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La crise agricole s'invite à l'avant-dernière session de la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir

Les membres de la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir se sont réunis le 16 septembre à Chartres pour la pénultième session de la mandature et de son président, Éric Thirouin. La crise agricole est au centre des débats.

C'est désormais officiel, à la fin de son traditionnel tour d'horizon de l'actualité agricole lors de la session de rentrée des membres de la chambre d'Agriculture, lundi 16 septembre à Chartres, son président Éric Thirouin, annonce qu'il ne briguera pas de nouveau mandat : « C'est Yohann Serreau qui conduira la liste FNSEA-JA aux prochaines élections et je lui souhaite, ainsi qu'à ses colistiers, tous mes vœux de réussite », précise-t-il.

Trou de trésorerie

Avant cette annonce, les travaux des membres, qui se déroulent en présence du préfet Hervé Jonathan et du directeur des Territoires Christophe Huss, sont largement consacrés à la crise agricole engendrée par les précipitations qui ont généreusement arrosé toute la campagne. Pour les membres de la Chambre, l'agro-économiste Laurent Baraduc, en brosse le tableau. Or, tous les indicateurs sont au rouge, baisse des emblavements, des rendements, de la qualité, de la protéine, du poids spécifique, conjugués à de fortes charges et des prix bas, sans parler d'éventuelles réfactions…

À l'issue de cet exposé, les membres du collège des exploitants l'étayent de leurs témoignages : « C'est la première année où l'on est vraiment dans le mur, relève par exemple Éric Maisons. On nous conseille de mettre en jachère nos terres les plus sales mais bientôt ce sera toute la ferme ». Thibaut Guillou rapporte le cas d'un blé avec tant de ray-grass qu'il a été vendu 30 euros la tonne à un méthaniseur…

« Il manquera de 50 000 à 100 000 euros de trésorerie par exploitation pour lancer la prochaine campagne, estime Éric Thirouin. C'est la catastrophe ». Le président alerte également le préfet sur la montée du sujet de l'ergot ou sur le fait que le retrait probable demain de molécules désherbantes en zone drainée conduira à ce que « l'on ne puisse plus produire de céréales à paille dans des secteurs comme le Thymerais-Drouais ».

Puis, dans son tour d'horizon de l'actualité agricole, Éric Thirouin pointe qu'avec l'arrivée de la Fièvre catarrhale ovine (FCO) et le risque qu'elle soit suivie par la Maladie hémorragique épizootique (MHE), la situation en élevage est compliquée également. « Le contexte est donc très tendu. Face aux difficultés pour amorcer la prochaine campagne, nous sollicitons une combinaison de mesures », qu'il liste.

Liquidation planifiée

« Mais ces mesures, c'est seulement l'urgence. Il faudra à plus long terme que les pouvoirs publics réfléchissent à une stratégie alimentaire française pour inverser la tendance et sauver nos filières, réclame le président. Car au-delà de cette mauvaise récolte, c'est bien la baisse tendancielle des rendements du blé tendre et des céréales à paille depuis 2010 qui plonge toute une profession dans une inquiétude grandissante quant à l'avenir. Cette tendance évoque une autre chute, bien plus profonde et structurelle, que nous vivons depuis des années et qui ne veut pas dire son nom, celle d'une véritable liquidation planifiée de l'agriculture française ».

Avant de décliner l'ensemble des mesures demandées réunies au sein d'une délibération votée à l'unanimité des membres, le président poursuit son propos à l'intention du préfet : « J'insiste mais je me dois de vous faire l'écho du désarroi des agriculteurs. Le moral est au plus bas. Nous avons besoin d'être soutenus, entendus, accompagnés. Les exploitants sont en burn-out administratif et réglementaire. Ils ont totalement abandonné toute ambition de développement, pourtant le moteur de tout entrepreneur ».

En clôturant la session, le préfet Hervé Jonathan souligne que des choses ont néanmoins été engrangées dernièrement : « Les mots de compétitivité et de souveraineté alimentaire sont revenus au sein de l'Union européenne. Il faut concrétiser mais les logiciels ont bougé à la suite des mobilisations ». Dont acte.

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