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Viticulture
Le métier historique de tonnelier perdure en Loir-et-Cher

La Tonnellerie du Val de Loire, l’une des dernières de la région, a ouvert ses portes au préfet de Loir-et-Cher, jeudi 13 novembre à Mont-près-Chambord (Loir-et-Cher), afin de présenter son activité et ses techniques artisanales.

C’est un métier ancestral qui perdure en Loir-et-Cher grâce au groupe Vriet. La Tonnellerie du Val de Loire à Mont-près-Chambord continue de produire plus de mille tonneaux à vin par an tout en conservant un savoir-faire artisanal et des techniques ancestrales. « C’est un métier d’art que l’on souhaite maintenir dans notre région. Quand nous avons décidé de reprendre cette entreprise, l’objectif était de soutenir la viticulture et de permettre à ce métier de perdurer. Une entreprise comme celle-ci qui n’est pas reprise ou qui ferme, c’est une entreprise qui ne reprendra jamais et un savoir-faire qui disparaît », constate Fabienne Vriet, gérante de l’entreprise familiale Vriet.

Une tonnellerie historique

En visite sur le territoire du Grand Chambord, Joseph Zimet, préfet de Loir-et-Cher, a souhaité faire une halte au sein de la Tonnellerie du Val de Loire afin d’observer la fabrication d’un tonneau, exécutée par Manuel Vriet, responsable de la tonnellerie.

Avant tout une histoire de famille, l’entreprise Vriet, scierie à l’origine, a décidé de reprendre la Tonnellerie du Val de Loire en 2006. « Jacky Blanchard a créé la tonnellerie en 1932 et, à sa retraite, il cherchait un repreneur. De notre côté, depuis 1991, nous avions déjà commencé la merranderie* au sein de notre scierie. Tout naturellement, nous avons décidé de maintenir ce beau métier », assure Fabienne Vriet.

En bonne entreprise familiale, c’est donc Manuel Vriet, cousin de Fabienne Vriet, qui assure la fabrication des tonneaux tout au long de l’année. « Manuel a une formation de menuisier et cela nous paraissait donc logique qu’il travaille au sein de la tonnellerie. »

Un processus de fabrication artisanal

Les tonneaux sont fabriqués à partir de bois de chêne sélectionné dans les forêts avoisinantes (Russy ou Boulogne, notamment). Le bois de chêne est ainsi fendu dans le sens du fil du bois, permettant d’obtenir des merrains. Dès lors, ces merrains arrivent à la tonnellerie et c’est à partir de ce moment que tout le travail commence. Les planches sont totalement façonnées, elles sont cintrées à chaud à l’aide d’un feu pour leur donner une forme arrondie. Elles deviennent ainsi des douelles. « 20 % de notre production de merrains est utilisée pour la tonnellerie du Val de Loire », explique Fabienne Vriet. Pendant la visite, Manuel Vriet s’est employé à fabriquer en direct un tonneau devant le préfet de Loir-et-Cher ainsi que les élus locaux. « C’est un véritable savoir-faire ! », s’émerveille Joseph Zimet durant la démonstration.

Les douelles sont assemblées, maintenues par des cercles métalliques, c’est ce qu’on appelle le montage en rose. Vient ensuite l’étape du fermage, qui consiste, comme son nom l’indique, à fermer le tonneau après avoir chauffé le bois et ainsi l’avoir assoupli.

C’est après tout cela qu’arrive l’une des étapes les plus importantes du processus : le bousinage. « On chauffe le fût à l’intérieur sur brasero. Cette étape permet de donner les arômes voulus par les vignerons », assure Manuel Vriet. Notes de pain grillé, de fumé, de vanille ou encore d’épices, il y en a pour tous les goûts.

40 % d’export à l’international

Toutefois, ce métier aux techniques ancestrales est sur le point de se perdre. « Il y a vingt ans, nous étions trois tonnelleries rien qu’à Mont-près-Chambord, aujourd’hui nous sommes l’une des dernières de la région », regrette Fabienne Vriet. Même si la priorité de l’entreprise reste le marché français à plus de 60 %, face à un enjeu de saisonnalité, l’entreprise exporte ses tonneaux à l’étranger, notamment aux États-Unis, en Afrique du Sud ou encore en Australie, ainsi que dans différents pays européens. « Aujourd’hui, le marché international avec les États-Unis est devenu compliqué avec les taxes douanières imposées par Donald Trump », regrette la gérante de l’entreprise. La situation viticole en France, avec une baisse de la consommation du vin, n’est guère plus réjouissante. « Nous soutenons coûte que coûte la filière viticole. Si celle-ci n’est pas aidée, nos métiers disparaîtront et le savoir-faire français avec », estime Fabienne Vriet.

Pour faire face aux défis, l’entreprise a déjà décidé de s’adapter en recyclant les tonneaux de vin, qui en moyenne font trois saisons de vinification, pour créer du mobilier. Les tonneaux recyclés permettent ainsi de créer des mange-debout, attirant même des marques loir-et-chériennes prestigieuses comme la Brasserie de Chambord.


*La merranderie est l’activité qui consiste à produire des merrains, lattes rectangulaires issues du fendage du bois, la matière première du tonnelier.

Regardez la fabrication d'un tonneau :

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