Pulvérisation : Easyconnect généralise le système de transfert fermé
Les firmes phytosanitaires et les constructeurs de pulvérisateurs ont travaillé conjointement pour mettre au point un système de transfert fermé et sécurisé nommé Easyconnect. Le dispositif devrait se généraliser progressivement dans les cours de ferme.
Les firmes phytosanitaires et les constructeurs de pulvérisateurs ont travaillé conjointement pour mettre au point un système de transfert fermé et sécurisé nommé Easyconnect. Le dispositif devrait se généraliser progressivement dans les cours de ferme.

La sécurisation du remplissage des pulvérisateurs est devenue une priorité, à la fois pour répondre aux obligations réglementaires et aux attentes sociétales, mais aussi pour améliorer le confort de travail des opérateurs. C’est dans cette optique qu’est né Easyconnect, un système de transfert fermé développé conjointement par plusieurs firmes phytosanitaires et constructeurs de pulvérisateurs.
Un consortium pour une norme commune
Le projet Easyconnect rassemble les principaux acteurs de la protection des plantes (BASF, Bayer, Corteva, Syngenta…) ainsi que des équipementiers et constructeurs (Amazone, John Deere, Kverneland, Lemken…). L’objectif : proposer un standard unique, interopérable et largement déployable sur le marché européen.
Contrairement aux solutions propriétaires déjà disponibles, Easyconnect a été pensé comme un système universel, afin d’éviter la multiplication de dispositifs non compatibles les uns avec les autres.
Principe de fonctionnement
« Le dispositif repose sur deux éléments complémentaires, explique Valérie Braud, experte Agriculture durable régionale chez Syngenta. D'une part, le bouchon Easyconnect, intégré directement par les firmes sur les bidons de produits phytosanitaires (1 à 15 litres). Ce bouchon reste scellé et ne nécessite pas d’ouverture manuelle. Et d'autre part, le coupleur Easyconnect, installé sur le pulvérisateur. Une fois connecté, il permet l’aspiration directe du produit sans manipulation, le dosage précis de la quantité souhaitée et le rinçage automatique et homogène du bidon ». Une fois vidé et rincé, l’emballage peut être éliminé via la filière de recyclage Adivalor.
Atouts techniques et agronomiques
Dans le paysage de la pulvérisation, le dispositif Easyconnect affiche plusieurs atouts. « La sécurité pour l'opérateur d'abord, puisqu'il permet la réduction significative du risque d’exposition cutanée ou respiratoire lors du remplissage », souligne Valérie Braud.
Autre intérêt, la précision et la traçabilité. « La dose prélevée correspond précisément à la quantité programmée et les erreurs de manipulation sont donc limitées », poursuit l'experte.
Enfin, Easyconnect offre aux agriculteurs une opportunité de gérer plus facilement les fonds de bidons. Seule la dose programmée est prélevée, le reste du bidon peut être stocké hermétiquement pour une utilisation ultérieure. Les pertes sont ainsi limitées et les rinçages optimisés pour un impact réduit sur l'environnement.
Généralisation en marche
Depuis 2023, plusieurs firmes commercialisent déjà des références en bidons équipés du bouchon Easyconnect. Du côté du matériel, de nombreux constructeurs intègrent désormais le coupleur en option ou en pré-équipement sur leurs gammes de pulvérisateurs. Le calendrier de généralisation prévoit qu’à l'horizon 2026, une majorité des bidons disponibles sur le marché soient livrés avec ce bouchon standard.
Easyconnect constitue une réponse technique aux attentes en matière de protection de l’opérateur et de réduction de l’empreinte environnementale. À terme, il pourrait devenir le standard européen du transfert fermé, facilitant la compatibilité entre produits et matériels, et simplifiant les pratiques quotidiennes sur les exploitations.
Un investissement éligible aux subventions
Dans le cadre de sa politique de prévention des risques professionnels, la MSA soutient financièrement l’acquisition de matériels réduisant l’exposition aux produits phytosanitaires. Le système Easyconnect est donc éligible à ces dispositifs, notamment via les aides « Subventions prévention » ou « Plan de prévention phyto », qui peuvent couvrir une partie de l’investissement (jusqu'à 50 % selon les caisses locales et les enveloppes disponibles). Cette incitation vise à encourager la diffusion rapide du transfert fermé auprès des exploitations, en réduisant le frein lié au coût d’équipement estimé à environ 2 500 euros aujourd'hui.
Cet article fait partie d'un dossier sur la pulvérisation