur les plantes mâles comme sur les plantes femelles. Pour optimiser son voyage jusqu'à la ruche, l'abeille se rend sur différentes fleurs et, par les hasards de la nature, dépose des grains de pollen sur les fleurs femelles. » Pour que cela fonctionne, certaines conditions sont nécessaires : une température supérieure à vingt degrés, un ensoleillement conséquent ainsi que des lignées attractives et riches en pollen pour les mâles. « En matière de semences potagères, il n'y a aucun OGM, indique Benoît Faucheux : nous n'en avons pas besoin car nous n'avons pas épuisé toutes les ressources de la sélection génétique. »

Récemment, la Cuma Semences 2000 a investi 8.000 EUR, dont une subvention de 35  du Conseil régional via les Contrats de Pays, dans une plastiqueuse. Objectif : protéger les carottes durant l'hiver. Une machine pose le plastique et une autre le retire. Cette seconde opération est effectuée par une enrouleuse : les rouleaux sont ramenés chez le vendeur, qui en assure le recyclage.

« La culture de porte-graines est exigeante car il faut de l'eau en quantité mais aussi à des moments précis : à la levée et à la floraison. On peut produire des semences car il y a l'irrigation et on ne peut avoir de contrat que s'il y a l'irrigation. » Notre interlocuteur soulève également le problème de la qualité des graines récoltées et notamment le taux de germination : « Sur cent graines, il en faut au moins quatre-vingt-cinq qui germent. Si cet objectif n'est pas atteint, la rémunération sera nulle. »

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