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Diversification
De la plante à l’huile essentielle avec MillyPPAM

Membre de la Cuma MillyPPAM, François Roisneau, polyculteur à Fromont, s’est lancé dans la production de lavandin et prochainement de menthe poivrée.

Malgré le froid et la neige, une dizaine de participants ont assisté à la Journée diversification organisée par la chambre d’Agriculture sur le thème des Plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) mercredi 14 décembre.

L’exploitant agricole qui les a accueillis, également maire de Fromont, François Roisneau, s’est installé en 2002 à l’âge de 27 ans sur l’exploitation familiale. Il exploite aujourd’hui 184 hectares essentiellement en orge brassicole et blé améliorant livrés à la coopérative de Puiseaux. Intéressé par le bio et les plantes aromatiques, un petit atelier était prévu lors de son installation mais ce n’était pas dans l’air du temps.

En parallèle, après la découverte d’un virus sur les plants de lavandin dans le secteur de Valensole (Alpes-de-Haute-Provence), de nombreux arrachages dans ce gros bassin de production ont lieu. Et dans le même temps, le réchauffement climatique (si elle aime le sec, la plante a besoin d’un peu d’eau) fait que cette culture peut s’adapter aux départements ­franciliens.

Alors que le Conservatoire des plantes à parfum, aromatiques et médicinales est implanté à ­Milly-la-Forêt (Essonne), en 2014 un petit groupe d’agriculteurs a souhaité relancer la filière. Des essais sont menés avec une ancienne distillerie. La Cuma ­MillyPPAM est créée.

En 2019, le groupe initial souhaite s’ouvrir à d’autres producteurs, notamment en lavandin, pour construire une nouvelle distillerie et maîtriser la filière de A à Z, jusqu’à l’huile essentielle. Aujourd’hui environ trente exploitants agricoles, dont François Roisneau, produisent 200 hectares de lavandin entre l’Essonne et la Seine-et-Marne.

5 à 7 personnes pour la plantation

« On joue sur l’entraide. Les planteuses trois rangs sont louées à des agriculteurs », souligne François Roisneau. Cinq à sept personnes sont nécessaires pour la plantation dans un sol bien travaillé afin de faciliter la pénétration de la planteuse.

Le besoin de main-d’œuvre n’est pas à négliger, tout comme le coût de la plantation qui s’élève à 2 400 euros/hectare (environ 10 000 pieds à 23 centimes, auxquels s’ajoutent la location de la machine et la main-d’œuvre).

L’exploitant a débuté avec 6 hectares au printemps 2021 pour finalement implanter l'ensemble de la parcelle au cours des printemps et automne 2022. « Une plantation automnale permet de limiter le salissement de la parcelle. En complément, un essai d’enherbement en inter-rang est en cours », explique l’exploitant qui a choisi de ne pas fertiliser. La plantation, en écartement de 2 mètres, dure neuf ans maximum pour éviter les attaques virales.

La récolte s’effectue mi-août (mi-juillet en 2022) avec un cueilleur installé sur une machine d’un exploitant du groupe. L’objectif de la Cuma est de s’équiper d’une ensileuse trois rangs l’an prochain.

La production est rentable à partir de 90 kg/ha d’huile essentielle, sachant qu’on estime que durant l’optimum de production (années 5 à 6), on peut atteindre 150 kg/­ha. Les drêches sont soit stockées soit épandues.

18 variétés

Outre la Cuma MillyPPAM qui investit dans la nouvelle distillerie, une société qui commercialise a été créée. Alors que le marché des huiles essentielles est très fluctuant avec une concurrence forte de l’étranger, tout comme la qualité d’une année sur l’autre, les producteurs contractualisent leurs surfaces. Si le lavandin est la principale production de la coopérative, dix-huit variétés de niche, dont certaines en bio, sont traitées. Une marque, MillySens, est destinée aux particuliers des boutiques locales.

François Roisneau, qui convertit une partie de son exploitation agricole en agriculture biologique sur des cultures nouvelles transformées et commercialisées en direct en huile et farine, va également développer une production de menthe poivrée bio à partir de 2024.

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