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Comment assurer la bonne implantation de la lentille ?

Terres Inovia Centre et Ouest vous guide pour la culture de la lentille : dates, choix de la parcelle, de la variété, de la densité de semis, travail du sol, exigences…

​​​​​​Les semis de lentille peuvent démarrer dans les secteurs les plus précoces. Ce sera début mars dans la majorité des bassins de production. Les objectifs d’une implantation correcte de la lentille sont la levée rapide et homogène de la culture et un enracinement suffisant pour la bonne mise en place de la nodulation.

Bien choisir sa parcelle

​​​Les sols superficiels sont bien adaptés pour la culture de la lentille. La culture de la lentille est idéale pour valoriser les sols superficiels présentant une réserve utile faible à moyenne. L’objectif sera de cibler des parcelles de sols argilo-calcaires superficiels, moyens ou des sols volcaniques et granitiques. Il est recommandé de privilégier des sols drainants, aérés et appuyés dont les réserves azotées sont modérées. Les sols à forte réserve utile sont à éviter car ils favorisent une végétation exubérante, augmentant le risque de verse. La mise en place de la nodulation peut être négativement impactée par des sols à forts reliquats azotés et les sols compactés. Enfin, les sols très caillouteux peuvent compliquer les chantiers de récolte.

Limiter les risques biotiques dès le choix de la parcelle

La lentille présente des sensibilités aux champignons telluriques, tels que Aphanomyces euteiches, ou des complexes de Fusarium spp et Pythium spp. Ces pathogènes pénètrent et impactent l’appareil racinaire, caractérisés par des symptômes de nécroses. L’appareil végétatif pourra présenter un jaunissement, un retard de croissance ou des flétrissements foliaires. La lutte contre ces pathogènes est préventive, en évitant le retour trop fréquent de la lentille sur une même parcelle.

Pour Aphanomyces euteiches, le délai de retour de la lentille préconisé est d’au moins cinq ans. La sensibilité à ce ravageur des autres légumineuses est également à prendre en compte. Les autres cultures sensibles à ces pathogènes (pois, luzerne, certains trèfles…) sont également à prendre en compte dans la rotation :

Sensibilité des légumineuses à Aphanomyces euteiches.
© Source : Anne Moussart, Terres Inovia.

 

L'évaluation du potentiel infectieux des parcelles peut être réalisée avant l'implantation, en cliquant ici.

Privilégier également des parcelles indemnes de flore adventice difficile, telles que le datura, l’ambroisie, le bleuet ou l’ortie royale. En effet, les solutions de désherbage sur lentille restent limitées, ce qui complique la gestion de certaines flores. De plus, la présence de certaines adventices (morelles, xanthium, ambroisie ou encore datura) peut entraîner un déclassement de la récolte vers l’alimentation animale.

Un semis précoce dans un sol ressuyé

Les semis des parcelles de lentille commencent dès mi-février dans les bassins du Sud-Ouest, de la côte atlantique et du Sud-Est, ils se poursuivent jusqu’en mi-avril pour le Centre-Val de Loire, le bassin Champenois ainsi que les nouveaux secteurs de production du Nord et Est. Enfin, les secteurs d’altitudes, comme le Cantal ou la Haute-Loire, réalisent des implantations plus tardives jusqu’à fin mai.

Si les conditions climatiques ne sont pas réunies, le report du semis sera à privilégier. En effet, le manque de pluviométrie en post-semis des campagnes 2020 et 2021 a impacté la rapidité de la levée et son homogénéité. Le risque sera un retard de développement de la lentille, augmentant sa résistance face aux ravageurs et aux adventices.

Le sol de la parcelle doit être ressuyé et suffisamment réchauffé afin d’éviter les tassements. La température du sol, à la profondeur de semis, doit être supérieure à 6 °C pour favoriser une germination rapide. La préparation d’un lit de semence aéré et meuble sur les 15 premiers centimètres est un facteur important pour une bonne implantation de la lentille. En effet, la culture possède un système racinaire fasciculé peu puissant : un travail du sol adéquat permettra une exploration racinaire favorable à une bonne alimentation hydrique lors des périodes plus sèches au cours du cycle.

Semer entre 2 et 3 cm de profondeur avec un semoir à céréales et viser 220-250 plantes/m2 levées. Attention aux semis trop denses qui favorisent le développement de maladies et augmentent le risque de verse.

En conduite biologique, les densités de semis sont majorées si un désherbage mécanique est prévu. Selon les terroirs, cette majoration varie entre + 10 % et + 30 % par rapport aux densités préconisées en conventionnel.

Un écartement entre 12 et 17 cm sera optimal pour éviter un trop grand salissement de la parcelle. En cas de présence de cailloux, un roulage des parcelles post-semis est recommandé pour niveler le sol, il peut être réalisé jusqu’au stade 5-6 feuilles.​​​​​

La lentille requiert une vigilance pour le désherbage mais est peu exigeante en fertilisation.

Lors des premiers stades de son développement, la croissance de la lentille est lente, ce qui limite sa compétitivité avec les adventices. La mise en place d’un programme de désherbage est recommandée pour limiter la croissance de ces adventices.

La nodulation de la lentille avec Rhizobium leguminosarum, naturellement présent dans les sols, permet à la culture la fixation de l’azote atmosphérique. Elle est peu exigeante : pour un rendement de 15 à 25 q/ha, apporter 30 à 50 unités de P2O5, 60 à 80 unités de K2O et 20 à 25 unités de Mg.

+ d'infos :

Pour en savoir plus sur les caractéristiques des variétés de lentilles, consulter myvar.fr.

Plus d'infos sur la lentille sur terresinovia.fr.

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