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La FNSEA et JA attendent du concret, sinon…

Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, et son homologue des Jeunes agriculteurs, Pierrick Horel, ont organisé le 29 août à Paris une conférence de presse de rentrée pour présenter leurs propositions pour une loi « Entreprendre en agriculture ». L’objectif : pérenniser le métier et en vivre. Si rien ne bouge, des actions syndicales pourraient reprendre à l’automne.

Jeudi 29 août, à Paris. La FNSEA et JA présentent à la presse leur proposition de loi Entreprendre en agriculture. De g. à d. : Pierrick Horel, président de JA, et Arnaud Rousseau, président de la FNSEA.
Jeudi 29 août, à Paris. La FNSEA et JA présentent à la presse leur proposition de loi Entreprendre en agriculture. De g. à d. : Pierrick Horel, président de JA, et Arnaud Rousseau, président de la FNSEA.
© © JA

Responsabilité et détermination. Tels sont les deux mots qui pourraient le mieux résumer la conférence de rentrée de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs qui, dans un contexte politique inédit, ne dévient pas de leur objectif : faire en sorte que les agriculteurs puissent vivre de leur métier et pouvoir transmettre leur outil de production aux générations futures. « Notre rôle de corps intermédiaire, c’est d’être une force de proposition », a indiqué le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau. Avec JA, le syndicat majoritaire a présenté un texte intitulé « Loi Entreprendre en agriculture » qui reprend une partie de l’ancien projet de loi d’orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture (PLOA). Voté à l’Assemblée nationale le 28 mai puis transmis au Sénat, son examen s’est arrêté avec la dissolution de la Chambre basse le 9 juin. Le projet législatif FNSEA-JA reprend les grandes lignes du PLOA ainsi que les engagements du chef de l’État et de celui du gouvernement lors du dernier Salon de l’agriculture et lors d’une rencontre en mai dernier à l’Élysée. « Nous ne faisons que porter un projet sur lequel chacun s’était accordé », a ajouté Pierrick Horel.

« Discussions musclées »

Fort de 39 propositions (lire ci-dessous), ce texte ambitionne de « proposer un avenir à l’agriculture », a insisté Arnaud Rousseau, exaspéré et agacé de l’immobilisme des politiques sur les sujets agricoles, que ce soit au plan national ou au plan européen, faute d’interlocuteurs. Après les manifestations de l’automne 2023 et de l’hiver 2024, « les agriculteurs n’ont toujours pas constaté le moindre changement tangible dans leur cour de ferme », ont en substance rappelé les deux responsables agricoles. Au Palais-Bourbon ou au Parlement de Strasbourg, nombre de spécialistes des questions agricoles n’ont pas été réélus. Face à un gouvernement démissionnaire qui gère depuis quelques semaines les affaires courantes, le dialogue n’est pas aussi constructif et prospective qu’à l’accoutumée. La Commission européenne n’est pas encore en place. Deux candidats, un Luxembourgeois (Christophe Hansen — PPE) et un Portugais sont en lice pour le poste de Commissaire européen. « Nous voulons toujours que ce Commissaire soit également vice-président de la Commission », a martelé Arnaud Rousseau, soucieux que les discussions autour du Dialogue stratégique avec Ursula von der Leyen soient « musclées ».

La conjugaison de l’inertie des politiques et d’une conjoncture économique morose ont favorisé un « cocktail explosif » selon les mots d’Arnaud Rousseau. D’où la décision de la FNSEA et JA de porter ce texte qu’ils demandent à inscrire à l’ordre du jour de la prochaine session parlementaire. « Les prochaines semaines seront décisives. L’automne sera l’heure des conclusions », a indiqué Arnaud Rousseau. Si rien ne devait bouger d’ici là, les deux organisations syndicales n’excluent pas de reprendre les actions syndicales à l’automne.


39 articles pour la PLEA

C’est sous la forme d’un projet/proposition de loi que la FNSEA et JA ont présenté leur texte « Loi Entreprendre en agriculture » (PLEA), avec un exposé des motifs, six grands titres/chapitres et 39 articles. Le texte entend « réaffirmer et conforter notre souveraineté alimentaire » ; « Accompagner les transitions et pouvoir produire » ; « Garantir le revenu des agriculteurs et renforcer notre compétitivité ». Il ambitionne également de « proposer un métier attractif et répondre à l’envie d’entreprendre », « orienter la transmission et oser l’installation des jeunes ». Enfin, il souhaite « simplifier le quotidien et alléger les contraintes qui pèsent sur les agriculteurs ». Ce texte exclut en revanche la définition de l’actif agricole et le foncier, qui doivent faire l’objet de textes spécifiques.


FCO/MHE : « L’État doit commander massivement des vaccins »

Établissant un point de conjoncture, Arnaud Rousseau et Pierrick Horel ont demandé à l’État de commander « massivement des vaccins » pour lutter contre la Fièvre catarrhale ovine de type 3 et 8 (FCO) et contre la Maladie hémorragique épizootique (MHE). En effet, « on voit la vague arriver » et « demain il sera trop tard », ont-ils laissé entendre. Le président de la Fédération nationale bovine (FNB), Patrick Bénézit, a expliqué que les mortalités étaient inquiétantes, que « les impacts financiers pouvaient être colossaux », notamment parce qu’il fallait aussi tenir compte des effets secondaires : baisse de production laitière, morbidité, avortements… Il a demandé à ce que la vaccination FCO et MHE soit « étendue à l’ensemble du territoire français ».

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