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La session Chambre du Loiret se concentre sur la crise agricole

Les membres de la chambre d'Agriculture du Loiret se sont réunis le 27 septembre à Orléans pour l'avant-dernière session de la mandature 2019-2025.

Vendredi 27 septembre, à Orléans. La préfète de la région et du Loiret, Sophie Brocas (à d.) était présente lors de l'avant-dernière session de la mandature.
Vendredi 27 septembre, à Orléans. La préfète de la région et du Loiret, Sophie Brocas (à d.) était présente lors de l'avant-dernière session de la mandature.
© A.B./Horizons

Pour son traditionnel tour d'horizon de l'actualité agricole, les représentants de la chambre d’Agriculture du Loiret se sont rassemblés vendredi 27 septembre, à Orléans. Ce rendez-vous de rentrée a permis de revenir sur l'état des cultures et les répercussions économiques sur les exploitations.

Bilan de la mandature 2019-2025

Pour débuter la session, le président de la Chambre, Alexandre Nioche a proposé aux élus de l’assemblée la diffusion d’une courte vidéo reprenant les ambitions et les réussites de la Chambre durant le mandat 2019-2025. Un bilan de 85 pages relatant l’action de la Chambre a été remis à chacun. Alexandre Nioche a ensuite exprimé sa gratitude envers les élus et le personnel de la Chambre, soulignant leur implication significative au cours de ces six années marquées par de nombreux défis. Le président a également salué son prédécesseur, Jean-Marie Fortin, pour son engagement et son leadership. Présente lors de cette session de rentrée, la préfète de la région et du Loiret, Sophie Brocas, a étendu les remerciements à tous les agriculteurs mobilisés dans les divers travaux de la Chambre consulaire.

Budget en déficit, mais situation saine

La session s'est poursuivie par la présentation et la délibération du budget rectificatif pour 2024, qui affiche un déficit de 70 000 euros. Malgré ce chiffre, la préfète a jugé la situation saine, rassurant sur les capacités de la chambre d’Agriculture du Loiret à maintenir ses activités grâce à un fonds de roulement et à une trésorerie suffisante.

Le budget de l'Organisme unique de gestion collective (OUGC) des prélèvements d'eau pour l'irrigation 2024 a également été examiné, sans augmentation des cotisations pour la prochaine campagne.

État des cultures du département

Présenté par le chef de service agronomie, Xavier Girard, le bilan des cultures a révélé des pertes de rendements moyennes de 30 à 35 % en céréales pouvant aller jusqu'à 60 %, notamment en Puisaye avec également des problèmes de qualité.

Les rendements sont corrects pour les pommes de terre malgré quelques problèmes de qualité, tandis que les oignons souffrent d'une perte de rendement de 25 %.

Alors que la récolte commence à peine, les niveaux de sucre des betteraves sont en deçà des attentes, avec des parcelles en dessous de 16 % de richesse.

Les rendements de betterave rouge sont eux aussi en baisse à cause des maladies.

La production de semences de nombreuses espèces est également affectée : oignons, luzerne, trèfle, et blés améliorants.

La filière horti-pépi est elle aussi mise à mal avec des ventes en baisse de 20 à 35 %.

En arboriculture, après une année catastrophique pour les cerises, les pommes et les poires atteignent des rendements et des prix corrects.

À cause de la faible luminosité, les légumes cultivés sous serre connaissent eux aussi des difficultés, compensées par une baisse de la consommation et des prix corrects. Pour les légumes de conserve, la situation est plus préoccupante puisque certaines parcelles n'ont pas été récoltées.

Enfin la situation dans le secteur bio inquiète. La chute des prix et des rendements incite les agriculteurs à reconsidérer leur engagement. Le vice-président de la Chambre, Jean-François Bléchet, a attiré l’attention sur les mauvaises récoltes en viticulture, et en particulier en bio où certains exploitants ne récolteront rien cette année.

Les conséquences économiques

Les projections économiques fournies par le Cerfrance dressent un tableau inquiétant de l'année : de nombreuses exploitations, notamment celles axées uniquement sur les grandes cultures, sont en situation déficitaire. Contrairement à 2023, les exploitations avec des cultures spécialisées comme la betterave risquent également de voir leurs résultats s'effondrer cette année.

Les membres de la Chambre ont alerté sur des conséquences potentielles à long terme, comme la difficulté de transport des marchandises. Un manque de volume pourrait pousser les transporteurs à chercher d'autres clients, compliquant le marché l'année suivante. Enfin tous les maillons de la filière sont touchés tels que les organismes stockeurs qui auront plus de mal à écraser leurs charges fixes et devront travailler le grain pour le ramener à des normes correctes (PS notamment), ou encore la filière export, la variable d'ajustement en cas de baisse de production, avec par exemple la division par deux de l'activité de Senalia sur le port de Rouen.


Terres arables : Dégrèvement de 35 % de la TFNB

À la suite des conditions climatiques exceptionnelles, le ministère de l’Économie et des Finances et le ministère de l’Agriculture ont annoncé la mise en œuvre de la procédure de dégrèvement partiel de la Taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFNB) des agriculteurs impactés par des pertes de production. La Direction départementale des finances publiques (DDFIP), a annoncé lors de la session, le montant fixé pour le Loiret : les agriculteurs du département bénéficieront d’un dégrèvement de leur TFNB de 35 % pour les terres arables. Les agriculteurs ayant subi des pertes moyennes plus importantes, peuvent, sur la base de justificatifs, demander à bénéficier d’un dégrèvement d’un montant supérieur.

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