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La culture du bambou s’implante dans le Loiret

Cap sur le nord-Loiret à la rencontre de la famille Luche, installée à Égry, qui s’est diversifiée en 2022 dans la culture de bambous. Quel bilan tirent-ils un an après ?

La diversification reste un enjeu important pour les agriculteurs loirétains. Romuald Luche et sa femme Céline l’ont bien compris. Ils dirigent l’exploitation familiale du Gaec du Clos à Égry. Leur fils, Dorian, adhérent Jeunes agriculteurs Loiret, rejoindra l’exploitation d’ici quelques années.

À Égry, Dorian, Romuald et Céline Luche explorent la production du bambou.

L’exploitation de 150 hectares en polyculture-élevage (blé, orge, colza et betterave sucrière) consacre désormais 2,5 hectares à la culture de bambous depuis 2023. Ils disposent aussi d’un élevage avicole avec deux poulaillers de 1 350 m2 comprenant 11 000 dindes chacun.

C’est en 2022 que la famille s’est lancée dans l’aventure bambou. Aujourd’hui en France, 85 exploitations cultivent du bambou. La découverte de cette culture s’est faite lors d’un salon des opportunités en 2021.

 

Focus sur cette culture nouvelle

Cette culture a une grande capacité à se renouveler. « Chaque année, on pourra faire deux récoltes. Une première avec les pousses de printemps et une deuxième durant la période hivernale. Tous les ans, de nouvelles pousses et de nouveaux chaumes vont remplacer ceux qui ont été coupés », explique Dorian Luche.

Pour faire face aux changements climatiques auxquels se heurte le monde agricole, la culture de bambou est une façon de se diversifier. Le bambou est une culture qui a besoin d’eau comme le maïs et capte dix-sept fois plus de carbone qu’une forêt. « Je vois le bambou comme une des solutions pour notre avenir en raison de sa rentabilité, mais c'est également une culture durable et respectueuse de l’environnement », affirme l’agriculteur.

La culture du bambou se développe sans produits phytosanitaires. Elle offre de multiples débouchés parmi lesquels le mobilier, l’isolation, le textile, l’énergie, la construction, l’alimentation, le paillage et bien d’autres encore. Le bambou peut ainsi être une des potentielles cultures d’avenir dans le monde agricole. « Mais il faut être conscient que les premières récoltes démarreront cinq ans après la plantation et huit ans pour les chaumes », souligne Romuald Luche, le père du Jeune agriculteur.

Faciliter l’installation du fils

Romuald Luche, dont le fils prévoit de s’installer sur l’exploitation familiale, se projette sur l’avenir de l’exploitation : « Nous sommes à la recherche de foncier pour l’installation de Dorian. La culture du bambou rendrait l’installation plus sereine. Cela permettrait d’avoir un autre revenu et de conforter le travail à plusieurs ».

« Mon fils Dorian a décidé lui aussi de travailler dans le monde agricole. Ce fut une grande satisfaction pour moi de lui avoir transmis ma passion durant toutes ces années », exprime le père de famille. « Le travail en groupe est primordial », affirment unanimement les membres de cette famille soudée.

« J’ai commencé par un bac professionnel Agroéquipement au lycée agricole du Chesnoy. Ce fut de très belles années. Après mon bac, j’ai poursuivi mon cursus à Auxerre avec un BTS ACSE* au lycée agricole de la Brosse », explique le jeune agriculteur. BTS en poche, Dorian est rentré dans la vie active. « Depuis deux ans, je travaille dans deux exploitations en grandes cultures. Une se situant à Boynes et l’autre à Juranville dans le Loiret. Cela m’apporte du savoir-faire, de la maîtrise, de la connaissance pour m’installer plus tard », conclut-il.


*Brevet de technicien ­supérieur Analyse, conduite et ­stratégie de l'entreprise agricole.

Le bambou, en pleine croissance, peut atteindre jusqu'à 2,5 m de haut.
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