Aller au contenu principal

La nouvelle préfète de l'Essonne rencontre les agriculteurs

En fonction depuis le 22 septembre, Fabienne Balussou, nouvelle préfète du département, a rencontré la profession agricole dès le lendemain.

Mardi 23 septembre, Fabienne Balussou, nouvelle préfète de l'Essonne depuis la veille, a effectué son premier déplacement pour rencontrer la profession agricole à Nainville-les-Roches, en présence de Simone Saillant, directrice de la DDT (Direction départementale des Territoires). « C'est un signe très positif que vous organisiez votre première visite avec nous », estime Frédéric Mouret, agriculteur hôte de cette rencontre et également maire de Nainville-les-Roches, qui a présenté son exploitation.

Fabienne Balussou s'est montrée attentive, rappelant ses expériences passées (lire ci-dessous), plutôt dans des terres d'élevage. « Je n'ai jamais attendu les sessions de la Chambre pour avoir des contacts avec la profession », affirme-t-elle. Sa première question fut à destination de Victor Rabier, président des JA de l'Essonne, sur l'installation des jeunes et l'acquisition de foncier agricole. « C'est possible mais pas facile, surtout quand il ne s'agit pas d'un enfant d'agriculteur. Le climat est morose donc c'est très difficile d'attirer des jeunes dans le métier », souligne-t-il. « La transmission demande un investissement énorme. Les fonds de portage sont de plus en plus présents », ajoute Pierre Marcille, président de la Safer de l'Île-de-France. « Chaque hectare trouve preneur, mais à des prix parfois déraisonnables. La taille moyenne des exploitations en Essonne est de 160 hectares. Nous arrivons à maintenir des revenus par l'agrandissement des exploitations ou par la diversification », détaille Damien Greffin, président de la chambre d'Agriculture de région Île-de-France.

« Un département coupé en deux »

La discussion a également porté sur la question de l'eau. « Nous avons besoin d'irriguer parce que les sols sont très secs à partir d'avril, alors qu'ils sont très humides en hiver », explique Wilfrid Hilgenga, agriculteur et maire d'Auvernaux. « La question du stockage de l'eau ne se posait pas dans le passé, mais il le faudra si nous voulons conserver une agriculture dans le futur », estime Damien Greffin. « Contrairement à la nappe de Beauce, il y a un vrai sujet d'accès à l'eau sur la nappe de Champigny au nord du département », détaille Frédéric Arnoult, secrétaire général de la FDSEA Île-de-France. « C'est rassurant qu'il n'y ait pas d'urgence comme dans certains départements du Sud, ça nous laisse le temps de réfléchir », leur répond Fabienne Balussou.

Outre la question de l'accès à l'eau, la relation entre agriculteurs et l'urbanité est un sujet majeur en Essonne, « un département coupé en deux qui a du mal à trouver son identité », dixit Damien Greffin. « Il y a parfois des problèmes de voisinage parce que nous travaillons la nuit », affirme Frédéric Mouret. « Nous sommes une région périurbaine et les habitants ont perdu le contact avec les agriculteurs », juge de son côté Guillaume Moret, président de la FDSEA Île-de-France. « Nous avons des problèmes d'incivilités avec les gens du voyage qui s'installent dans des parcelles agricoles, des dépôts sauvages de particuliers ou d'artisans, des rodéos sauvages en motocross, des vols dans les exploitations », complète-t-il. « Concernant les gens du voyage, vous allez être amenés à intervenir quasiment tous les dimanches. Nous avons besoin de votre soutien », appuie Frédéric Arnoult.

La nouvelle préfète veut trouver des solutions : « J'ai travaillé dans l'administration pénitentiaire. Tout le monde veut des prisons, mais personne ne les veut chez soi. C'est pareil pour les aires de gens du voyage. Il sera difficile de faire émerger des solutions d'ici les élections municipales, mais je vais me saisir de ce sujet rapidement. Il nécessite un travail collectif et que chacun prenne ses responsabilités ». Et d'ajouter : « Tranquilliser votre profession est le point le plus important. Le travail avec la gendarmerie peut assez vite s'enclencher sur la base de la convention que vous avez signée dans le Val-d'Oise et sur les discussions déjà menées avec le colonel ».

