Aller au contenu principal

Pommes de terre : « en HVE,  le choix variétal est stratégique »

La certification Haute valeur environnementale (HVE) est un moyen de mieux valoriser sa production de pommes de terre mais nécessite d’adapter son itinéraire cultural pour être dans les clous de la réglementation. Édouard Coudière, agriculteur à Ymonville en Eure-et-Loir, témoigne.

Accusée de ne pas être suffisamment ambitieuse en matière environnementale, le certification HVE (Haute valeur environnementale) peut néanmoins présenter un intérêt non négligeable pour certains agriculteurs. Pour Édouard Coudière, exploitant agricole à Ymonville, en Eure-et-Loir, la certification HVE remonte à 2020. « La coopérative nous avait proposé cette valorisation pour sa filière blé, avec une prime de 20 euros la tonne. En pommes de terre, l’un de nos deux contrats qui ciblait plus directement les consommateurs valorisait la HVE à 15 euros la tonne ».

Le coût de la certification de l’exploitation agricole, évalué à 2 000 euros, a donc pu être amorti. Si Édouard Coudière et ses associés ont pu bénéficier de ce type de contrat, dans la réalité peu d’opportunités existent pour valoriser la HVE en grandes cultures. Et quand bien même l’occasion se présenterait, cette certification implique d’être en mesure de respecter les quatre fondamentaux de la HVE : la préservation de la biodiversité (insectes, arbres, haies, bandes enherbées, fleurs), la stratégie phytosanitaire, la gestion de la fertilisation et la gestion de l’irrigation.

​​​​​​​Gourmandine, Jazzy et Agata

Pour Édouard Coudière, une partie des freins rencontrés par l’adaptation de l’itinéraire cultural des pommes de terre aux critères de la HVE est levée par le choix variétal. Celui-ci consiste à cibler des variétés rustiques, avec des cycles végétatifs courts, pour pouvoir limiter le recours aux produits phytosanitaires. « Sur l’un des deux sites de production, nous avons opté pour une variété qui correspond bien au terroir : la Gourmandine, commercialisée auprès de la société Agri-Beauce, explique l’agriculteur eurélien. Sur l’autre site, nous produisons de la Jazzy et de l’Agata sous la marque Priméale, qui se charge de leur valorisation auprès des consommateurs. »

La conduite des pommes de terre en HVE passe également par une attention particulière au pilotage de la fertilisation. « Nous apportons une fertilisation liquide avant le buttage, dont le programme est basé sur les reliquats azotés effectués l’hiver, précise Édouard Coudière. Du côté des insecticides, nous n’en avons pas fait en 2023. Concernant le risque lié au mildiou, la HVE ne constitue pas un frein pour recourir aux fongicides ».

Sur le volet de la préservation de la biodiversité, l’un des sites étant localisé sur une zone propice aux infrastructures agroécologiques, l’exploitation agricole répond aux exigences de la HVE.

La HVE, quel avantage pour la nouvelle Pac ?

Bénéficier d’une certification Haute valeur environnementale (HVE) sur son exploitation agricole garantit l’accès au niveau 2 des éco-régimes de la nouvelle Pac, qui représente 82 euros/hectare (contre 60 euros/hectare pour le niveau standard). La certification HVE permet également d’être exempté du Conseil stratégique phyto. Un crédit d’impôt a également été prévu en cas de certification HVE. Enfin, au 1er janvier 2022, dans le cadre de la loi Egalim et son objectif de 50 % de produits durables dont 20 % en produits bio en restauration collective, les produits issus de la HVE sont comptabilisés dans les 50 % des produits durables. Attention toutefois aux évolutions réglementaires récentes qui ont entraîné une révision de la HVE, avec un référentiel plus restrictif.


Cet article fait partie d'un dossier Pommes de terre

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Jeudi 12 juin, à Orgères-en-Beauce. Delphine et Fabien Thomin témoignent pour le secteur de la pomme de terre de consommation qui vit une crise silencieuse.
Des producteurs de pommes de terre tirent la sonnette d'alarme
Des producteurs de pommes de terre de consommation, à l'image de Delphine et Fabien Thomin, s'inquiètent de leurs stocks invendus…
Le Mée-sur-Seine, mardi 3 juin. Réunion des membres du conseil d'administration nouvellement élus. Un hommage a été rendu aux sortants.
Conseil d'administration électif de la FDSEA 77
Un conseil électif de la FDSEA 77 s’est tenu mardi 3 juin au Mée-sur-Seine. Samuel Vandaele et Pascal Verrièle sont…
Les premières batteuses ont pointé le bout de nez cette semaine dans les plaines de Beauce.
Les moissons ont commencé
Des premières coupes dans l’est aux parcelles beauceronnes, les batteuses sont de sortie sur tout le territoire du Loiret.
Annie Genevard en Eure-et-Loir sur le sujet de l'alimentation
La ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard, était en visite officielle à Châteauneuf-en-…
Lundi 16 juin, à Saclay (Essonne). Des pommes ont subi des impacts de grêle.
La grêle s'abat entre les Yvelines et l'Essonne
Un orage de grêle a touché la bordure des Yvelines et de l'Essonne vendredi 13 juin dans la soirée. Quelques dégâts sont à…
La chambre régionale d'Agriculture Centre-Val de Loire dit non à la méthode HMUC
La session de la chambre régionale d’Agriculture Centre-Val de Loire s’est tenue vendredi 13 juin à Orléans. Les études HMUC…
Publicité