La Région Île-de-France organise des Assises de l’eau agricole
La Région Île-de-France a organisé des Assises de l'eau en agriculture le 18 novembre pour réfléchir à l'avenir de cette ressource et permettre aux agriculteurs de faire face aux périodes de sécheresse.
La Région Île-de-France a organisé des Assises de l'eau en agriculture le 18 novembre pour réfléchir à l'avenir de cette ressource et permettre aux agriculteurs de faire face aux périodes de sécheresse.
La Région Île-de-France a accueilli mardi 18 novembre les Assises de l’eau agricole à Saint-Ouen-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). Acteurs de l’eau et de l’environnement, agriculteurs, services de l’État et collectivités étaient réunis pour réfléchir à la manière dont l’agriculture francilienne peut se préparer à des sécheresses estivales plus sévères à l'avenir. « Sans eau, pas d’agriculture. Sans agriculture, pas de civilisation prospère », affirme la présidente de Région, Valérie Pécresse, avant la présentation d'éléments de contextualisation à l'image d'Explore 2, programme national de référence qui projette l’évolution du climat et de la ressource en eau à l’horizon 2100.
Selon celui-ci, les précipitations devraient augmenter en hiver (+ 22 %) mais diminuer en été (- 13 %) en Île-de-France. Si la région ne se situe pas parmi les plus consommatrices d’eau agricole, les surfaces irriguées y sont en augmentation : + 14 % entre 2010 et 2020. « Nous devons trouver des solutions pour maximiser le remplissage des nappes et retenir l'eau qui déborde l'hiver afin d'aborder la saison sèche avec sérénité », estime la présidente du conseil régional.
Expériences et solutions
Ces assises ont été l'occasion de partager expériences et solutions. « Les prévisions sont préoccupantes, l'eau ne tombera plus quand les plantes en ont le plus besoin. Il est nécessaire d'anticiper, de proposer des solutions alternatives pour maintenir une agriculture productive en Île-de-France », détaille Damien Greffin, président de la chambre d'Agriculture Île-de-France. Et d'ajouter : « Avec le Livre blanc de l'agriculture francilienne, nous avons mis en avant un principe clé : stocker l'eau quand elle est disponible. Cette approche vise à renforcer la résilience des exploitations et à sécuriser l'approvisionnement en période de stress hydrique ».
Des propos corroborés par l'intervention de Stéphane Jezequel, directeur scientifique à Arvalis : « Pour le blé, si l'irrigation est effectuée au bon moment, cela peut doubler l’efficience de l’eau sur la culture ». Concernant les solutions évoquées, il a notamment été envisagé la création de retenues d'eau. Cependant, certaines ont suscité des interrogations, comme les zones d'expansion de crue présentées par la Métropole du Grand Paris.
La Région Île-de-France plaide pour une gestion régionalisée et non nationale, basée sur l'innovation et sur une politique volontariste de recharge des nappes, qui irait de pair avec une réglementation intelligente, réactive, locale, permettant des prélèvements majorés quand les nappes sont pleines. « L'eau ne doit pas devenir un énième facteur limitant », clame Valérie Pécresse. La Région soutiendra par exemple la mise en place de Plans territoriaux de gestion de l'eau (PTGE), à l'image de la volonté affichée par l'association Aqui'Brie pour la nappe du Champigny.
« Depuis 2020, nous soutenons chaque année les agriculteurs avec des aides exceptionnelles face aux événements climatiques », commente Valérie Lacroute, vice-présidente du conseil régional, après le partage d'expériences de David Vallée, touché par la grêle en 2022 à Sonchamp (Yvelines), et de Mathieu Hardy, récemment installé à Condécourt (Val-d'Oise) et confronté à une année 2024 très pluvieuse. Les deux agriculteurs sont revenus sur l'entraide nécessaire entre agriculteurs lors de ces événements climatiques compliqués rencontrés ces dernières années et qui devraient être de plus en plus réguliers.
Guichets systèmes hydrauliques
La Région a annoncé l’ouverture dès 2026 de deux guichets Feader « systèmes hydrauliques » pour soutenir des projets agricoles collectifs ou individuels : irrigation goutte-à-goutte ou par aspersion, retenues d'eau, forages, modernisation des réseaux, pompes, systèmes de pilotage, réutilisation d'eau. Le taux d’aide retenu est de 40 % et le plancher d’éligibilité est fixé à 5 000 euros.