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Interview
[80 ANS FDSEA 77] Mathieu Beaudoin : « Le syndicalisme est la force de notre agriculture et son avenir »

Installé en polyculture à Évry-Grégy-sur-Yerre, Mathieu Beaudoin est également producteur de biogaz aux côtés de trois collègues agriculteurs. Président du canton de Brie-Comte-Robert, il a présidé Jeunes agriculteurs de Seine-et-Marne de 2014 à 2018. Il répond à nos questions à l'occasion des 80 ans de la FDSEA 77.

Mathieu Beaudoin
Mathieu Beaudoin
© L.G.-D. - Horizons

Horizons : De votre naissance à aujourd'hui, en 40 ans, le secteur agricole a beaucoup évolué : changements techniques et réglementaires, actions syndicales, etc. Que retenez-vous de cette période ?

Mathieu Beaudoin : Le métier d'agriculteur évolue constamment. Beaucoup d'évolutions viennent des exploitants agricoles eux-mêmes, notamment dans les pratiques culturales : semis direct, strip-till, itinéraires bas intrants. Mais les normes et les contraintes restent un véritable frein pour nos exploitations et plus largement pour l'agriculture française, en amont comme en aval.

La Pac a subi de multiples évolutions, avec des effets bons ou mauvais selon les exploitations. La réforme de 2013 notamment a eu un fort impact sur le montant des aides compensatoires pour nos exploitations seine-et-marnaises.

Au fil du temps, les mobilisations syndicales ont malheureusement été nombreuses. Si je dois en retenir deux marquantes de ma vie d'agriculteur, ce serait l'opération coup de poing rue de Varenne à Paris, avec les ballots de paille, et celle de 2024, avec une très forte mobilisation de tous les adhérents. J’espère que les engagements pris à l’issue de cette dernière se concrétiseront.

Quelle vision avez-vous aujourd’hui de l'agriculture et du syndicalisme ?

L'agriculture continue de s'adapter sur de nombreux sujets : changement climatique, génétique, pression des ravageurs, filières, enjeux sociaux. Nous sommes de plus en plus confrontés à des détracteurs de l'agriculture, vendeurs de peur dans les médias télé ou sur les réseaux sociaux. Ils nous font beaucoup de tort. À l'approche des échéances électorales, nous devons porter la voix de l'agriculture au sein des conseils municipaux et communautaires. C'est aussi du syndicalisme que de s'impliquer dans la vie locale auprès des administrés.

La FDSEA 77 fête ses 80 ans cette année. Nous sommes de moins en moins nombreux, mais le syndicalisme reste la force de notre agriculture et son avenir.

Le métier d'agriculteur se doit d'être défendu par nous, les jeunes générations, par le biais des JA mais aussi par le courage de nos politiques.

Cet article fait partie d'un dossier spécial 80 ans de la FDSEA 77

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