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Enseignement
Circuits courts : des étudiants en mode projets

Dans le cadre de leur BTS au lycée agricole Sully à Magnanville (Yvelines), vingt-sept étudiants planchent sur les circuits courts avec des projets de terrain. Rencontre.

Si les circuits courts sont aujourd'hui très en vogue, le lycée agricole privé Sully, à Magnanville (Yvelines) n'a pas attendu leur développement pour former ses étudiants à ces modes de production.

« Notre module d’initiative locale sur la diversification et la commercialisation en circuits courts enseigné en 2e année de BTS existe depuis cinq ans, explique Murielle Guyard, professeure d'agronomie et de biologie, qui l'enseigne dans l'établissement depuis trois ans. »

Elle détaille : « C'est un module qui se met en place dès la rentrée, à raison de trois heures par semaine, très axé sur la pratique, et dans lequel on demande aux étudiants de monter un projet à partir du type de circuits courts qui les intéresse : marché de producteurs, paniers fraîcheur, production maraîchère sous serre pour vente directe, cuisine de plats locaux et circuits courts ».

Cette année, ils sont vingt-sept à le suivre, onze sont en ­agronomie-production végétale, seize en productions animales. Constitués en petits groupes thématiques, ils travaillent donc à la réalisation du projet toute l'année, avec des mises en situation bien réelles.

« Ils seront évalués sur leur aptitude à la gestion et à l'organisation du projet, mais également sur tout ce qu'ils apprennent durant leur BTS et qu'ils mettent en œuvre durant ce module : des compétences en production bien évidemment mais également en vente, en communication et depuis janvier sur la réalisation concrète d'études de marché en lien avec les exploitations qu'ils côtoient par ailleurs. Ils se doivent donc d'être très polyvalents ».

Pour trouver leurs premiers clients, le groupe « paniers » s'est fait connaître dans les classes, puis sur la plateforme du lycée.

« Les parents d'élèves et les profs ont été nos premiers clients, raconte Loïc Larisière, l'un des cinq étudiants de ce groupe. Nous essayons d'organiser une distribution de paniers par mois. À Noël, nous sommes allés jusqu'à réaliser cinquante paniers. Pour les composer, nous proposons des produits de producteurs locaux des Yvelines que nous avons sélectionnés, auxquels nous ajoutons des légumes de saison produits par les étudiants du lycée, tels que des carottes, des potimarrons, des pommes de terre ».

« C'est très formateur, ajoute Solenne Lefebvre, du même groupe. On entre en contact avec des producteurs fermiers, des clients, on se doit de connaître leurs attentes, de tenir à jour une comptabilité et de faire preuve d'organisation ».

« On a mis du temps à se mettre en place au début, reconnaît Loïc, mais aujourd'hui on a trouvé le bon rythme ».

Le groupe « marché de producteurs » a quant à lui bénéficié du soutien de la ville de Magnanville qui lui a attribué un stand sur le marché qu'elle organise sur la place de la Mairie le dernier vendredi du mois.

« On a 8 m2 de surface de stand », expliquent de concert Sophia Reveillon, Téö Gastinois et Samantha Helou, trois étudiants de ce groupe.

« Mais on gère le marché de A à Z, depuis la sélection des produits et des producteurs que l'on propose jusqu'au démontage du stand, souligne Téö. Il a fallu faire attention par exemple aux quantités, aux problèmes de réassort ».

Malheureusement, en raison du second confinement puis des vacances scolaires de Noël, ce groupe n'a pu faire que deux marchés. « Mais on apprend vite à se remettre en question, racontent-ils, car dès la fin du premier marché, nous nous sommes rendus compte qu'il fallait que nous nous démarquions davantage de la concurrence pour attirer plus de clients ».

Baptiste Szado et Benoît Magny sont quant à eux en BTS Productions végétales. « Nous avons opté pour le groupe ''production maraîchère sous serre'' pour fournir des légumes bio au groupe ''marché''. Nous sommes libres des choix de légumes que nous faisons mais nous devons faire attention à ce qu'ils correspondent aux envies des clients », explique Baptiste.»

En ce moment, saison hivernale oblige, la petite serre maraîchère du lycée n'accueille que des épinards et des radis. « Mais nous avons pris soin de diversifier les variétés de radis pour avoir une profusion de couleurs, car c'est très en vogue. »

Fils d'un agriculteur installé en polyculture-élevage bovin à Sailly (Yvelines), Baptiste se destine à reprendre l'exploitation en l'ouvrant vers l'élevage ovin : « Mais j'ai quand même opté pour le groupe sur le maraîchage car je suis ouvert à toute forme de système. Sans compter que le bassin de consommateurs franciliens potentiellement intéressés par la vente directe est tel que c'est très prometteur. Mais je n'oublie pas que c'est énormément de travail ».

Du travail certes, mais Benoît n'en a cure, les légumes sont sa passion. « Au terme de mes études et après quelques années de salariat, j'entends bien reprendre l'exploitation familiale située à Bréval (Yvelines), raconte le jeune homme. Mon père est en grandes cultures. Il s'est converti aux semis directs depuis deux ans, c'est très osé et pas toujours facile. J'entends créer un atelier de maraîchage — légumes, fleurs comestibles, voire champignons… — pour faire de la vente directe. J'aimerais bien aussi avoir des arbres fruitiers et quelques ruches ».

Et il en est intimement convaincu : « La diversification en circuit court, ce sera ma porte de sortie pour avoir une exploitation économiquement viable ».

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