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Élevage
La Région vote un Plan élevage doté de 40 millions d'euros

La Région Île-de-France a adopté un Plan élevage afin d'impulser une nouvelle dynamique sur le territoire. Décryptage des principales mesures.

Visio Pécresse

Le Pacte agricole voté en 2016 avait déjà permis de soutenir l'élevage francilien mais face à la fragilisation des filières et de leur écosystème, la Région Île-de-France vient de mettre sur pied un Plan élevage afin d'apporter des réponses plus spécifiquement ciblées. Voté début avril, ce Plan a été présenté aux agriculteurs par la présidente de Région, Valérie Pécresse, et sa vice-présidente en charge de l'agriculture et de la ruralité, Alexandra Dublanche, lors de la visioconférence organisée avec les agriculteurs, jeudi 15 avril.

« Les chiffres traduisent à eux seuls l'urgence qu'il y a à sauver notre élevage. L'Île-de France compte 440 éleveurs pour 12 millions de consommateurs, a expliqué Valérie Pécresse. Nous assistons à un manque de structuration d'une filière dont les maillons essentiels ont progressivement déserté le sol francilien. Les outils de transformation ont peu à peu subi les forces centrifuges liées au coût du foncier et des salaires, autant qu'aux difficultés logistiques ou de cohabitation avec les zones urbanisées. Résultat : les jeunes ne s'installent plus et les éleveurs âgés partent en retraite sans successeur ».

Composé de cinquante mesures, ce Plan est doté de 40 millions d'euros sur dix ans et fixe sept objectifs majeurs : l'accompagnement à l'installation et à la transmission des éleveurs, l'amélioration de la santé et du bien-être animal, la modernisation des systèmes d'élevage franciliens et l'amélioration de leur résultat économique, essentielle à leur durabilité, la consolidation des outils de transformation, la diminution de la pénibilité du métier d'éleveur et la lutte contre l'isolement mais aussi la valorisation de la production animale d'origine francilienne et la lutte contre les attaques de l'élevage et des élevages.

Installation et transmission

La Région affiche l'ambition d'augmenter le nombre d'élevages. Un accompagnement spécifique pour les porteurs de projets a donc été imaginé avec la création d'un « Pass jeune éleveur ». Afin de faciliter les transmissions, le plan prévoit également un dispositif pour « repérer les cédants et rechercher des repreneurs grâce à la gestion d'une bourse régionale Île-de-France Terre d'héritage », mais aussi le financement d'un stage de parrainage de six mois chez le cédant.

Développement et résilience

Les aides à l'investissement aux élevages à titre principal passent de 200 000 euros lissées sur trois ans à 400 000 euros annuels. Pour la création d'ateliers d'élevage en diversification, les plafonds sont doublés à 200 000 euros. Un accompagnement est aussi prévu pour mieux évaluer les coûts de production, le prix de revient et la rémunération permise par le travail.

Santé et bien-être animal

La santé et le bien-être animal regroupent dix actions du Plan élevage : aides à la réalisation de diagnostics de bien-être animal, identification des voies d'amélioration et conseil, mais aussi création d'un « chèque véto régional », accompagnement préventif des éleveurs, organisation de formations sur la santé animale ou encore amélioration de la ­biosécurité en élevage.

Renforcer et développer les outils de transformation

Le document acte le possible financement de création d'outils industriels agroalimentaires et l'identification de sites potentiels. Et le plafond des subventions régionales pour la création ou la modernisation d'ateliers de transformation à la ferme en 2021 et 2022 passe à 200 000 euros. Il est aussi prévu de renforcer les structures existantes en améliorant la sécurité sanitaire et d'étudier les solutions d'abattage mobile ou de proximité en Île-de-France.

Valoriser la production francilienne

La Région encouragera le développement des filières identifiées d'origine Île-de-France et donc l'augmentation de la production sous marque locale. Le plan prévoit entre autres le développement d'un fromage francilien typique pour les cantines scolaires ou encore l'accompagnement des éleveurs dans les démarches de certification (bio, haute valeur ajoutée, Label rouge…).

Diminuer la pénibilité

Un axe affiche pour ambition d'accompagner la mise en place de solutions innovantes pour diminuer la pénibilité du travail. Des portes ouvertes sur les innovations seront proposées. Il sera aussi question de lutter contre l'isolement des éleveurs grâce à la mise en place de réseaux d'échanges professionnels sur le web et d'un chèque remplacement pour permettre aux éleveurs de participer à des activités collectives à raison de trois ou quatre jours par an.

Sécuriser les élevages

Enfin, le plan prévoit un financement régional de caméras de surveillance dans les stabulations pour prévenir des actes de malveillance et des signalements systématisés en gendarmerie et police des actes malveillants grâce à des applications dédiées. Des formations permettront aux éleveurs d'apprendre à communiquer positivement sur leur métier. 

Photo : Le 15 avril, la présidente de la Région Île-de-France a tenu une visioconférence avec près de 200 agriculteurs franciliens.

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