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Le méthaniseur Theuvy Biogaz inauguré à Tremblay-les-Villages

L'unité de méthanisation portée par Antoine Minard et Jean-Baptiste Gouin à Tremblay-les-Villages (Eure-et-Loir), la SAS Theuvy Biogaz, a été inaugurée officiellement le 12 mai.

Tout le monde était là. Ceux de la construction, des réseaux, de l'énergie, de la banque, des assurances, ceux élus qui représentent les administrés ici et pour le Département, ceux de l'État, des corps constitués, ceux qui conseillent, qui établissent le plan d'épandage, ceux qui soutiennent, ceux qui sont des collègues, des proches ou de la famille de l'un ou de l'autre, et celui qui pilote, bref, tous ceux qui ont fait leur possible depuis 2019 pour que ce projet aboutisse.

Officiellement lancé

Ils étaient donc là ce 12 mai à Tremblay-les-Villages (Eure-et-Loir), pour inaugurer, enfin, officiellement le méthaniseur porté par Jean-Baptiste Gouin et Antoine Minard : Theuvy Biogaz. Enfin, car l'usine à gaz complètement vert injecte son méthane dans le réseau GRDF depuis septembre dernier. 12,5 millions de kWh aujourd'hui mais 15 millions demain, si tout se passe bien…

Car si cette petite cérémonie a permis aux principaux instigateurs de cette entreprise de s'exprimer, ce que pointent les porteurs du projet, ce sont bien les bâtons dans les roues : « La réglementation est très contraignante et ça ne va pas s'arranger. Ça devient difficile de s'en sortir sans l'aide de prestataires », estime Antoine Minard, qui ajoute : « Au final, c'est le risque juridique qui engendre une pression psychologique difficile à supporter. Avec Jean-Baptiste, nous avons souvent montré notre impatience mais nous y sommes arrivés ». Il remercie pour conclure GRDF, le Crédit agricole « qui nous ont bien épaulés », les services de l'État et l'Ademe « qui nous a soutenus à hauteur de 450 000 euros », sur les 6,5 millions investis.

Savourer la réussite

« Produire du gaz vert, c'est œuvrer pour la transition énergétique, pour la valorisation des biodéchets, capter plus de CO2 et contribuer au développement de notre territoire, récapitule à son tour Jean-Baptiste Gouin. Mais avant tout, l'aventure humaine est à la base du projet ». Il poursuit : « Le cabinet que nous avons choisi pour nous accompagner nous a permis d'aller vite, d'éviter certains doutes. Mais c'est bien une production vertueuse que nous avons mise en place. Et quoi de plus bon que de savourer un brin de réussite », souffle-t-il.

La directrice territoriale de GRDF, Caroline Renaudat, rappelle ensuite que l'on ne peut pas s'affranchir de l'énergie gaz : « Donc il faut qu'il soit renouvelable. Sept sites injectent en Eure-et-Loir et quinze projets à différents stades vont arriver. En 2030, un tiers des consommations sera renouvelable. Comptez sur nous, la neutralité en gaz est possible, nous y arriverons », promet-elle.

« Si quelqu'un avait dit il y a vingt ans que l'on produirait du gaz ici, personne ne l'aurait cru, remarque le député de la circonscription, Olivier Marleix. Aujourd'hui, nous avons besoin de projets de ce type pour pouvoir s'affranchir du gaz russe ».

L'État en soutien

Le représentant de l'État, le sous-préfet de l'arrondissement Xavier Luquet, parle le dernier : « Je dois à Antoine Minard d'avoir compris certaines choses sur l'agriculture. C'est bien d'être confronté à des personnes d'expérience, même si c'est un peu abrasif. Il faut dire aux agriculteurs : oui vous pouvez porter des projets de méthanisation, oui l'administration sera à vos côtés ». À bon entendeur…

Injection à Lèves

« Nous avions prévu au départ de nous raccorder au gazoduc qui passe pas très loin, relate Jean-Baptiste Gouin, mais vu les contraintes, le branchement nous aurait coûté plus d'un million d'euros… Finalement nous sommes raccordés au réseau à Lèves, à vingt kilomètres d'ici, pour fournir du gaz à l'agglomération chartraine ».


Visite guidée de l'usine à gaz

Antoine Minard dévoile les coulisses de l'usine à gaz.
Antoine Minard dévoile les coulisses de l'usine à gaz.
© Horizons Journal

 

L'inauguration du méthaniseur Theuvy Biogaz est l'occasion de visiter les installations. Une possibilité également offerte au public le lendemain lors d'une journée portes ouvertes… Le parcours débute par le silo de stockage : « Nous avons un an de stock sur place. On veut pouvoir dormir tranquille », pointe Antoine Minard. C'est aussi le seul endroit du site qui sent quelque chose, une odeur de fermentation qui ne va pas bien loin. La matière utilisée contient des déchets de l'industrie agroalimentaire, hygiénisés au préalable, de la pulpe de betterave ou des Cive*, soit des espèces implantées entre deux cultures principales. Elles puisent les nitrates des sols et débarrassent les parcelles des adventices.

Ensuite, ce sont les trois cuves et leurs dômes qui s'offrent aux regards. Et toute une forêt de tuyaux qui entrent et sortent. Tout se passe dans ces cuves : « Pour démarrer la méthanisation, nous avons utilisé du lisier de porc, ça n'a mis que quinze jours, alors que ça peut mettre plusieurs mois si l'on démarre avec du végétal ». Et lorsque l'on monte sur la passerelle, à travers un hublot, on peut voir à l'intérieur de la cuve les petites bulles de méthane qui crèvent la surface du mélange.

Si obtenir du méthane est l'objectif de cette usine à gaz, la méthanisation produit aussi à l'issue de processus de fermentation, du digestat qui est un fertilisant naturel. Cet engrais sera épandu sur les parcelles des associés, réduisant leur dépendance aux engrais de synthèse. Bref, un ensemble plutôt vertueux.


*Cultures intermédiaires à vocation énergétique.

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