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La terre au féminin, un combat toujours d’actualité

La MSA Beauce-Cœur de Loire a organisé un ciné-débat mercredi 29 octobre autour du documentaire d'Édouard Bergeon, Femmes de la terre. L'occasion de s'interroger une nouvelle fois sur la place des femmes en agriculture.

Mercredi 29 octobre, à Chartres. La MSA a organisé un ciné-débat autour du documentaire Femmes de la terre, d'Édouard Bergeon.
Mercredi 29 octobre, à Chartres. La MSA a organisé un ciné-débat autour du documentaire Femmes de la terre, d'Édouard Bergeon.
© M.G. - Horizons

« Les femmes ont trop longtemps été invisibles. Aujourd'hui, elles dirigent un quart des exploitations agricoles et sont présentes sur le plan décisionnel et dans les prises de parole pour représenter la profession. » C'est par ces mots que la sous-directrice de la MSA Beauce-Cœur de Loire, Lise Janneau, a accueilli le public venu assister au ciné-débat proposé mercredi 29 octobre dans les locaux de Groupama à Chartres. À l'affiche ce jour-là, le dernier documentaire d'Édouard Bergeon, Femmes de la terre.

« Cet événement s'inscrit dans le cadre des rendez-vous fédérateurs que nous proposons chaque année. Cette fois, les élus ont choisi la thématique de la place des femmes dans le monde agricole et la santé au féminin », a complété Manuel Lopez, premier vice-président de la MSA Beauce-Cœur de Loire. Un choix d'autant plus pertinent que cette projection est organisée en plein cœur d'Octobre rose, mois consacré à la prévention du cancer du sein.

Un documentaire sensible et bouleversant

Sur un ton sobre et captivant, le réalisateur d’Au nom de la terre signe un nouveau documentaire profondément humain. Tandis qu'il rendait hommage à son père dans son long métrage de 2019, Femmes de la terre raconte ce qu'était la condition des femmes dans l'agriculture et l'évolution qu'elle a connu ces cinquante dernières années. « Un hommage à ma mère, celle qui a tout porté », confesse Édouard Bergeon dans les premières minutes du film.

Des pionnières témoignent

À travers des témoignages forts, le documentaire met en lumière les luttes, les sacrifices et les avancées de ces femmes longtemps restées dans l’ombre : « Je n'ai jamais vu ma mère porter des couleurs », « J'en connais pas beaucoup des femmes qui l'ont regretté ce bon vieux temps », « C'était la condition des femmes, on en avait fait un statut », « On était des aides familiales sans droit et sans revenu, on ne pouvait pas cotiser », « J'aurai rêvé de faire des études agricoles mais les filles n'y avaient pas accès »…

Ces voix racontent l’histoire d’une lente conquête de reconnaissance et d’égalité. Le documentaire, intimiste, livre l'évolution de la condition féminine à travers le regard de femmes de caractère, militantes, qui ont marqué l'histoire agricole. Parmi elles, la Bretonne Anne-Marie Crolais, saisissante d'authenticité, première femme présidente du syndicat des Jeunes agriculteurs (CDJA), mais aussi Jeannette Gros, première femme présidente de la MSA, ou encore Claire, une jeune éleveuse normande enceinte de son troisième enfant, et Christiane Lambert, première femme présidente de la FNSEA. Chacune incarne à sa manière le courage et la résilience des agricultrices d’hier et d’aujourd’hui, et montre combien ces cinquante dernières années ont été salvatrices pour la condition féminine en milieu rural.

Voir aussi Le préfet d'Eure-et-Loir en visite sur le thème de la femme en agriculture

Une réflexion encore d’actualité

À l'issue de la projection, l'émotion est palpable dans la salle. « Ce documentaire montre une réalité indéniable. La société a longtemps été structurée avec des schémas bien ancrés sur la place hommes/femmes. Encore aujourd'hui et malgré les très grandes évolutions qui se sont opérées, on part souvent avec un handicap. Les croyances sont profondément ancrées », souligne une spectatrice. « Nous avons encore beaucoup de portes à ouvrir, renchérit une autre. Aujourd'hui encore, les femmes ont besoin de montrer plus que les hommes qu'elles sont capables. Nous devons justifier notre place, et parfois même se légitimer en disant ''je suis fille d'agriculteur ou sœur d'agriculteur…'', ce plafond de verre existe encore. On s'auto-censure ».

À travers Femmes de la terre, Édouard Bergeon interroge le chemin parcouru, mais aussi les combats qui restent à mener : la transmission, la reconnaissance, la charge mentale, ou encore la santé des femmes rurales. Un rappel salutaire, à l’heure où l’agriculture française se redessine, où la place des femmes n’est plus à prouver, mais à consolider.

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