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JA et FNSEA d'Eure-et-Loir rallument les feux de la colère

Jeunes agriculteurs et la FNSEA d'Eure-et-Loir ont allumé des feux de la colère mercredi 12 novembre pour montrer leur opposition à l'instauration du MACF*, à la signature du Mercosur et pour dénoncer les dérives de la future Pac.

Cinq points de rassemblement ont été investis mercredi 12 novembre dans la soirée à l'initiative de Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loir, avec le soutien de leurs aînés de la FNSEA. À Chartres, Châteaudun, Allones, Allaines et Luigny, il s'agissait pour les manifestants d'allumer des feux de la colère sur des ronds-points pour dénoncer la mise en place de la taxe aux frontières sur les engrais (MACF*), montrer leur indignation face aux revirements du Président de la République, Emmanuel Macron, au sujet du Mercosur et alerter sur les dérives baissières de la future Pac.

La pression va monter

« Nous agissons en soutien de nos collègues de Toulouse, qui rencontraient Emmanuel Macron dans la journée, explique le président de Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loir, Sylvain Marcuard. Sur l'accord Mercosur, il change de position en fonction de l'interlocuteur, c'est fatigant. Cet accord devrait être discuté le 19 décembre à Bruxelles, nous allons faire monter la pression d'ici là. D'autres actions ne sont pas exclues. Nous avons besoin d'être rassurés rapidement avec des annonces claires et très pragmatiques ».

En attendant, sur le rond-point des Propylées à Chartres, une vingtaine de manifestants a pris position. Deux remorques de vieilles palettes sont versées au beau milieu et sont embrasées. Et tandis que les flammes et les escarbilles s'élancent vers le ciel noir, que la chaleur réchauffe tout le monde, des routiers et des automobilistes klaxonnent pour signifier leur soutien.

« Ce qui a déclenché le mouvement la semaine dernière, c'est la taxe sur les engrais, le MACF, pointe le président de la FNSEA d'Eure-et-Loir, Bertrand Petit. Comme les charges sont déjà à bloc, ce n'est pas supportable. De plus, on n'y voit pas clair, on nous dit que cela va augmenter tous les ans, que ça finira par doubler le prix de l'engrais, ce n'est pas possible. Ce que l'on peut regretter, c'est que nous avions un plan de souveraineté pour l'agriculture, on devait monter des usines d'engrais en France, et, depuis 2023, rien n'a démarré. Il va falloir que ça bouge », relève-t-il.

Lire également l'interview d'Éric Thirouin : « Il faut que la commission exonère les engrais de cette taxation »

Macron suscite la colère

Autre motif d'inquiétude pour les agriculteurs, l'accord de libre-échange avec les pays d'Amérique du Sud, le Mercosur : « Emmanuel Macron nous dit qu'il y aura des clauses de sauvegarde mais nous savons qu'elles ne seront pas respectées. Et qu'y a-t-il comme contrôle sur les produits importés ? Rien. Je ne sais pas ce que cherche le Président, à part nous mettre en colère. Aujourd'hui, huit départements du nord de la France se sont mobilisés. Il peut y avoir des sujets locaux qui s'ajoutent. Nous, ce sont les aires d'alimentation de captage, nous sommes très attentifs sur ce point. Il va falloir sortir pour dire aux communautés de communes qu'elles ne doivent pas écouter que les Agences de l'eau… ».

Enfin, troisième sujet mis en avant lors de cette action symbolique, le budget de la prochaine Pac : « Il faut en parler dès maintenant, estime Bertrand Petit. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, veut réduire le budget de 20 %. Ensuite, la Pac sera de moins en moins européenne, ce sera des discussions au sein de chaque pays. En France, le premier pilier va être durci au niveau environnemental, nos aides ne seront versées qu'à condition de faire ceci ou cela. On sait que le ministère de la Transition écologique va rentrer à fond là-dedans ».

« Tous les signaux sont négatifs, souligne Sylvain Marcuard. Nous avons un prix des céréales décorrélé des prix de l'engrais, ce n'était pas comme ça avant. Nous sommes donc dans une vraie difficulté économique, et elle est amplifiée par tout ce qui est annoncé ».

Coup de semonce

Cette soirée, qui aura mobilisé une bonne centaine d'adhérents des deux syndicats sur le département, est un coup de semonce : « D'ici la fin du mois ou début décembre, je pense qu'il y aura d'autres mobilisations, prévient Bertrand Petit. Nous allons décider avec les collègues quelle forme cela prendra… ».


*Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières.

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