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Aléas
Tension sur l'herbe pour les éleveurs du Gaec Beaudoux

La sécheresse sévit depuis plusieurs semaines en Eure-et-Loir, mettant notamment en tension le secteur de l'élevage. Rencontre avec Yvan Guyon et Bernard Bigeault, membres du Gaec Beaudoux à Champrond-en-Gâtine.

L'épisode sec de ces dernières semaines a déjà fortement impacté l'ensemble des exploitations. D'autant que pour permettre aux plantes d'exprimer leurs facteurs de résilience, après le fort gel de début avril, il faudra de l'eau.

« Nous tirons sur tout »

Mais si l'ensemble du secteur souffre d'une situation hydrique déficitaire, celle-ci a un impact particulièrement sévère pour les éleveurs, notamment ceux qui conduisent leur cheptel principalement à l'herbe.

C'est pourquoi nous sommes allés recueillir le témoignage d'Yvan Guyon et Bernard Bigeault, membres aux côtés de Franck Bigeault, du Gaec Beaudoux à ­Champrond-en-Gâtine, qui sont dans ce type de conduite en optimisant au maximum le pâturage.

« Au niveau des stocks, nous tirons sur tout, la paille, le foin…, témoigne Yvan Guyon. Il n'y a guère qu'avec l'ensilage que ça devrait aller. Nous avons sorti les vaches plus tôt cette année, mais pour éviter le surpâturage, nous les rentrons la nuit. Ce qui se passe en ce moment est plus qu'inquiétant, pourvu que mai soit meilleur ».

« En attendant, nous sommes obligés d'acheter plus d'aliment, alors que le prix du lait baisse… C'est étonnant d'ailleurs parce qu'on lit partout qu'il manque du lait, surtout pour le fromage. Or nous livrons à Bel et Bel c'est le fromage ».

S'adapter au changement

Pour le Gaec Beaudoux, la question qui se pose aujourd'hui est celle de l'adaptation au changement climatique.

« Nous devons augmenter nos surfaces en herbe, transformer des jachères en prairies. En deux ans, deux fois nous nous sommes ramassés en maïs… Tous les ans nous faisons moins de céréales et plus de nourriture pour les animaux. Mais cela fait plusieurs années que nous sommes à flux tendu. Pour s'adapter, il va falloir trouver des plantes qui résistent à la sécheresse, ou arroser… Mais l'accès à l'eau, ici, c'est très compliqué ».

Le pâturage tournant est la règle au Gaec Beaudoux : « Les vaches ont un hectare par jour pour qu'elles disposent toujours d'une herbe appétente. Quand ça pousse bien, on peut même séparer encore entre le matin et l'après-midi. Les vaches sont faites pour manger de l'herbe. C'est bon pour leur santé et c'est bon pour les taux ».

« Mais là c'est tendu, nous avons eu 35 mm il y a quinze jours et depuis rien, s'il ne vient pas d'eau, ça va être compliqué. Et c'est ce vent d'est qui nous flingue, tant qu'il sera là il n'y aura pas d'eau et ça assèche encore plus ».

Du plaisir à travailler

« Nous avons quand même plaisir à travailler, assurent les éleveurs, nous avons un beau cadre de vie. Même si ces derniers temps, il y a toujours quelque chose qui ­cloche… ».

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