Aller au contenu principal

Foncier
Le fonds d'aide à l'installation pour aider les jeunes installés

La Safer du Centre utilise chaque année son fonds d'aide à l'installation au profit des candidats qui remplissent les conditions. En Loir-et-Cher, le projet d'Aymeric Avonts, à Pruniers-en-Sologne, a pu en bénéficier.

Jeudi 10 mars, à Blois. De g. à d. : Pascal Huguet, président du comité ­technique départemental, Aymeric Avonts, jeune installé, Laurent Delorme, ­président de la Safer Centre.
Jeudi 10 mars, à Blois. De g. à d. : Pascal Huguet, président du comité ­technique départemental, Aymeric Avonts, jeune installé, Laurent Delorme, ­président de la Safer Centre.
© A.L. - Horizons

La Safer du Centre dispose d'un outil lui permettant d'alléger les charges d'accès au foncier : le fonds d'aide à l'installation. Il consiste à prendre en charge une partie de l'investissement réalisé dans le foncier par le jeune agriculteur (achat ou bail rural) attributaire de la Safer. La Safer distribue l'année suivant l'installation une aide financière aux candidats éligibles. « En région Centre, cela représente entre 20 et 25 dossiers par an sur les 30 à 35 installations », souligne le président de la Safer du Centre, Laurent Delorme. C'est ainsi qu'à l'occasion de la réunion de son comité technique de Loir-et-Cher le 10 mars, la Safer a invité Aymeric Avonts, bénéficiaire et exploitant de la Ferme de Pan, à venir présenter son exploitation.

Installation d'une chèvrerie…

Aymeric Avonts est le seul bénéficiaire du dispositif en 2020 dans le département. Avec son compagnon, ils ont fait l'acquisition d'une ferme de 27 hectares d'un seul tenant avec prairies et étang à Pruniers-en-Sologne. Il y sont installés depuis février 2021. « La Safer a été mandatée par le mandataire judiciaire. Le comité technique a examiné le dossier en 2020. Il y avait quatre postulants, dont deux au prix proposé. Le comité a fait le choix de favoriser le projet d'Aymeric Avonts », pointe Laurent Delorme.

Cette installation s'est faite en production de lait de chèvre avec transformation en fromage AOP Selles-sur-Cher en agriculture biologique (AB), vente à la ferme et gîtes ruraux. « L'objectif à l'année est d'atteindre un cheptel de 80 chèvres alpines, produire 50 000 litres de lait, transformés en Selles-sur-Cher, yaourts, tommes… revendus à la ferme, chez des fromagers et des enseignes biologiques. Nous ne produirons pas que des fromages, pour diversifier la production et faire augmenter le panier moyen des clients en vente à la ferme », souligne Aymeric Avonts.

Cette propriété nécessitait de nombreux travaux pour l'améliorer : réfection de l'ensemble des couvertures, des façades, des menuiseries, de l'intérieur des bâtiments… Le jeune installé a aussi fait construire une chèvrerie en bois au bout d'un hangar qui a été transformé en fromagerie. Trois gîtes ruraux sont également en cours d'aménagement et seront prêts le 1er juillet. Au total, ce projet ambitieux lui coûtera « 1,8 à 2 millions d'euros, hors subventions globales (aides à l'installation, aides de l'État, de la Région…) qui représentent environ 200 000 euros », précise Aymeric Avonts.

… en reconversion professionnelle

L'exploitation est déjà bien lancée : 73 chèvres sont déjà sur place, achetées en pépinière sur génétique. Les mises bas ont démarré, la traite et la production de fromages vont pouvoir se concrétiser. La SAU sera consacrée au pâturage, mais sera insuffisante pour la production fourragère. Ainsi, un agriculteur en AB sur la zone Selles-sur-Cher produira le méteil nécessaire à l'alimentation des chèvres et un autre producteur labellisé AB en fourrage sur la zone fournit le foin de trèfle.

