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Forêt
Le morcellement, problème national

Fransylva Île-de-France, syndicat des forestiers privés, est présidé depuis octobre dernier par Rémi Foucher. Il fait le point.

Cent vingt mille propriétaires privés de forêts (la moitié en Seine-et-Marne), dont 85 % d’entre eux ont moins d’un hectare, représentent deux tiers des surfaces forestières franciliennes : les chiffres parlent d’eux-mêmes.

La forêt privée est morcelée contrairement aux terres agricoles dont le problème a été réglé avec les remembrements dès les années 1960.

Le morcellement est d’ailleurs l’un des chevaux de bataille de Rémi Foucher, président de Fransylva Île-de-France : « Si en Seine-et-Marne, des mesures ont permis d’avancer, des freins subsistent : inertie des propriétaires à vendre, honoraire des notaires pour les frais d’enregistrement. Il existe des problèmes à chaque niveau, mais rien n’avance. Depuis cinquante ans, chaque président a fait des rapports sur le sujet, mais aucune décision n’est prise. Je leur dis juste : appliquez ce qui est écrit ».

Autre difficulté : la main-d’œuvre. En Île-de-France, il est difficile de trouver des bûcherons qualifiés, les formations dans ce secteur n’existant pas, excepté un BPA au CFPPA Bougainville, à Brie-Comte-Robert.

Le coût du logement est aussi un frein. « Sans politique volontariste, on ne trouvera pas ce premier maillon de la sylviculture, filière qui va du végétal planté aux menuiseries », selon Rémi Foucher.

La forêt francilienne est plantée de chênes et de charmes sur les terrains profonds, de peupliers et de frênes sur les terrains humides, d’acacias et de châtaigniers sur les terrains sablonneux et de quelques résineux.

Actuellement la forêt francilienne doit faire face à des problèmes sanitaires comme la scolyte qui détruit les arbres en quelques années — pour l’instant elle fait moins de ravages que dans l’Est de la France —, l’encre du châtaignier (dans l'Oise notamment), la chalarose. Plus de 99 % des frênes franciliens en sont atteints. Plus ils sont importants, plus ils sont atteints.

La chalarose est un champignon aéroporté qui se déplace. Parti de la Pologne, il est arrivé dans le nord-est de l’Hexagone.

Le frêne est une espèce qui pousse bien en Île-de-France avec de nombreuses utilisations. Proche en couleur du hêtre, on en fait notamment des manches d’outils. Un travail est mené par l’Inrae pour trouver des souches tolérantes à ce mycélium afin de ne pas le remplacer.

Saules et aulnes pourraient s’implanter, mais ces espèces comptent peu de débouchés.

« Je voudrais promouvoir la qualité des boisements, la sylviculture de haute qualité. Pour cela, il faut améliorer la qualité des bois en mettant en place une sylviculture technique, insiste le président de Fransylva IDF. L’Île-de-France conjugue toutes les difficultés sylvicoles : prix du foncier, morcellement, aucune transformation secondaire (une seule scierie dans la région), des difficultés de circulation… La sylviculture de basse qualité (bois de chauffage, papier…) n’est pas rentable ».

Actuellement, le bois de basse qualité est destiné au bois de chauffage ou exporté en Belgique pour faire des panneaux de particules. Quant au bois d’œuvre, il part hors de l’Île-de-France, voire à l’étranger, parfois jusqu’en Chine.

En partant d’un taillis pauvre, il faut tailler et implanter des arbres de haute qualité. Si un taillis se transforme en dix-quinze ans, il faut une cinquantaine d’années pour les arbres voire quatre-vingts ans pour obtenir une futaie.

Autre difficulté : les effets de mode. Le merisier, très prisé il y a cinquante ans, est aujourd’hui démodé.

« Seuls les très beaux sujets trouvent encore preneur. Aujourd’hui, ce sont des meubles de consommation jetables au gré de la décoration et des déménagements. Avant, un meuble se transmettait de génération en génération. Pourtant les meubles de très haute qualité continuent de prendre de la valeur. C'est le cas de l’art déco actuellement ».

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