Aller au contenu principal

La consommation de la viande porc chahutée dans les supermarchés

Les ventes de charcuterie ont baissé dans les grandes surfaces après l'annonce de l'OMS, en octobre, confirmant des liens avec le cancer du colon. Plus tôt dans l'année, c'est la viande fraîche qui a vu ses volumes écoulés diminuer en GMS, probablement suite à l'encadrement des promotions mis en place cet été.

© Claudine Gérard

Ces derniers mois, la consommation de viande de porc a été doublement chahutée dans les supermarchés français. Première victime, la viande fraîche : au troisième trimestre, la consommation de porc frais (hors élaborés) a perdu 9 % de volumes entre 2014 et 2015. Sur le seul mois de septembre, les achats ont chuté de 13 %, particulièrement pour les côtes et les rôtis (respectivement -22 % et -15 %). Les causes peuvent être multiples. La consommation de viande de porc est par exemple très météosensible. Mais les opérateurs de la filière regardent plutôt du côté de l'encadrement des promotions mis en place par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, fin juin. «C'est un peu tôt pour avoir les fondamentaux du marché, réagit Estelle Antoine, économiste à l'Ifip, institut du porc. C'est une piste, nous suivons ça de près». Cet encadrement consiste à interdire de pratiquer des prix inférieurs à 50 % du prix moyen hors promotion du mois précédent (en dehors des mois de janvier et de septembre considérés comme périodes de dégagement). «L'objectif à terme était de remonter les cours, de passer de la viande porcine vue comme un minerai, à une viande perçue comme un produit de qualité», rappelle Estelle Antoine. Il est encore trop tôt pour dresser un bilan de cette mesure, et savoir si les gains en prix compensent les pertes en volumes. On observe sur la même période un renchérissement de ces mêmes produits, qui ont retrouvé au troisième trimestre un niveau proche de celui de 2014 (autour de 7,50EUR/kg), alors qu'au premier trimestre il était nettement inférieur (-3 %).

Charcuteries boudées

Plus récemment, ce sont les ventes de charcuterie qui ont connu un revers. Selon les cabinets d'étude IRI et Nielsen, les ventes ont baissé dans les semaines qui ont suivi la publication fin octobre d'une étude internationale confirmant son rôle dans l'apparition du cancer. Le 26 octobre, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), "l'agence cancer" de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé la viande transformée, essentiellement la charcuterie, dans la catégorie des agents «cancérogènes pour l'homme». Dans le détail, les ventes de charcuterie en grandes surfaces (qui représentent 90 % des ventes nationales) étaient en baisse de 5,3 % sur un an durant les trois semaines qui ont suivi la publication du rapport de l'OMS, alors qu'elles étaient en hausse de 1,7 % les trois semaines précédant ce rapport, précise IRI. Le foie gras et les rillettes ont payé le plus lourd tribut à cette alerte de l'OMS, d'après les chiffres de Nielsen : la semaine du 1er novembre, les ventes de foie gras frais se sont effondrées de 27,3 %, tandis que celles des rillettes affichaient un recul de 11,7 %. La chute des ventes a cependant ralenti la semaine du 15 novembre, avec une baisse ramenée à 8,1 % pour le foie gras frais et à 6,1 % pour les rillettes. Interrogée par l'AFP, la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs (FICT) a estimé qu'il était « prématuré » de tirer un bilan de cette communication de l'OMS. «Les professionnels n'ont pas constaté une baisse du carnet de commande», assure-t-elle.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Un dimanche à la campagne à Orléans le 24 août
Ce dimanche 24 août, le quai du Chatelet à Orléans sera à nouveau l’hôte de l’événement « Un Dimanche à la…
Le Groupe Coisnon gère près de 55 000 tonnes de pommes de terre en tant que négociant et les distribue sur les marchés de gros et la grande distribution au niveau national, mais aussi à l’export dans toute l’Europe.
Le marché de la pomme de terre en baisse en pleine récolte 2025
En pleine récolte, l'Union nationale des producteurs de pommes de terre s'inquiète des prix du marché. Jean-Claude Coisnon,…
Mardi 2 septembre, à Outarville. La journée d’ouverture d’Innov-agri a été marquée par la visite de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, venue échanger avec les exposants et les acteurs du monde agricole.
Innov-agri inauguré sous la pluie par la ministre de l'Agriculture 📹
À Outarville (Loiret), la 32e édition d’Innov-agri, qui se tient jusqu'à ce jeudi 4 septembre, a été inaugurée mardi 2 …
Les manches du moiss-batt-cross devraient livrer leur lot de spectacle.
Fête de l'agriculture : JA 28 invite ce week-end à Thiron-Gardais
Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loir célèbre les 40 ans de sa Fête de l'agriculture, ces samedi 6 et dimanche 7 septembre…
Les préparatifs battent leur plein, comme ici pour la communication dans les commerces et aux bords de routes. L'installation sur site prendra deux jours et mobilisera une quarantaine d'adhérents au moins.
Terre en fête : la ruralité à l’honneur à Dadonville ce dimanche
Plongez au cœur de la ruralité ce dimanche 14 septembre à Dadonville avec Terre en fête ! Animations, animaux, matériel…
Grandpuits-Bailly-Carrois, mercredi 3 septembre. Une table ronde s'est tenue en seconde partie de l'assemblée générale de la CGB Île-de-France. De g. à d. : Cyrille Milard, Fabien Hamot, Alexis Hache et Hervé Durand.
CGB Île-de-France : des planteurs inquiets
La CGB Île-de-France a tenu son assemblée générale mercredi 3 septembre à Grandpuits-Bailly-Carrois (Seine-et-Marne) dans un…
Publicité