Le sujet de Bressonvilliers a également été abordé, notamment l'absence de branchement à l'eau et l'électricité pour Tanguy Schintgen et Matthieu Ode, déjà installés depuis plusieurs mois. Un appel à manifestation d’intérêt pour un troisième projet est en cours. « J'espère qu'on va pouvoir définitivement solder ce projet pendant que vous serez avec nous », précise Damien Greffin.

Concernant la chasse et les dégâts de gibier, Frédéric Arnoult précise qu'il y a « une problématique liée aux dégâts des sangliers et des cervidés, notamment près de Limours et de Bouville ». Face à l'exaspération qui monte dans le département, « nous espérons pouvoir avoir une discussion avec vous sur l'expérimentation des tirs de nuit comme dans les Yvelines et le Val-d'Oise », ajoute le secrétaire général de la FDSEA.

Enfin, Guillaume Moret a rappelé à la préfète et à la directrice de la DDT la position de la FDSEA concernant le refus des contrôles dans les exploitations : « Nous sommes dans l'incompréhension de voir des produits qui ne répondent pas à nos normes entrer sur le territoire français ». Fabienne Balussou comprend cette position et veut que les discussions se fassent avec « intelligence et pragmatisme ».


Qui est Fabienne Balussou ?

Avant d'être nommée dans l'Essonne, Fabienne Balussou a été préfète de la Haute-Saône entre 2019 et 2021, puis de la Haute-Vienne jusqu'en 2023. Née dans la Drôme, diplômée de l'Institut d'études politiques (IEP) de Lyon et de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, elle a commencé sa carrière en tant que directrice dans l'administration pénitentiaire. À partir de 2008, Fabienne Balussou a occupé différentes fonctions dans des préfectures (sous-préfète et directrice de cabinet) ou au sein du ministère de l'Intérieur. La néo-Essonnienne connaît déjà la région. Elle a été adjointe au secrétaire général pour les affaires régionales d'Île-de-France, chargée du pôle politiques publiques entre 2016 et 2018, avant d'être nommée secrétaire générale de la préfecture du Val-de-Marne, où elle est restée un an et demi. Plus récemment, elle a été pendant deux ans secrétaire générale adjointe à l'administration centrale du ministère de l'Intérieur et des Outre-mer.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

S'abonner
Pour profiter de l'intégralité du contenu de notre site Internet, recevoir votre journal papier dans votre boîte aux lettres…
Du lait aux noisettes, Loïc et Alexandrine Chocat ont su se réinventer. Avec leurs enfants Benjamin et Pauline sur la ferme, et Antonin prêt à les rejoindre, l’histoire familiale continue de s’écrire.
Une famille unie par le travail et portée par la noisette
À Melleroy, à l’est du Loiret, Loïc et Alexandrine Chocat ont su faire évoluer leur ferme familiale avec courage et bon sens.…
« Un nouveau siège pour la chambre d’Agriculture de région Île-de-France »
Président de la chambre d'Agriculture de région Île-de-France, Damien Greffin fait le point sur la régionalisation de la Chambre…
Le préfet a échangé avec le personnel de l'ONF sur les actions à venir dans les prochaines semaines.
250 hectares d’arbres détruits en forêt de Boulogne
Après la tempête destructrice de juin dernier, l’Office nationale des forêts a organisé une visite de la forêt de Boulogne en…
Mercredi 12 novembre, à Chartres. Pour signifier leur opposition au traité du Mercosur et à la mise en place d'une taxe carbone aux frontières, Jeunes agriculteurs et la FNSEA d'Eure-et-Loir ont allumé un feu de la colère.
JA et FNSEA d'Eure-et-Loir rallument les feux de la colère 📹
Jeunes agriculteurs et la FNSEA d'Eure-et-Loir ont allumé des feux de la colère mercredi 12 novembre pour montrer leur…
[DOSSIER/VIDÉO] La voix des agriculteurs dans les conseils municipaux
Alors que 70 % des communes sont rurales, les agriculteurs devraient naturellement occuper une place centrale dans les conseils…
Publicité