Aller au contenu principal

« Être acteur de notre avenir »

La FDSEA a tenu son assemblée générale le vendredi 2 février à Châteauneuf-sur-Loire. L’occasion de mettre en lumière le positionnement du syndicat à l’aune des défis auxquels l’agriculture est confrontée.

© Olivier Joly

Ce vendredi 2 février, l’Espace Florian de Châteauneuf-sur-Loire était archi-comble à l’occasion de l’assemblée générale de la FDSEA. « Depuis quatre ans, nous vivons une crise » a déclaré Cédric Benoist, le président de l’organisation syndicale, dans son discours inaugural : conditions météorologiques en 2016, fluctuations des marchés, etc. « On nous parle d’une crise de modèle : comme si l’agriculture était uniforme ! Mais n’est-ce pas plutôt le modèle de décision politique qui est à revoir ? » À travers le sujet du glyphosate, l’orateur souleva la question de la « crédibilité » du président de la République : « À Brest, il est venu nous dire : « L’Europe et rien que l’Europe. » Et deux heures après l’annonce de la réhomologation, par un simple tweet, il se prend les pieds dans le tapis ! (…) Pour la ferme Loiret, l’absence de glyphosate rend impossible l’application de la directive nitrates, notamment en terres argileuses. »


Une source de valeur ajoutée
Autre sujet où « l’absence de cohérence est criante » : la gestion de l’eau. Cédric Benoist insista sur deux points :
« Premièrement, l’irrigation est un facteur essentiel de pérennité de nos exploitations car permettant une régularité de production mais aussi l’ouverture à la diversification. D’où allongement des rotations et valeur ajoutée. Deuxièmement, le réchauffement climatique modifiera, non pas la quantité globale, mais la répartition tout au long de l’année. D’où la nécessité de tamponner ces périodes sans précipitation ou au contraire d’excès de précipitations, comme nous le vivons actuellement. » Le président de la FDSEA poursuivit : « Nous ne pouvons pas être le cache-sexe de l’urbanisation galopante avec 70 000 ha qui partent sous le béton tous les ans ! Au contraire, nous devons être vus comme une solution : qui accepte de voir son outil de travail submergé pour sauver Paris des eaux ? Nos collègues de l’Aube, de la Marne ou de la Seine-et-Marne peuvent le dire ! »


La carte des zones défavorisées
Le dirigeant syndical a plaidé pour une redéfinition de la carte des zones défavorisées. L’enjeu : englober les zones d’élevage et les zones de grandes cultures à faible potentiel. « L’indemnité compensatoire de handicap naturel végétale n’est pas la solution en zone intermédiaire pour les systèmes de grandes cultures. » L’orateur a résumé la situation actuelle par cette simple phrase : « C’est la chienlit ! » Puis Cédric Benoist a ajouté : « En ne reconnaissant les difficultés qu’en zones de montagnes, Emmanuel Macron signe la fin de l’élevage dans certaines zones du Loiret : il est urgent de réagir sur ce dossier qui nous engage pour trente ans ! »

 

 

Un hommage à Xavier Beulin

Les travaux s’ouvrirent par la projection d’une vidéo rendant hommage à Xavier Beulin, décédé en février 2017. Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, et d’autres responsables syndicaux s’exprimèrent en ces termes : « Il savait rendre compréhensible les choses compliquées et il nous a laissé un immense message d’espoir. » Pour sa part, feu Xavier Beulin disait ceci : « La FNSEA est un pilier économique et social et sa force repose sur son réseau. L’enjeu : apporter une réponse adaptée à chaque situation. (…) L’agriculture (NDLR : forêt incluse) comprend une grande diversité de métiers : 3,5 millions d’emplois, soit 15 % de la population active. » Dans son discours, Cédric Benoist, président de la FDSEA, mit en avant « la vision d’un homme qui portait une ambition et non une régression ». Puis il ajouta : « Xavier Beulin avait compris que la première arme de paix n’était pas de vendre des Rafales mais de participer à l’équilibre alimentaire de l’autre côté de la Méditerranée ! (…) Il connaissait la réalité : celle des marchés, celle des rapports de force biaisés dans la distribution et celle du pas de temps de la recherche et des enjeux qui y étaient rattachés. »

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Jeudi 12 juin, à Orgères-en-Beauce. Delphine et Fabien Thomin témoignent pour le secteur de la pomme de terre de consommation qui vit une crise silencieuse.
Des producteurs de pommes de terre tirent la sonnette d'alarme
Des producteurs de pommes de terre de consommation, à l'image de Delphine et Fabien Thomin, s'inquiètent de leurs stocks invendus…
Le député eurélien Olivier Marleix.
Le député Olivier Marleix est mort
Le monde politique est en deuil après l’annonce du décès d’Olivier Marleix, député Les Républicains d’Eure-et-Loir, survenu lundi…
Une tornade balaye l'Eure-et-Loir
Certains notent des similitudes entre les événements climatiques qui ont touché l'Hexagone dans la soirée du mercredi 25 …
Les moissons 2025 sont en cours pour Quentin Salmon, céréalier à Marolles, et elles s'annoncent agréablement surprenantes en termes de rendement.
Une moisson 2025 surprenante pour Quentin Salmon
Le bal des moissonneuses-batteuses est lancé en Loir-et-Cher depuis fin juin. Quentin Salmon, céréalier à Marolles, est…
Les premières batteuses ont pointé le bout de nez cette semaine dans les plaines de Beauce.
Les moissons ont commencé
Des premières coupes dans l’est aux parcelles beauceronnes, les batteuses sont de sortie sur tout le territoire du Loiret.
Lundi 16 juin, à Saclay (Essonne). Des pommes ont subi des impacts de grêle.
La grêle s'abat entre les Yvelines et l'Essonne
Un orage de grêle a touché la bordure des Yvelines et de l'Essonne vendredi 13 juin dans la soirée. Quelques dégâts sont à…
Publicité