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Des producteurs de pommes de terre tirent la sonnette d'alarme

Des producteurs de pommes de terre de consommation, à l'image de Delphine et Fabien Thomin, s'inquiètent de leurs stocks invendus à la veille de la prochaine campagne d'arrachage.

Jeudi 12 juin, à Orgères-en-Beauce. Delphine et Fabien Thomin témoignent pour le secteur de la pomme de terre de consommation qui vit une crise silencieuse.
Jeudi 12 juin, à Orgères-en-Beauce. Delphine et Fabien Thomin témoignent pour le secteur de la pomme de terre de consommation qui vit une crise silencieuse.
© H.C. - Horizons

 Ça va être trop tard, nous allons devoir jeter nos stocks, je n'ai jamais vu ça », alerte Delphine Thomin, qui produit des pommes de terre de consommation avec son mari Fabien à Orgères-en-Beauce (Eure-et-Loir) et qui nous alerte sur la situation, mi-juin. Selon eux, les acheteurs étrangers se sont retirés du jeu. « C'est une catastrophe économique et personne n'en parle », s'étonne-t-elle.

50 000 tonnes à benner

« En conso, nous travaillons pour l'export — Espagne, Italie, Portugal, pays de l'Est, explique Fabien Thomin. Aujourd'hui, ­l'Espagne a fermé les portes, l'Italie aussi, nous ne vendons plus rien. J'ai appelé de nombreux acheteurs et ils me répondent tous la même chose. Nous allons nous retrouver sur le secteur avec 40 000 à 50 000 tonnes de patates à benner ».

Les producteurs pointent le secteur industriel qui a demandé une hausse de la production et qui n'achète rien. Les prix sont tombés de 350 à 50 euros la tonne : « Et je ne peux pas dire non, la prochaine campagne arrive à grand pas. Or la précédente nous a déjà coûté très cher, à commencer par les plants. Nous sommes dans un système où on nous achète les matières premières à la baisse alors que les charges ne cessent d'augmenter », souligne Fabien Thomin.

« Il faut tirer le signal d'alarme. Nous sommes tous dans la même situation, estime Delphine Thomin. Et cela tombe au mauvais moment, il n'y a rien qui va. Ce sont des familles d'agriculteurs qui risquent de tomber. Nous venons déjà de traverser deux années difficiles en céréales. C'est effrayant, comment allons-nous payer nos factures ? Aujourd'hui, être agriculteur, c'est brasser de l'argent… ». Et concrètement ne pas en gagner.

Crise silencieuse

Delphine et Fabien Thomin ne sont pas nés de la dernière pluie. Ils produisent des pommes de terre depuis 2006, prenant la suite du père de Fabien. Des moments difficiles, ils en ont connu. Mais celui-ci les inquiète par sa soudaineté, son ampleur et aussi le silence qui l'entoure. D'autant plus assourdissant que les surfaces de pommes de terre de la campagne en cours ont encore augmenté…

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