Aller au contenu principal

L'agriculture de conservation, un cercle vertueux?

L'agriculture de conservation est-elle bonne pour l'environnement ou la préservation de l'environnement est-elle bénéfique pour les rendements agricoles?

© C. Pruilh

C'est un peu la question de l'oeuf ou de la poule que se posaient les intervenants invités à l'APCA le 11 mai pour aborder le sujet des sols. La réponse a finalement peu d'importance, mais il apparaît qu'un cercle vertueux peut se dessiner en modifiant les pratiques. À l'invitation de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA), Matthieu Archambeaud, agronome spécialiste des sols, présentait le 11 mai les origines de ce que l'on a d'abord appelé «techniques culturales simplifiées», puis «agriculture de conservation» ou même aujourd'hui «agroécologie». Des agriculteurs, en Amérique du Sud, avaient décidé, dans les années quatre-vingt-dix, d'arrêter le labour pour des raisons économiques : utiliser moins de fuel. Ce fut le début d'un nouveau courant, qui est arrivé en France par le biais de quelques agriculteurs précurseurs. Ils (re)découvrent peu à peu les atouts des couverts végétaux et des rotations culturales et partagent leurs expériences. Car les combinaisons sont infinies, entre culture initiale, couvert intermédiaire et culture suivante.

Le choix de l'agroécologie dicté par des raisons diverses

Chaque agriculteur rentre dans la mouvance de l'agriculture de conservation pour des raisons qui lui sont propres, explique Matthieu Archambeaud. Par « philosophie » pour les agriculteurs les plus sensibles à la préservation de l'environnement, qui constatent que la biodiversité qui renaît dans les terres en l'absence de labour permet de diminuer, voire de supprimer les intrants. Par souci d'économie, pour ceux qui voient dans ces pratiques, comme les agriculteurs d'Amérique du Sud, l'occasion d'éviter le coût du labour, et même celui des intrants. Par obligation, lorsque le besoin de lutter contre l'érosion interdit le labour. Par réglementation, avec la mise en place des Cipan (cultures intermédiaires pièges à nitrates). Les cultures intermédiaires, ou couverts, sont en effet de formidables pièges à nitrates qui concourent de fait à la lutte contre le réchauffement climatique. La boucle est bouclée : les agriculteurs peuvent faire des économies tout en contribuant à la protection de l'environnement.

Faire avancer les connaissances

«Combiner performance économique et environnementale »est possible, confirmait Christian Huyghe, directeur scientifique adjoint Agriculture de l'Inra, invité à l'APCA. Reste que les connaissances, des agriculteurs sur le terrain et de la recherche fondamentale, ont une marge de progression forte. Car toutes les combinaisons de rotation ne fonctionnent pas, et les dates de moissons ou la qualité des terres peuvent profondément modifier les résultats. C'est là que le travail commun entre les chercheurs et les agriculteurs prend tout son sens. On en revient alors parfois à des pratiques «anciennes». «On a l'impression d'être très innovant et en vrai on réinvente parfois l'eau tiède »a reconnu Matthieu Archambeaud. Mais Christian Huyghe, relativise : « La biologie d'aujourd'hui permet de comprendre ce qui fonctionnait hier». En réalité, «ce n'était pas mieux avant, c'est mieux aujourd'hui et ce sera mieux demain» assure-t-il optimiste.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Un dimanche à la campagne à Orléans le 24 août
Ce dimanche 24 août, le quai du Chatelet à Orléans sera à nouveau l’hôte de l’événement « Un Dimanche à la…
Le Groupe Coisnon gère près de 55 000 tonnes de pommes de terre en tant que négociant et les distribue sur les marchés de gros et la grande distribution au niveau national, mais aussi à l’export dans toute l’Europe.
Le marché de la pomme de terre en baisse en pleine récolte 2025
En pleine récolte, l'Union nationale des producteurs de pommes de terre s'inquiète des prix du marché. Jean-Claude Coisnon,…
Mardi 2 septembre, à Outarville. La journée d’ouverture d’Innov-agri a été marquée par la visite de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, venue échanger avec les exposants et les acteurs du monde agricole.
Innov-agri inauguré sous la pluie par la ministre de l'Agriculture 📹
À Outarville (Loiret), la 32e édition d’Innov-agri, qui se tient jusqu'à ce jeudi 4 septembre, a été inaugurée mardi 2 …
Les préparatifs battent leur plein, comme ici pour la communication dans les commerces et aux bords de routes. L'installation sur site prendra deux jours et mobilisera une quarantaine d'adhérents au moins.
Terre en fête : la ruralité à l’honneur à Dadonville ce dimanche
Plongez au cœur de la ruralité ce dimanche 14 septembre à Dadonville avec Terre en fête ! Animations, animaux, matériel…
Les manches du moiss-batt-cross devraient livrer leur lot de spectacle.
Fête de l'agriculture : JA 28 invite ce week-end à Thiron-Gardais
Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loir célèbre les 40 ans de sa Fête de l'agriculture, ces samedi 6 et dimanche 7 septembre…
Grandpuits-Bailly-Carrois, mercredi 3 septembre. Une table ronde s'est tenue en seconde partie de l'assemblée générale de la CGB Île-de-France. De g. à d. : Cyrille Milard, Fabien Hamot, Alexis Hache et Hervé Durand.
CGB Île-de-France : des planteurs inquiets
La CGB Île-de-France a tenu son assemblée générale mercredi 3 septembre à Grandpuits-Bailly-Carrois (Seine-et-Marne) dans un…
Publicité