Le préfet de Loir-et-Cher visite le domaine de l’Affût à Sassay
Dans le cadre de ses visites de territoire au sein du Loir-et-Cher, le préfet Joseph Zimet a rencontré des acteurs locaux de la communauté de communes Val de Cher controis, mercredi 1er octobre, dont le Domaine de l’Affût, à Sassay, géré par Isabelle Pangault.
Dans le cadre de ses visites de territoire au sein du Loir-et-Cher, le préfet Joseph Zimet a rencontré des acteurs locaux de la communauté de communes Val de Cher controis, mercredi 1er octobre, dont le Domaine de l’Affût, à Sassay, géré par Isabelle Pangault.




Il l’avait annoncé dès sa prise de fonctions : Joseph Zimet, préfet de Loir-et-Cher, a entamé une série de visites dans le département afin d’aller à la rencontre des acteurs locaux et de mieux appréhender les problématiques du territoire. Après avoir déjà visité d’autres secteurs, dont le Vendômois, le représentant de l’État avait choisi de découvrir la communauté de communes du Val de Cher controis, mercredi 1er octobre, en compagnie de Laurent Vignaud, sous-préfet de Romorantin. Lors d’une matinée au programme chargé, Joseph Zimet a rencontré les élus du territoire, visité l’entreprise Barat, avant de conclure par une visite du Domaine de l’Affût, à Sassay. Pendant plus d’une demi-heure, il a échangé avec Isabelle Pangault, vigneronne et gérante du domaine.
Un parcours riche et varié
Installée depuis 2018, soit depuis sept ans, Isabelle Pangault a converti ses 14 hectares de vignes en agriculture biologique. Originaire de Mont-près-Chambord, elle s’est d’abord tournée vers le domaine forestier avec un BTS Gestion forestière en poche. « C’est par le bois, et plus spécifiquement par la barrique, que j’ai commencé à me passionner pour le monde du vin », a-t-elle expliqué au préfet. Après son BTS, elle poursuit son cursus à AgroParisTech pour devenir agronome, puis se spécialise en œnologie à Montpellier. Suivent plusieurs expériences professionnelles, de Bordeaux à l’Aude en passant par Narbonne, où elle travaille aussi bien à la vigne qu’au chai, sans négliger la partie marketing. « J’ai eu la chance dans ma carrière de toucher un peu à tout », a-t-elle souligné. En 2018, elle décide avec son mari de revenir en Loir-et-Cher pour se rapprocher de sa famille et mettre au service du territoire une dizaine d’années d’expérience dans le monde du vin. « J’avais à cœur de reprendre un domaine ici. Je suis attachée à mon territoire et, quand j’ai su qu’il n’y avait pas de repreneur, j’ai souhaité reprendre ces vignes pour éviter qu’elles ne soient laissées à l’abandon », a confié la vigneronne.
Communiquer avec les riverains
Après avoir retracé son parcours, Isabelle Pangault a évoqué son quotidien de vigneronne. Proche du bourg et voisine de chambres d’hôtes, elle veille à entretenir un dialogue constant avec les riverains. « Même si en bio, on utilise des produits d’origine naturelle, il est nécessaire tout de même de beaucoup communiquer pour rassurer. Pour limiter les nuisances sonores, j’ai préféré investir dans des tours antigel mobiles plutôt que fixes, car le bruit est moins important », a-t-elle précisé.
Parmi les sujets abordés, les élus ont alerté le préfet sur la nécessité de préserver le paysage viticole du territoire. « Il est nécessaire que les vignerons qui vont cesser leur activité prochainement s’y prennent suffisamment à l’avance pour que l’arrêt se fasse au bon moment. Les vignes non taillées sont très difficiles à reprendre. On travaille avec la Safer et la chambre d’Agriculture pour éviter les friches et favoriser les reprises », ont-ils expliqué.
Manque de souplesse
En reprenant les vignes du Domaine de l’Affût, Isabelle Pangault s’était intégrée à l’appellation Touraine. Lors de sa reprise, le cahier des charges autorisait encore les assemblages, notamment avec le chardonnay, à hauteur de 20 %. Mais à la suite de la modification du cahier des charges en 2021, elle a décidé de quitter l’appellation. « J’avais peur de décevoir mes clients. Ce changement de cahier des charges venait d’une demande formulée il y a une quinzaine d’années, à une époque où les vignerons souhaitaient mettre en avant le sauvignon. Lorsqu’elle a été validée par l’Inao, cette demande n’était déjà plus dans l’air du temps… », a-t-elle regretté, déplorant le temps long administratif, souvent déconnecté du rythme d’adaptation du monde viticole. Elle commercialise désormais ses vins sous l’appellation Vin de France.
Après avoir posé de nombreuses questions et écouté longuement la vigneronne, le préfet de Loir-et-Cher a tenu à la féliciter pour le travail accompli depuis la reprise des vignes en 2018.