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Effets des pesticides sur les abeilles : un test Inra adopté au niveau international

L’évaluation des risques liés à l’utilisation de pesticides en agriculture est une étape clé pour l’autorisation de mise sur le marché de ces produits. Elle repose notamment sur des tests qui mesurent leurs effets sur les organismes non-cibles comme les abeilles. Les chercheurs de l’Inra ont développé un test de toxicité sur les larves d’abeilles, adopté par la France en 2007. Cette homologation s’est étendue le 26 juillet 2013 à tous les pays de l’OCDE. C’est le premier test sur larves pour lequel l’exposition au produit testé est parfaitement contrôlée.

© Cetiom

Les insectes pollinisateurs, abeilles en particulier, contribuent largement à la reproduction d’un grand nombre de plantes, cultivées ou non. Préserver ces insectes est donc nécessaire pour maintenir la durabilité des systèmes de production agricole ainsi que la biodiversité de manière générale.

Or, comme pour les antibiotiques en médecine, l’arsenal des insecticides est appelé à se renouveler sans cesse. De nouvelles familles de molécules permettent de contrôler des souches d’insectes nuisibles devenues résistantes aux produits plus anciens ou jusqu’alors hors d’atteinte. Parallèlement, l’évaluation des effets de ces nouvelles molécules fait l’objet d’exigences accrues de la part des instances chargées de l’homologation des pesticides, tant en France qu’en Europe.

Un test sur les larves d’abeilles en conditions contrôlées

Pour répondre à la demande des experts, les chercheurs de l’Inra ont mis au point un test sur les larves d’abeilles dans des conditions où l’exposition au pesticide est contrôlée, contrairement au test qui était en vigueur jusqu’à maintenant. Ils ont élaboré une méthode d’élevage des larves in vitro standardisée, conçue pour être facilement transposable aux laboratoires agréés en charge de l’évaluation des pesticides.

En pratique, les larves prélevées dans une ruche sont élevées artificiellement dans une étuve. Placées dans des cupules en plastique imitant les alvéoles de la ruche, les larves reçoivent une alimentation contrôlée à base de gelée royale, de sucres et d’extraits de levure. Elles flottent dans ce milieu nutritionnel semi-liquide et s’alimentent à leur rythme. Avec ce procédé d’alimentation, les larves se développent aussi bien qu’en conditions naturelles.

Les larves peuvent aisément être exposées aux pesticides par l’ingestion de nectar de fleurs contaminées mais les quantités ingérées ne peuvent alors pas être mesurées. En conditions in vitro au contraire, le pesticide à tester est introduit en concentration connue dans le milieu nutritif. Contrôlant parfaitement la consommation des larves en milieu, on peut ainsi déterminer la dose journalière de pesticide ingérée.

Le produit peut être testé pendant les 6 à 7 jours que dure la vie larvaire, soit en mode chronique, soit en mode aigu, avant le passage au stade nymphal. La mortalité est ensuite détectée par l’immobilisme des larves, suivie d’une décomposition rapide. Le test présente aussi l’avantage de pouvoir observer des effets différés sur nymphes et sur adultes, certains produits pouvant ne pas produire d’effets immédiats mais induire des mortalités tardives.

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www.presse.inra.fr • 01 42 75 91 86 • presse@inra.fr3

Octobre 2013

Ce test sur larves a été mis au point avec le diméthoate, un insecticide de référence qui présente une toxicité élevée pour l’abeille, puis a été testé sur plusieurs familles de molécules.

Une batterie de tests, du laboratoire aux conditions naturelles

Le test in vitro sur larves permet d’établir, pour un produit donné, la dose à partir de laquelle ce produit présente une toxicité. Il offre les conditions d’exposition les mieux contrôlées pour un coût moindre, comparé à un test conduit sous serre par exemple. Il pourrait aussi être utilisé pour un premier tri des molécules à tester. Ce test, accepté par la CEB1 en mars 2007, a ensuite été proposé au niveau de l’OCDE, qui vient de l’adopter en tant que ligne directrice en mode d’exposition aiguë. La version chronique fera l’objet dans les mois à venir d’un document guide qui, après une validation par un test entre plusieurs laboratoires, sera proposée comme ligne directrice.

1 La Commission des essais biologiques (CEB) est habilitée au niveau national pour la validation des méthodes officielles de test.

Référence

OECD (2013), Essai n° 237 : Essai de toxicité larvaire chez l’abeille domestique (Apis mellifera), par exposition unique. Lignes directrices de l’OCDE pour les essais de produits chimiques, Section 2, OECD Publishing. doi: 10.1787/9789264203754-fr

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