🌷 Spécial floriculture
Installation : les fleurs coupées de Camille Bellanger
Pour asseoir son installation aux côtés de son frère au sein de la ferme familiale, Camille Bellanger a choisi de produire des fleurs pour des fleuristes locaux.
Pour asseoir son installation aux côtés de son frère au sein de la ferme familiale, Camille Bellanger a choisi de produire des fleurs pour des fleuristes locaux.

Ce sont des circonstances imprévues, les décès prématurés et successifs de ses parents, qui ont conduit Camille Bellanger à revenir à plein temps sur la ferme familiale d'Arrou (commune de Val-d'Yerre), à la Senotière, au cœur du Perche eurélien. « J'aidais mon frère sur la ferme et plus ça allait, plus j'aimais l'agriculture, témoigne-t-elle. Et les circonstances m'ont amenée à revenir complètement sur l'exploitation ».
Quelque chose à creuser
Titulaire d'un BTS ACSE (Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole) de l'École supérieure des agricultures d'Angers (Maine-et-Loire), la jeune femme était employée auparavant au CERFrance. « Mais à travailler dans un bureau, j'étouffais, pointe-t-elle. Il fallait que je trouve une idée pour revenir à la ferme. J'ai cherché quelque chose à construire et aussi ma place au sein de la ferme. J'ai réfléchi à ce que j'aimais, le maraîchage, les plantes à parfum… Et j'ai pensé aux fleurs et pourquoi pas la fleur coupée. D'autant que revenait au goût du jour le marché de la fleur locale. Il y avait quelque chose à creuser ».
Camille Bellanger commence par tâter le terrain du côté des fleuristes du secteur. « Et toutes m'ont bien accueillie », souligne-t-elle. Aussi, en 2021 elle se procure une serre sur Internet et fait des essais pour avoir quelque chose à présenter : « En plein air cela ne fonctionne pas très bien, les terres sont froides ici, je n'aurais eu des fleurs qu'en août… ». Elle cultive néanmoins en extérieur des pivoines et des bulbes. Aussi, très vite, elle fait l'acquisition de deux autres serres et se lance.
La jeune femme commande des plants, essentiellement produits en France, pour avoir un roulement au fil de la saison : « Je choisis des fleurs qui produisent plusieurs fois, ou qui font beaucoup de tiges pour que ce soit rentable. Par exemple, je ne vais pas faire de tulipes… Après avoir fait pas mal de tests, j'ai vu ce qui ne marche pas et aujourd'hui j'ai trouvé ce qu'il me fallait ».
Les grandes cultures aussi
Comme elle attend un heureux événement pour cet automne, Camille Bellanger fait en sorte de garder un maximum de plantes en place et a fait une croix sur les chrysanthèmes cette année… « Cette activité ne m'occupe pas à plein temps non plus. Il y a aussi la partie grandes cultures de la ferme qui me plaît. Et je dois pouvoir être dans les champs quand il le faut ».
En général, l'exploitante cueille ses fleurs en début de semaine et les propose à ses clientes fleuristes à Châteaudun, Brou, La Bazoche-Gouet et Cloyes-les-Trois-Rivières. Le reste est acheté par un grossiste. « J'ai eu d'autres demandes mais pour le moment je ne veux pas m'éparpiller. Si je ne vends pas aux particuliers, c'est par choix. Déjà j'aime bien travailler avec les professionnels, je ne voudrais pas leur faire de concurrence. Mes clientes jouent le jeu d'acheter ce que je produis. Elles sont contentes d'avoir des produits locaux, ce sont de bons partenaires, elles me font grandir. De plus, je n'ai aucune formation pour faire des bouquets, c'est tout un art… ».
Faire quelque chose que l'on aime
L'activité est en phase de croissance, Camille Bellanger travaille à un système pour récupérer l'eau de pluie et alimenter son système d'irrigation goutte-à-goutte. « J'avais envie d'avoir un complément de revenus autour d'une activité qui me plaît. Les années où nous sommes en déficit sur les céréales, c'est appréciable. Physiquement c'est assez dur, surtout le désherbage et les plantations. Mais ce qui compte avant tout est de faire quelque chose que l'on aime », conclut la jeune femme.
Cet article fait partie d'un dossier spécial Floriculture