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Du grain d'orge à la bière, les coulisses d'une réalité agricole

À l'occasion de la Saint-Patrick, la FNSEA du Loiret a mis en lumière la filière orge brassicole. Rendez-vous était donné à la brasserie Mouss'bat de Chaingy jeudi 14 mars.

Du grain d'orge à la bière, il y a… une réalité agricole que la FNSEA du Loiret a souhaité mettre en avant à l'occasion de la Saint-Patrick. C'est à Chaingy, à la brasserie Mouss'bat créée par la famille Chesneau, que le rendez-vous était fixé jeudi 14 mars. « 70 % des exploitations du Loiret cultivent des céréales. L'orge brassicole y occupe une place très importante dans les assolements », a expliqué le président de la FNSEA 45, Sébastien Méry, avant de poursuivre fièrement : « Entre Beauce et Gâtinais, notre terroir nous permet de produire une orge de qualité qui fait régulièrement notre renommée. En ces temps de crise pour l'agriculture, la Saint-Patrick est l'occasion de réaffirmer son rôle majeur pour faire vivre les territoires. L'agriculture, c'est l'accès à une alimentation saine et sûre, c'est l'entretien des paysages, c'est la vitalité des territoires, le maintien de filières, la création d'emplois… Nous défendons l'idée d'une agriculture forte, et l'exemple familial de Mouss'bat pour la filière orge en est une bonne illustration ».

40 000 litres par an

Avec 33 litres de bières par an et par personne, la consommation des Français est en augmentation ces dernières années et les brasseries artisanales se multiplient. À Chaingy, l'aventure a commencé en 2019 sur l'exploitation de Bruno Chesneau. C'est son fils Baptiste, rapidement rejoint par son épouse Julie, qui a donné vie à Mouss'bat en aménageant un des hangars de la ferme. « Je cultive une centaine d'hectares en agriculture raisonnée où l'orge a toujours eu sa place. C'est environ 30 à 35 % de mon assolement annuel », explique Bruno Chesneau. Pour l'achat des semences, le suivi technique et la commercialisation de ses productions, l'agriculteur loirétain travaille en étroite collaboration avec Soufflet. Le fruit de la récolte est toutefois stocké à la ferme. Un système qui permet à Baptiste et Julie de disposer facilement du stock d'orge nécessaire pour la brasserie.

« La consommation de bière est encore relativement saisonnière. La Saint-Patrick marque vraiment le début de la saison, souligne Baptiste Chesneau. Pour nous en revanche, le travail a commencé il y a plusieurs mois pour constituer les stocks car le processus de fabrication d'une bière (transformation de l'orge en malt, concassage, ajout d'eau chaude, filtration, fermentation…) depuis le grain d'orge nécessite environ deux mois de travail ».

Avec sept recettes permanentes et deux saisonnières, Baptiste Chesneau brasse environ 40 000 litres de bière par an. « J'envoie notre orge dans une petite malterie artisanale qui prend des lots de dix tonnes. Et pour le houblon, je travaille à 80 % avec de la production française », tient à préciser le brasseur qui, depuis le lancement de son activité, a créé un magasin avec vente de produits locaux, et qui se transforme en bar chaque vendredi soir.

D'ici peu, Baptiste reprendra également la partie agricole de son père, qui partira en retraite. Un défi de taille où il faudra tout mener de front dans un contexte difficile. « Les contraintes réglementaires et interdictions successives annoncent un avenir compliqué où il est à craindre que nos capacités de production se restreignent », appréhende Bruno Chesneau.

Et Sébastien Méry de conclure : « On y pense rarement en ayant un verre de bière à la main mais derrière cette boisson festive, il y a cette réalité agricole difficile. Nos contraintes d'aujourd'hui pourraient être les pénuries de demain ».

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