Un projet conséquent pour le jeune agriculteur, originaire de Lille, qui était responsable d'un service immobilier avant de passer son BPREA (Brevet professionnel responsable d’exploitation agricole) à l'Institut de Genech (Nord) en 2020. Diplômé en novembre 2020, il a fait un stage dans une chèvrerie en agriculture biologique de 60 chèvres dans le Nord et a poursuivi sa formation par un certificat de spécialisation caprin à la Ferme des Âges en Indre-et-Loire.

En partenariat avec le lycée agricole de Châteauroux, cette formation lui a permis d'approfondir la gestion de l'élevage de chèvres : « Que de la ''chèvre'' pendant six mois : sanitaire, mamelles, lait, reproduction… », sourit-il. L'occasion pour lui d'affiner sa pratique en effectuant son stage à Couffy, au Gaec de Villequemoy. Un changement de vie pour le couple, puisque son conjoint, notaire, a racheté l'étude de Selles-sur-Cher et l'aide sur l'exploitation.

Et des objectifs bien fixés : « Sur le papier, l'exploitation doit être rentable dès la première année », assure-t-il. Les premiers fromages devraient pouvoir être commercialisés dès le mois de mai.

Critères d'éligibilité pour bénéficier du fonds d'aide à l'installation

Selon le montant de l'investissement, celui de l'aide attribuée par la Safer est défini dans la limite de 2 000 euros pour l'ensemble des opérations réalisées par le jeune agriculteur.

Il doit remplir cinq critères : avoir moins de 40 ans, être attributaire du foncier instruit par la Safer, être installé à titre principal, 10 % de l'investissement foncier (acquisition ou bail), s'engager à conserver le bien vendu pendant dix ans et sa destination ayant justifié son attribution.


Voir aussi Du nouveau à la tête du comité technique de la Safer 41.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Un dimanche à la campagne à Orléans le 24 août
Ce dimanche 24 août, le quai du Chatelet à Orléans sera à nouveau l’hôte de l’événement « Un Dimanche à la…
Le Groupe Coisnon gère près de 55 000 tonnes de pommes de terre en tant que négociant et les distribue sur les marchés de gros et la grande distribution au niveau national, mais aussi à l’export dans toute l’Europe.
Le marché de la pomme de terre en baisse en pleine récolte 2025
En pleine récolte, l'Union nationale des producteurs de pommes de terre s'inquiète des prix du marché. Jean-Claude Coisnon,…
Mardi 2 septembre, à Outarville. La journée d’ouverture d’Innov-agri a été marquée par la visite de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, venue échanger avec les exposants et les acteurs du monde agricole.
Innov-agri inauguré sous la pluie par la ministre de l'Agriculture 📹
À Outarville (Loiret), la 32e édition d’Innov-agri, qui se tient jusqu'à ce jeudi 4 septembre, a été inaugurée mardi 2 …
Les préparatifs battent leur plein, comme ici pour la communication dans les commerces et aux bords de routes. L'installation sur site prendra deux jours et mobilisera une quarantaine d'adhérents au moins.
Terre en fête : la ruralité à l’honneur à Dadonville ce dimanche
Plongez au cœur de la ruralité ce dimanche 14 septembre à Dadonville avec Terre en fête ! Animations, animaux, matériel…
Les manches du moiss-batt-cross devraient livrer leur lot de spectacle.
Fête de l'agriculture : JA 28 invite ce week-end à Thiron-Gardais
Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loir célèbre les 40 ans de sa Fête de l'agriculture, ces samedi 6 et dimanche 7 septembre…
Grandpuits-Bailly-Carrois, mercredi 3 septembre. Une table ronde s'est tenue en seconde partie de l'assemblée générale de la CGB Île-de-France. De g. à d. : Cyrille Milard, Fabien Hamot, Alexis Hache et Hervé Durand.
CGB Île-de-France : des planteurs inquiets
La CGB Île-de-France a tenu son assemblée générale mercredi 3 septembre à Grandpuits-Bailly-Carrois (Seine-et-Marne) dans un…
Publicité