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Guénaël Brassamin et ses vaches armoricaines

À Ondreville-sur-Essonne (Loiret), dans le calme hameau de Foussereau, Guénaël Brassamin élève des vaches armoricaines, et espère bientôt commercialiser sa viande en vente directe à la ferme.

Installé depuis 2007 sur l’exploitation céréalière familiale, Guénaël Brassamin a toujours su que son bonheur ne se trouvait pas dans les plants. « J’ai d’abord obtenu un brevet d'études professionnelles agricoles, puis j’ai enchaîné avec un baccalauréat professionnel en productions animales, avec une spécialité en production laitière, détaille-t-il. J’aimais les animaux, et la génétique. Je voulais en faire mon métier ».

Il y a huit ans, après de nombreuses recherches, il achète sa première vache « pour le plaisir » : une armoricaine. « Je suis tombé sur cette race bretonne, qui était en voie de disparition, considérée à l'époque comme une race mixte qui servait pour le lait et la viande. J’ai trouvé ses qualités intéressantes. Les vaches armoricaines s’avèrent être rustiques, les vêlages se passent bien, elles ont un bon contact avec l’Homme, et valorisent assez bien n’importe quel type de fourrage ». Aujourd’hui, Guénaël Brassamin élève un troupeau de trente vaches de cette race afin de produire et commercialiser leur viande.

L'élevage mal aimé ?

Pourtant, au début, le père, alors associé de Guénaël Brassamin, ne voyait pas d’un très bon œil ce projet d’élevage. « Mon grand-père était éleveur de vaches laitières, explique l’exploitant de 39 ans. Lorsque mon père a repris la ferme, il a complètement arrêté cette activité pour ne se consacrer qu’aux céréales. Nos terres s'y prêtaient mieux, et les contraintes de travail étaient moins lourdes. Malgré tout, étant quelqu'un de têtu, j’ai quand même voulu me lancer dans l'élevage bovin ». L'agriculteur décide alors de faire inséminer sa vache, sans rien dire à son associé. « Mon père a été surpris de voir apparaître un veau dans le pré », plaisante-t-il aujourd’hui. Puis, petit à petit, il y a quatre ans, Guénaël Brassamin a continué d’accroître son cheptel en achetant plusieurs bêtes en Bretagne, berceau de la race armoricaine. Désormais seul à la tête de cette exploitation de 120 hectares, il sème chaque année un peu plus de prairie pour étendre la zone de pâturage de son troupeau.

Un futur point de vente à Ondreville-sur-Essonne

Son objectif à présent est de commercialiser directement depuis son exploitation d'Ondreville-sur-Essonne, la viande de ses armoricaines d’ici la fin de l’année, voire au début de l’année prochaine. « Contrairement à la limousine ou à la charolaise, l’armoricaine possède moins de viande, précise-t-il. Elle est donc plus adaptée à la vente directe à la ferme. En revanche, la viande des armoricaines est plus persillée que celle issue des races bovines plus traditionnelles ».

Pour démarrer sa commercialisation, Guénaël Brassamin veut obtenir une trentaine de mères — aujourd'hui, il en possède une quinzaine —, et attendre que ses bœufs atteignent l'âge de 4 ans. Cela lui permettra un roulement efficace tout au long de l'année.

Dans un premier temps, l’éleveur sera aidé dans sa tâche par des bouchers du Giennois pour la découpe et la préparation de sa viande. « N’ayant pas encore de laboratoire, mes vaches seront transportées à l’abattoir de Cosne-sur-Loire, dans la Nièvre, indique-t-il. Comme cette race ne produit pas énormément de viande, je veux être accompagné par des professionnels ».

Lundi 21 août, à Ondreville-sur-Essonne. Né la veille, un petit veau est passé de l'autre côté de la clôture. Guénaël Brassamin le ramène à sa mère qui l'appelle.

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